-Lettre du 22 juin 1708 (de Paris) : « Je laisse Bérénice et Cléopâtre en repos à votre exemple […]. Je suis fâché, Monsieur, que mon commentaire, ou plutôt ma dissertation, sur le tombau d’Aurélius Epaphroditus soit de 300 pages, et le temps qu’il faudrait mettre à le copier m’épouvante. J’en ai déjà fait lecture de 90 pages dans une séance de l’Académie […] Touchant l’honneur que M. de Malborough vous a fait, en passant par Déventer, j’ai trouvé avec M. Foucault que votre mérite est encore au-dessus, et qu’il n’y a pas de prince qui ne se fit un plaisir d’avoir la même considération pour vous » ; « Dans la situation où je me trouve aujourd’hui à l’égard de M. Foucault, par une inconstance de sa part à laquelle bien des hommes sont sujets, comme vous l’aurez appris par ma lettre du 8 de ce mois, je suis ravi de l’honneur que vous avez fait à M. l’Abbé Bignon de lui écrire à droiture, plutôt que sous l’adresse de M. Foucault, et qu’en cela vous n’ayez pas suivi ce que j’avais eu l’honneur de vous en écrire par ma lettre du 7 de mai, et je vous supplie de continuer dorénavant de m’honorer de vos lettres par la même voie. Vous serez surpris sans doute, du changement de M. Foucault à mon égard, de même qu’on en est surpris à Paris. J’y perds à la vérité l’usage d’un cabinet de médailles antiques, des mieux fournis qu’il y ait en Europe, à quoi mes soins n’ont pas peu contribué, et une bibliothèque fort ample. En récompense, j’y gagne un bien inestimable, je veux dire l’indépendance, et la liberté d’être tout à moi, et d’employer tout mon temps selon moninclination, qui va me redonner la vie » ; « Ma lettre sur vos doutes, touchant S.C. et EX. S.C., ne mérite en rien tous les éloges que vous lui donnez. C’est moi qui vous suis infiniment obligé de l’occasion que vous m’avez fait naître, de me confirmer moi-même sur un point de l’histoire romaine » [autres considérations sur ces lettres ; réponses aux « difficultés » proposées par Cuper au sujet des médailles du cabinet du roi ; sur une médaille de Vespasien et un médaillon de Navius frappé sous Antonin Pie ; anachronismes dans les sujets représentés sur certaines médailles antiques] ; « je vous annonce que la première fois que j’aurai l’honneur de vous écrire, j’ai à vous envoyer la copie d’un petit discours, dont j’ai fait lecture dans notre Académie, le 22 de mai, sous ce titre : Découverte d’une médaille des Mytiléniens, qui représente d’un côté la tête de Théophraste consacré, et de l’autre, celle d’une déesse inconnue jusqu’à présent » ; « J’espère que vous m’honorerez pas moins de votre amitié, et de vos lettres, présentement que je suis dans l’indépendance, et que je jouis de la liberté, que lorsque j’appartenais à M. Foucault » (Abdel Halim, p. 560-563, n° CCLXII).