Gottfried Wilhelm Leibniz - Sophie Charlotte von Hannover - 1702-11-11

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Gottfried Wilhelm Leibniz, Berlin

Gottfried Wilhelm Leibniz - Sophie Charlotte von Hannover - 1702-11-11
FINA IDUnique ID of the page  7805
InstitutionName of Institution.
InventoryInventory number.
AuthorAuthor of the document. Gottfried Wilhelm Leibniz
RecipientRecipient of the correspondence. Sophie Charlotte von Hannover
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . November 11, 1702
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Berlin 52° 31' 1.34" N, 13° 23' 19.90" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Andrew Fountaine, Nicolò Bon
LiteratureReference to literature. Babin - Van den Heuvel - Widmaier 2012, nr. 77, p. 100-1011, Callataÿ 2015a, p. 314, II.142, Burnett 2020b, pp. 1083-43
KeywordNumismatic Keywords  Venice , Salary
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia 
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

- Lettre du 11 novembre 1702 (de Berlin) : « Je doute cependant que M. Toland soit comme moi qui travaille pour le public, je crois qu'il ferait comme le docteur Bon, antiquaire à Venise, lequel lorsqu'on lui donne quelque vieille médaille pour la déchiffrer, apporte l'explication et demande quelque doppie en échange, comme M. Fontaine [Fountaine] revenu de ce pays me l'a conté. Les pièces de 24 gros de Hanovre n'on pas eu assez de force pour le faire communiquer son roman. Il aurait fallu, pour le moins, autant de guinées ou au moins quelques belles médailles d'or ». (Klopp 1874, II, pp. 385-386, Lettre CCLX, avec cette précision entre parenthèse : « Extrait de ma lettre. L. »; Babin 2012, nr. 77, p. 100-101; Callataÿ 2015, p. 314, II.14).

RemarksRemarks regarding the annotation. (fr)

Remarque (Guy Meyer) : L'anecdote rapportée par Leibniz qui la tient du chevalier Fountaine souligne la vénalité éventuelle et surtout les maladresses du philosophe John Toland (1670-1722) au sujet des prétentions de Sophie au trône d'Angleterre. Toland avait reçu des médailles modernes de Sophie, à son effigie et à celle de membres de sa famille, valant chacune un écu d'argent de 24 bons gros (monnaie de Hanovre). C'est le prétexte de la flèche finale que Leibniz lui décoche à la fin de la lettre, convaincu qu'il est de sa vénalité : « Il aurait fallu, pour le moins, autant de guinées [sc. que de médailles qu'il a reçues] ou au moins quelques belles médailles d'or. Je ne sais s'il en a eu du roi [Frédéric Ier de Prusse] ». Mais Leibniz, et peut-être avant lui Andrew Fountaine, joue sur le mot « doppie », jeu qu'on peut rendre en traduisant par « doublons ». Le mot ne désigne ici pas simplement des doubles laissés à l'appréciation du collectionneur en quête d'éclaircissement sur sa médaille, mais aussi les monnaies frappées en métaux précieux au double de la valeur de la pièce de référence dont le doublon d'or espagnol ou « pistole » (au XVIIIe siècle la pistole n'est plus, en France qu'une monnaie de compte valant dix livres). « Doppia » (plur. doppie) est d'ailleurs très proprement le nom de la pistole en Italie et elle vaut à Venise deux ducats. La mention de guinée (monnaie d'or) ou de médailles d'or semble valider cette interprétation. Si le mot est repris du chevalier Fountaine, ce qui semble bien être le cas puisque la point qui en fait le sel est en italien, il nous dit quelque chose de l'âpreté au gain du docteur Bon, réelle ou supposée, et du sens de l'humour du voyageur anglais, mais Leibniz ne manque pas non plus d'esprit. Il s'agissait du voyage d'Andrew Fountaine (1676-1753) alors qu'il accompagnait Lord Macclesfield pour transmettre l'Acte de succession à l'électeur de Hanovre, voyage débuté en 1701 et qu'il poursuivi en 1702. Sur ce voyage, voir la lettre à Nicaise du 24 août 1701. Sur l'affaire « Toland » qui revient dans plusieurs lettres de Leibniz voir, e.g., la lettre de Leibniz à Burnett, du 27 février 1702, Leibniz 2006, p. 809, Lettre 467, ou Leibniz 2012, p. 351, Lettre 228, à Spanheim, du 24 juin 1702. On peut légitimement se demander qui a cherché à profiter de l'autre, de la Maison de Hanovre ou de Toland, ou plutôt comment une manœuvre correspondant à un intérêt réciproque bien compris a finalement tourné en eau de boudin, du fait des vantardises de Toland et du jeu de balance entre whigs et tories. (fr)

References

  1. ^  Babin, Malte-Ludolf, Van den Heuvel, Gerd and Widmaier, Rita (2012), Gottfried Wilhelm Leibniz. Allgemeiner politischer und historischer Briefwechsel. 21. April-Dezember 1702, Berlin.
  2. ^  Callataÿ, Fr. de (2015), “Sir Andrew Fountaine (1676-1753) and his early numismatic correspondence with Andreas Morell (1646-1703)”, in R. Bland and D. Calomino (eds.), Studies in Ancient Coinage in Honour of Andrew Burnett, London, p. 293-316.
  3. ^  Burnett, Andrew M. (2020), The Hidden Treasures of this Happy Land. A History of Numismatics in Britain from the Renaissance to the Enlightenment, BNS Special Publ. No 14 = RNS Special Publ. No 58, London, Spink & Son.