19 May 1789 (from ?): “J'ai vu avec plaisir ce que vous dites de la leçon diplomatique et numismatique, dans la lettre que vous avez écrite à M.T de Laserna-Santander, et je suis charmé que sur ce sujet nos sentiments soient les mêmes. La science numismatique fut cultivée de bonne heure dans les Pays-Bas. Déjà, du temps d’Erasme, on y recueillait les médailles et l’on s'appliquait à les expliquer; mais ce fut surtout Goltzius qui y fit fleurir cette science, cet homme de génie, aussi grand antiquaire que bon peintre, et imprimeur excellent, fit une étude particulière des médailles, et il dessina toutes celles qu'il trouva dans les cabinets des Pays-Bas, de l’Allemagne, de l’Italie, de la France, et les publia à son retour à Bruges. Quoique de son temps, il y eut déjà dans les Pays-Bas près de 200 cabinets de médailles, et le dit lui-même à la tête de la première édition de son J. César, il contribua à en répandre le goût de plus en plus et à en rendre la connaissance plus générale. Après lui, le Père André Schot, Gevaerts, Nonnius, le chanoine Hemelaers, Philippe Rubens et d’autres savants Belges, se distinguèrent dans cette science. Mais bientôt après, le goût s’en perdit, comme de beaucoup d’autres sciences. À la brillante époque de la littérature belgique, sous Albert et Isabelle, on vit succéder une longue nuit, et on ne trouva plus que quelques curieux isolés, qui s’occupassent en secret à recueillir des médailles.... Il faut donc réveiller le goût de cette science utile et agréable, et qui fut cultivée autrefois avec tant de succès dans les Pays-Bas. Rien à mon avis ne saurait plus y contribuer qu’une bonne leçon donnée par un habile antiquaire” (Voisin 1837, p. 9-10).