-Lettre sans date (de ): “Monsieur, mon très honoré Père. J’ai l’honneur de vous envojer deux medailles dont l’une est absolument unique, et l’autre d’une rareté excessive, si non unique. Sur celle d’argent se trouve un autel d’où paroit sortir un serpent avec l’inscription ΙΑΣΩ. Je l’ai eu autrefois de Mr. le Duc de Noya qui l’avoit du Comte Stosch, qui l’avoit de Bianchini. Le Marquis Maffeï l’a donné du cabinet de Bianchini dans une dissertation Verona Illustrata, que je n’ai pas vu, mais il paroit par Gesner qui la cite que Maffei attribuoit cette medaille à un Jason Roi de Carie. Mr. Palevin ni le Comte de Pembroke ont cette medaille. Le premier fait mention de la ville de Jasus en Carie, ce que fait ιασιων ou ιασεων, et effectivement il donne deux medailles en bronze avec ιασεων, mais qui n’ont aucun rapport quelconque avec celles que vous vojez ici. La medaille d’ôr etoit incrustée et entourée d’un anneau d’ôr que je n’ai ôté pour être plus sûr de l’authenticité de ma medaille. Elle a été portée pendant bien long temps dans cet anneau ce qui fait que sa conversation n’est pas aussi parfaite que je souhaiterois bien. Personne n’a jamais parlé de cette singuliere pièce. La tête est exactement la même, de celle en argent. Le revers est un taureau avec l’inscription ΙΑΣΩ ΑΙΣ ce qui signifie sans doute Ιασων Αισωνος. Le monogramme est egalement singulier φ. Je suis faché de ne pas avoir le livre de Nummis antiquis de Hardouin, parce que dans l’Index manuscript de Mr. De Wilde qui contient les mots grêcs qui se trouvent sur les medailles antiques dans notre Bibliotheque, je voit le mot ΙΑΣΩ et il cite Hardouin Nummi antiqui in quarto. Il y a encore une autre façon de lire cette medaille et meilleure peut-être que la precedente sçavoir ΙΑΣΩ ΑΙΣ κληπιου. Pour le monogramme qui paroit avoir du rapport avec celui d’Epidaure, il pourroit convenir aux deux explications egalement. J’ai l’honneur etc. Hemsterhuis » (Den Haag, Museum Meermanno, Archief van Damme, 401 / 42-43 ; Sluis 2017, lettre 12/18, p. 27-28).