-Lettre du 8 sept. 1712 (de Paris) : « Je veux croire que mon explication de la médaille de Marc Antoine et d’Octavie n’est pas méprisable, puisque vous l’avez trouvée digne de votre approbation » [médailles de Corfou ; solution des diverses difficultés sur les médailles proposées par Cuper] « M. Oudinet, garde du Cabinet des médailles du roi, mourut dans le mois de janvier, et il appartenait à M. l’Abbé de Louvois, comme bibliothécaire, de proposer au roi un sujet pour remplir la place vacante. Je ne savais rien de cette mort, quand cet illustre Abbé me fit l’honneur de me faire appeler. Il me demanda qui je croyais dans l’Académie capable de succéder à M. Oudinet. Comme il est un des académiciens honoraires, je m’excusai de m’expliquer, en lui représentant qu’il était de l’Académie, et qu’il pouvait en juger mieux que moi. Comme il me pressa, je ne laissai pas de lui en nommer quelques-uns. Comme je me fus aperçu qu’il avait quelques vues sur moi, je lui marquai que j’avais rendu quelques services au cabinet du roi, dans le Levant, sous les ordres de feu M. de Louvois, son père, et que j’étais prêt à en rendre d’autres ; mais en second, et non pas en chef ; et je lui dis plusieurs raisons qu’il ne désapprouva pas ; entre autres, que je n’avais pas les forces nécessaires pour me charger d’un fardeau si pesant ; et d’ailleurs que j’étais peu propre pour me présenter chaque jour devant sa Majesté, à son lever, dans la foule de ses courtisans, outre que je regardais l’obligation de demeurer à Versailles comme une espèce d’esclavage. Je fus un de ceux que M. de Louvois proposa au roi, et ayant représenté à sa Majesté les raisons que j’avais apportées pour ne pas m’engager à me charger d’un si grand soin, Sa Majesté eut la bonté de dire obligeamment, que tout le monde ne pensait pas comme moi, et de m’accorder une pension de six cents livres, tant pour mes services passés que pour ceux que je pourrai rendre dans la suite. La personne que S. M. a agréée pour garde de son cabinet de médailles antiques et modernes, est M. Simon, de l’Académie des Inscriptions et des médailles, et M. Simon est un sujet très digne de ce poste » ; « Je ne perds pas de vue le Dictionnaire historique de numismatique. De temps en temps, j’y fais des additions. Puisque vous m’en parlez, il faut que M. Schott, antiquaire et bibliothécaire du roi de Prusse, ne vous ait pas envoyé une lettre adressée à M. de Leibniz, qu’il publia l’année passée, en 44 pages d’impression, in-4°, sous ce titre : Explication d’une médaille énigmatique d’Auguste, sur laquelle d’habiles antiquaires ont diversement prononcé. Cette médaille énigmatique d’Auguste est celle qui au revers une petite colonne sur une base, et cette légende sur la colonne : C. C. AVGVSTI, et à l’entour : L. CANINIVS GALLVS III VIR. Je suis l’un des antiquaires qui ont prononcé sur l’explication […] La lettre de M. Schott m’a obligé de défendre mon explication par une réponse, dont je fis une lecture académique. Dans la séance du 8 juillet, je fis une autre lecture à l’Académie sous ce titre : «Explication d’une médaille grecque de Néron, du Cabinet de M. Foucault, frappée à Nicée dans la Bithynie. Vous devez avoir appris qu’enfin l’ouvrage de Dom Anselme Banduri paraît en deux volumes in-folio depuis deux ou trois mois sous le titre d’Imperium Romanum. Par rapport à cet ouvrage, ce Père qui est infatigable, travaille présentement à un recueil de toutes les médailles impériales, grecques, latines ou romaines, colonies […] » ; « Une colique néphrytique très douloureuse, qui m’a mené presque jusqu’au tombeau, m’a obligé de garder le lit et la chambre depuis la fin du mois de mars, jusque bien avant dans le mois de juin » (Abdel Halim, p. 638-641, n° CCCX).