-Lettre du 1 novembre 1709 (de Deventer) : « J’ai envoyé le dessin de vos médailles arabes à Mrs. Reland et Rhenferd, et le premier me mande ce qui suit : ‘Nummus lit. A. notatus praefert eandem fere inscriptionem, quam nummus ille Constantini a me vulgatus Tab. 7. In Lib. De nummis Hebraeis et explicitus pag. 168. Principis ex eadem familia Artocidarum. Ipsius Artoci nomen eodem loco (sc. Ad sinistram in linea transversa) legitur quo in nostro nummo : quod si linea ad dextram, quae continet nomen ipsius aeque clare exstaret ac aliae quae titulo ejus complectuntur, tota inscription pateret. Optime feceris si Cl. Gallando hoc ectypummiseris ; non dubito, qui nille nos docere possit, quis nepos Artoci et quo nomine fuerit, qui hunc nummum cudit ; nam ego non novi, nisi Arselanum, velu ti alii volunt, Sokmanum. Sed aliud nomen in hoc nimmo est, pars aversa mihi videtur caput Antiochi repraesentare. Certe, si quid judico, non est a manu arabica, quare eandem de hoc nummo snetentiam fero, quam de nummo arabico Constantini, estque circa eadem tempora cusus, uterque a principe qui nepos erat Artoci. Quod si iterum typis describatur liber meus de nummis, mentionemhujus nummi faciam. Nummus B. complectictur nomen et titulos principis cujusdam eodem fere ordine, quo nummus A. sed non satis clare extant characteres. Nummus C. possidetur quoque a Wildio, qui si conferretur cum hoc, fortasse explicari unus per alterum posset. Nummum D. esse ab Hottingero editum, verum est ; nec hic satis conspicui sunt characteres. Nummum V. maxime admiror : est tamen persicus, non dubito. Caput thiara reflexa rectum, et formafaciei idmihi persuadent. Diu est, quod elegantiorem nummum non vidi ; an forte characteres persici in ambitu nummi leguntur ? Ita videtur. Certe ego multum tibi debeo, quod me conspectu harum rerum beare volueris, et Cl. La Croze meo nomine gratias agi desidero, cui ex tuis nummorum ectypis fi 25. Miseris, facies mihi rem pergatam’. Vous voyez, Monsieur, le plaisir, que lui ont donné vos médailles, et combien il vous en est obligé ; je vous envoie quelques copies de la médaille de Mr. Seidel, et de la mienne, que Mr. Reland a fait graver à Amsterdam. J’entretiendrai aussi bientôt Mr. Galland, sur la médaille marquée de la lettre A. et je lui ferai tenir aussi les autres, si vous voulez me faire le plaisir d’envoyer de chacune deux copies, pour en retenir une pour moir » ; « Je n’ai pas encore reçu les copies des médailles arméniennes de Paris ; j’en attribue la cause à la maladie de Mr. l’Abbé Bignon, dont Mr Galland me parle dans sa dernière lettre, qui est bien longue, mais pleine d’érudition et de curiosités « ; « Je vous suis obligé pour la manière de tirer les médailles sur le papier, et je verrai quand j’aurai quelque temps, si j’en pourrais venir à bout. Je n’ai pas pris garde à la cire dont votre lettre était fermée, et l’enveloppe était brûlée avant que je l’eusse lue ; j’y prendrai garde une autre fois » ; « Le jésuite Pedruzzi a publié les médaillons du duc de Parme ; il y en a des grecs, qui ne se trouvent pas ailleurs, et qui par conséquent sont bien singuliers ; j’espère qu’il me les fera tenir de la part du duc, comme ilm’a envoyé les médailles de son altesse d’or et d’argent des empereurs romains en quatre volumes in folio. Mr. Galland nous donnera les médaillons de Mr. l’Abbé de Camps, dont quelques-uns ont été publiés et illustrés par feu Mr. Vaillant, dont il relevera beaucoup de bévues, comme j’ai vu par quelques échantillons qu’il m’a communiqué. Mr. Vignoli m’a fait tenir sa dissertation De denariis pontificum rom. Dont le premier est de Hadrien, qui a été fait pape l’an de notre salut 772. Il tâche de réfuter la dissertation de Mr. Le Blanc, sur quelques monnaies de Charlemagne, pour détruire la souveraineté des empereurs de Rome. Je confesse avec lui, que ce ne sont pas des médailles ou de la monnaie des empereurs, mais des papes, et que Mr. le Blanc s’est mépris en cela, et en l’explication de diverses médailles particulières. Je suis au fond et pour le général du sentiment de ce dernier, et je tâche de le prouver par diverses médailles de celles mêmes, que Mr. Vignoli nous donne, dans la lettre que je lui ai envoyée. Je ne crois pas que cela plaise à ceux de Rome, ni sans doute au pape même, qui sans cela me fait l’honneur de m’estimer, et aime à lire les lettres, que j’écris aux savants de Rome et d’Italie, qui selon ses ordres les lui envoient ; il en fait même quelquefois des extraits de sa main, comme mes amis de Rome me le mandent. Voilà, Monsieur, un très grand honneur ; mais la vérité passe auprès de moi toujours devant, et la puissance des empereurs romains, des Grecs, des Allemands et des rois goths et lombards est si bien établie par une très grande quantité de passages des auteurs anciens, qu’il n’est pas besoin de se servir des médailles, pour prouver un fait de notoriété publique » (Cuper 1743, XIV, p. 43-47).