-Lettre du 24 déc. 1708 (de Paris) : « Je n’ai pas communiqué moi-même à M. Foucault ce que vous m’avez fait l’honneur de me mander touchant ce que M. l’évêque de Salisbury vous a écrit au sujet du cabinet de ses médailles ; mais je lui en ai fait un extrait qu’il doit avoir reçu, sur lequel il ne m’a rien fait savoir. Il s’en remet apparemment à la réponse qu’il a déjà faite à M. Leibniz, que j’ai eu l’honneur de vous envoyer. A l’égard du catalogue dont parle M. l’évêque de Salisbury, M. Foucault en a un de ma façon, en six volumes, d’une exactitude qui n’a encore été observée par aucun antiquaire dans la description des médailles. Ce serait un ouvrage d’une très grande utilité s’il était imprimé : mais il n’y a pas de libraires à Paris qui voulut entreprendre de faire les frais de l’impression. Je puis dire en général, que le nombre de médailles approche fort près de dix-sept mille. Il n’y en a qu’environ cent cinquante en or, presque toutes rares. Il y a environ deux cents médaillons. La suite de grand bronze, de même que celle d’argent, impériale, est la plus nombreuse qui ait été vue. Celle de moyen bronze, y compris le petit bronze est de huit à neuf mille. Les médailles des villes grecques, non impériales, sont de treize à quatorze cents. Il y a aussi environ une cinquantaine de médaillons d’argent des empereurs romains, une suite de déités, et celle des médailles consulaires est de cinq à six cents. Il y a aussi neuf médailles samaritaines en bronze. Il me semble que cela peut suffire pour ceux qui peuvent avoir envie d’en faire l’acquisition. Je ne dois pas oublier une suite complète des rois de Syrie, celle des rois de Cappadoce en douze ou treize médailles d’argent, amassée par M. Vaillant, et qui est unique dans ce cabinet. Il faut y compter aussi des rois de Macédoine, d’Egypte, de Bithynie, de Sicile, etc. » [réponse aux difficultés de Cuper concernant les médailles d’Antonin Pie, celles de Commode et de Crispine, les figures représentées sur les médailles des Chalcédoniens, quelques légendes de médailles grecques mal interprétées par Vaillant ; à propos d’une erreur relevée dans les assertions de ce dernier, Galland remarque] « Je médite de faire part de cette observation à notre Académie, dès que j’aurai reçu réponse de M. Oudinet, à qui j’en ai écrit et que j’ai prié d’examiner cette médaille du cabinet du roi, et de vouloir bien me faire part de ce qu’il y aura remarqué touchant ce que je lui ai mandé pour lui servir d’éclaircissement. M. Vaillant, fils du défunt, docteur en médecine de la Faculté de Paris, et de l’Académie des médailles et des inscriptions, est mort depuis environ un mois, dans la fleur de son age. Aussi, voilà la curiosité et l’étude des médailles antiques, éteintes dans cette famille » ; « P.S. : Je vous supplie, Monsieur, quand vous aurez à me faire part de quelque médaille de vouloir bien prendre la peine de m’en marquer la grandeur […] » (Abdel Halim, p. 581-582, n° CCLXXI).