-Lettre sans lieu ni date : « La médaille de l’empereur Honorius confirme mon explication d’une autre médaille de Valentinien, publiée par Mr. du Cange, et je ne doute nullement qu’Eugenius ne soit le nom de l’athlète, Achilles, Desiderius, Speciosus, Dignus, ceux des quatre chevaux victorieux, et qu’EVTIMI VINCAS ne soit mis sur l’autre pour un bon augure que cet Euthimius serait victorieux ; mais on ne comprend rien au monogramme qui est devant l’empereur Honorius. Les médailles de Constantius sont admirablement gravées, et je vois avec plaisir que vous suivrez une bonne méthode dans la publication de ces beaux restes de l’Antiquité. Il n’y a rien en effet à déchiffrer sur ces médailles, si ce n’est quelques lettres, qui se trouvent tant à l’exergue qu’ailleurs, et principalement le nombre XXI. L’illustre Mr. du Cange et le père Hardouin en ont parlé ; mais je ne sais s’ils ont levé toutes les difficultés qu’on y trouve de temps en temps, principalement quand on découvre d’autres médailles« ; « Je vous envoie aujourd’hui la copie de la médaille, où l’on voit l’empereur Théophanès ; le visage est gâté, mais le reste est, comme vous voyez, très bien conservé. J’espère que vous expliquerez cette énigme et que cet Auguste trouvera sa place dans votre beau livre. Je ne sais ce que signifie le mot qui suit le nom de , et je vous laisse le soin de l’expliquer, puisque vous êtes d’une communion, où l’on traite ces matières avec empressement. L’illustre Mr. de Leibniz me mande ce qui suit sur votre sujet, et sur la médaille dont je viens de parler (reproduction de la lettre en latin de Leibniz). Jean Albert Fabricius, si célèbre par sa bibliothèque grecque, en parle aussi dans une lettre, qu’il m’a écrite depuis peu, et voici les paroles (reproduction de la lettre en latin de Fabricius). C’est à vous, mon Révérend Père, à juger de ce que ces deux savants me marquent, et la médaille vous apprendra si c’est un empereur ou une impératrice. C’est dommage que le visage soit gâté, et la couronne mangée par la rouille. Si c’est une femme, je renonce à l’empereur Théophanès, et je me donne tout entier à l’impératrice Théophanon, en suivant le sentiment de l’illustre Mr. Leibniz (développement sur le port du sceptre par les impératrices). Mais c’en est trop pour une personne de votre savoiret devotre mérite ; vous êtes en état d’en juger mieux que qui ce soit, et de m’apprendre si ma médaille nous représente un Théophanès ou une Théophanon, et le dernier me paraîtrait vraisemblable après les lumières qui me sont venues de Mr. Leibniz, si vous pouvez adopter le même sentiment. C’est ainsi que nous serons dispensés de chercher un monarque, dont personne n’a parlé, et le père Hardouin n’en pourra pas prendre occasion de soupçonner de supposition ceux qui ont écrit l’histoire de Constantinople » (Cuper 1743, I, p. 474-477).