La note des éditeurs à Jean Rou, Tables historiques, chronologiques et généalogiques, contenant ce qui s’est passé de plus mémorable depuis la création du monde, Paris, chez l’auteur, 1672-1675, 9 planches doubles (...) est insuffisante.Il y a autour de ces Tables une ténébreuse affaire qui implique Louvois et Rainssant. L’auteur, Jean Rou (1638-1711), avocat au parlement était protestant, comme le rappelle la note. Ce qu’ils omettent c’est que le livre fut saisi et en partie anéanti (il en subsiste quelques rares exemplaires), et son auteur embastillé. Il en fut libéré par une intervention du duc de Montausier, son protecteur. Le dossier est rapporté par Francis Waddington, Mémoires inédits et opuscules de Jean Rou (Paris, 1857), I, pp. XI-XIV, pp. 28-29, 39-63, 97-109, 205-209, 216-218, 315-316. L’affaire est évoquée à plusieurs reprises dans les lettres de la Correspondance de Pierre Bayle éditée par Anthony McKenna et Fabienne Vial-Bonacci dont il existe une édition papier, chez Champion, et une édition électronique (avec de précieuses annotations): lettre 78, de Pierre Bayle à Joseph Bayle, le 8/2/1675; lettre 160, de Pierre à Jacob Bayle, 26/11/1678, ; lettre 439, de Raissant à Bayle, le 12/6/1685; lettre 448, de Pierre Bayle à Pierre Salbert de Marcilly, le 27/7/1685; lettre 548, de Pierre Bayle à Jean Rou, 10/4/1686 (avec extrait d’une lettre de Rainssant); Lettre 558, de Rainssant à Bayle, c. 15/5/1686; lettre 564, de Rainssant à Bayle, 28/5/1686; lettre 605, de Rainssant à Pierre Bayle, le 31/7/1686; lettre 582, de Rainssant à Bayle, le 25/6/1686; lettre 590, de Pierre Bayle à Jean Rou, le 5/7/1686; lettre 605, De Pierre Raissant à Pierre Bayles, le 31/6/1686. Une partie de ces lettres est déjà cité par Waddington, pp. 207-209. Il apparait que Louvois avait obtenu le tirage de six exemplaires environ pour le Cabinet des médailles. Rou avait été soutenu dans son entreprise par Colbert. Rainssant dans la correspondance avec Bayle évoque les tables d’un certains Roy, soit les Nouvelles tables historiques dressées par ordre du Roy pour l’usage de Monseigneur le Dauphin par Me I. Roy, advocat au Parlement (Paris, 1675): ce sont les tables de Rou, dont Rainssant était très satisfait, expurgée de ce que critiquait Bossuet comme relevant de l’hérésie RPR. Les tables originales de Rou étaient dédiées au Dauphin. (fr)