-Lettre du 25 février 1701 (de Caen) : récit de son emploi du temps en Orient de 1670 à 1688 :« Mais j’en eus fait à peine quelques cahiers, que je fus contraint de les abandonner, pour exécuter la commission que je reçus de Mr. de Louvois de chercher des médailles antiques et des manuscrits pour le cabinet et la bibliothèque du roi, à quoi je donnai mes soins trois ans entiers » ; « Mais, comme je suis entièrement sur les médailles, je ne sais quand j’aurai le temps de travailler à remplir ce hiatus, et de revoir tout l’ouvrage » ; « Depuis que je suis chargé du soin du cabinet des médailles de Mr. Foucault, j’ai fait des Catalogues très exacts de toutes les suites qu’il possède, et si on les imprimait tous ensemble il s’en formerait un ouvrage qui ne serait pas inférieur à celui du comte de Mezzabarba pour les médailles latines : premièrement à cause d’un très grand nombre qui s’y trouvent dont il n’a pas fait mention, et en second lieu parce que j’ai décrit toutes les autres sur les médailles mêmes, au lieu que le comte Mezzabarba en a publié une très grande quantité sur des listes que les curieux lui envoyaient de côté et d’autre, ce qui a contribué à beaucoup d’erreurs. Il n’en est pas garant à la vérité ; mais ceux qui se servent de son ouvrage n’ont pas moins sujet de s’en plaindre. A l’égard des médailles grecques, particulièrement de celles qui ont été frappées par les villes sous les empereurs romains, quoique Mr. Vaillant les ait publiées en partie, dans ses Villes grecques, néanmoins elles ont cela que mes descriptions étant un peu plus étendues, elles ont aussi plus d’exactitude, et je n’ai pas omis, comme Mr. Vaillant, les inscriptions des têtes qui m’ont paru être de quelqu’utilité, comme elles le sont en effet. Ces catalogues sont terminés de manière qu’il ne reste plus qu’à y insérer les médailles nouvelles que Mr. Foucault achète de temps en temps. Il y a environ cinq mois que j’ai commencé d’en faire un Selecta en latin, des plus rares avec leur exlication. J’ai commencé par Pompée, Jules César, Lépide, M. Antoine, Auguste et sa famille, et j’en suis présentement à Tibère. Ce que j’ai déjà de fait, n’étant ni trop court ni trop étendu, m’étudiant à dire simplement ce qui est nécessaire pour l’intelligence de chaque médaille, formera un volume. Je donne les matinées à cette occupation et le soir, pour me délasser, je travaille à une Bibliothèque volante française, qui comprendra une quantité prodigieuse de petits écrits et traités d’une, de deux, ou d’un plus grand nombre de feuilles imprimées, à commencer vers l’an 1550 jusqu’à 1642 environ » (Paris, BnF, Man. Fonds français 15189, f° 78-82 ; Abdel Halim, p. 354, n° CXLIX).