-Sans date : « Monsieur le Chevalier, J’espère que vous aurez reçu les lettres, que j’ai envoyées pour répondre à celles que vous avez eu la bonté de m’écrire. J’ai reçu une lettre de Mr Ficoroni, où il promet de m’envoyer quelques dessins des médailles consulaires; ainsi je les attends avec impatience, et je ne lui répondrai pas jusque-là, mais je vous supplie de l’assurer de mes très humbles services, si vous êtes encore à Rome. Puisque vous buvez souvent ma santé un caffé, je vous ferai raison en bière, que je trouve meilleure dans la profonde constitution de ma santé, car le temps est passé d’aimer mieux un verre de limonade à la glace, nam olim (?), et quand on devient vieux, on est soi- même comme une glace. Je n’ai pu répondre à l’obligeante lettre et dissertation de Mr Jo. Bapt. Marinella, parce que je ne sais pas ses titres et qualités, hormis que je vois clairement, qu’il est un homme savant et d’une grande érudition. Ainsi je ne puis faire autre chose que de vous supplier de lui faire mes très humbles remerciements. Pour ce qui est des deux médailles, dont il m’a envoyé les dessins, elles n’ont rien de considérable, sinon que la première de la famille ACILIA est sans doute antique, mais par une bévue des monétaires on y a ajouté un coin ou tête de la famille Tituria. J’ai vu beaucoup de semblables exemples ou médailles, comme j’en dis un mot dans ma lettre consulaire, ainsi on ne saurait prouver autre mystère par de semblables médailles. Outre cela il faudra qu’on prenne garde si cette médaille est fourrée, ou subaerata, en ce cas elle aurait été faite par un faux monnayeur de ce temps-là, car ils en faisaient de semblables médailles avec différents revers, pour mieux couvrir la fausseté et tromper le peuple. Quant à l’autre de la famille Aemilia, elle est assurément fausse et d’un coin moderne, et si cela était possible, je n’en demanderais autre juge que le défunt et éminentissime Cardinal Maximi, lequel sans doute ne l’a pas crue antique et vendable. Je suis fort obligé au Cardinal de Noris pour la bonté qu’il confesse envers moi. Il y a fort peu de Catholiques qui aient plus de respect et d’estime pour un si grand homme que moi, nonobstant la diversité de religion, cependant je l’estimerais plus heureux, s’il était encore dans sa cellule, d’où on l’a fait sortir pour le mettre dans des grands honneurs devant le monde, qui privent un véritable religieux des bons moments pour servir Dieu. Monseigneur le Comte de Schwartzbourg vous salue et prie instamment de faire votre possible pour acheter la médaille d’or d’Agrippa Rostratus, et vous n’aurez qu’à dire où l’on vous doit faire tenir et envoyer les dix pistoles, et pour l’envoyer ici, on vous en laissera le soin, et peut-être repasserez vous par l’Allemagne. Je voudrais que vous fussiez déjà à Naples, pour y voir le Comte de Pembroke ou autre héros anglais après la délivrance de ce royaume; mais il est à craindre que vous ne puissiez si longtemps à Rome, puisque les vents ne sont plus si favorables depuis la mort du roi Guillaume, auquel tous les honnêtes gens doivent songer les larmes aux yeux et pleurer sa mort. Je ne m’étonne pas que l’ambassadeur vous ait refusé un passeport à cause de votre religion, puisque des gens, qui n’en ont point, doivent avoir de la honte de voir et faire voir ces gens, qui sont imbus de la véritable religion. Je vous félicite sur votre acquisition d’un Pescennius Niger, et je prends cela pour un bon augure, puisqu’il a pour revers FORTVNAE REDVCI, et je souhaite que le revers vous soit véritable jusqu’à Londres en bonne santé et un parfait contentement. J’ai reçu plusieurs lettres de Monseigneur le Prince de Ligne, et il m’a envoyé des dessins de médailles consulaires, parmi lesquels il y en a plusieurs suspects, sur quoi je lui écris naïvement. Entre autres il m’a envoyé une dissertation sur le médaillon de Tibère, et comme les difficultés ne sont pas encore levées, j’ai fait copier le tout, et vous l’envoie pour que vous ayez la bonté de demander les sentiments des savants de Rome et autres lieux où vous passerez.
De nummo maximi moduli ex Museo Corrari sequentia So( ?) Doctor J. C. Bon Cretensis. Nummus Tiberii rarissimus, in quo eminet epigraphe : TIBERIVS CAESAR DIVI AUGVSTI Filius Augustus Imp. VIII. Cos. III. Ab alia vero parte fides Mercurius in rupe montis, dextra cudurinum( ?), in area vero nummi C. F. I. leguntur. Sequuntur dein alia verba : Permissa Publii » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’ Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 94-103 [en ligne sur Gallica] ; Callataÿ 309-310).