Jean-François Séguier - Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent - 1771-12-23

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Jean-François Séguier, Nîmes

Jean-François Séguier - Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent - 1771-12-23
FINA IDUnique ID of the page  13944
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Nouv. Acq. Fran. 1893, f° 97-98
AuthorAuthor of the document. Jean-François Séguier
RecipientRecipient of the correspondence. Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . December 23, 1771
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Nîmes 43° 50' 14.71" N, 4° 21' 36.25" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Joseph Pellerin, Anne-Claude de Caylus, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues
LiteratureReference to literature. Fauris de Saint-Vincent 17711
KeywordNumismatic Keywords  Marseille , Coin Reading , Massalia , Greek , Book Corrections , Engraving , Valentinianus , Valens , Larissa , Thessaly , Crete , Manuscript
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia 
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

Lettre du 23 décembre 1771 (de Nîmes) : « On me remit hier l’exemplaire de votre ouvrage sur les médailles de Marseille et votre lettre vient de m’être rendue aujourd’hui. Loin de penser comme vous faites, je vous loue infiniment de ce que vous avez rassemblé toutes les anciennes médailles connues de cette ville. Il est vrai que l’on les avait déjà dans différents ouvrages, n’est-il pas plus commode de les avoir toutes réunies et rangées sous les divers symboles qu’elles représentent. Les antiquaires vous en sauront gré et encore plus ceux de Marseille. Vous n’avez pas entièrement épuisé toutes les différentes attitudes qui y sont représentées, peut-être si [vous] aviez pu parcourir toute la quantité qu’on en a découvert en différents temps, auriez-vous pu en augmenter le nombre. J’en ai plus d’une centaine, et par la gravure de vos planches j’ai vu qu’il y en a plusieurs qui me manquent, et qu’il y en a aussi de celles que j’ai, que je n’ai pas retrouvé parmi les vôtres, je parle des petites diversités que vous avez remarqué. Par exemple j’ai un médaille [sic] où il y a d’un côté une tête semblable à celle du n°13 planche 3e, au revers le symbole ordinaire du taureau bondissant ; au lieu de MAΣΣΑ qui est dans la vôtre il y a une massue [dessin d’une massue avec en dessous la lettre M] ou instrument ainsi figuré avec la lettre M au-dessous. Cette lettre varie dans d’autres, tantôt c’est Z, A ou N mais à toutes il y a dans l’exergue IE. Planche 3 n° 3 on lit clairement sur la mienne du côté de la tête MAΣ avec le sigma ordinaire et non MAC avec le sigma lunatum comme sur la vôtre ; au revers il y a le caducée ailé sans lettres comme sur celle du n° 4. J’en ai deux d’argent incuses au revers, ce qui confirme très bien que ces médailles étaient frappées au marteau, comme vous le remarquez. J’en ai aussi deux du nombre de celles qu’on a trouvé cette année près de Roquefeuil et qui sont très bien conservées.[fol.97v°] Dans le temps qu’on travaillait ici aux ouvrages de notre fontaine, un soldat qui y [était] employé trouva dans une bourse de peau un grand nombre de ces petites médailles d’argent que vous avez donné planche I n°14. Le peuple y accourut, et chacun y eut part ; j’en ai une 15e de celles qu’on y trouva. J’ai une assez longue liste des différentes lettres qu’on trouve dans l’exergue des médailles d’argent, et sur quelques-unes de bronze de cette ville. Mr Pellerin m’en communiqua plusieurs que je n’avais pas. Si vous en étiez curieux, je pourrais vous la communiquer. Si ce sont les noms des magistrats, il faudrait dire que l’on y a mis que la première lettre du nom de chacun. Ce sera pendant longtemps une énigme qu’il ne sera pas aisé d’expliquer. Planche 4 n°2. J’ai cette médaille bien conservée. Le taureau y est dans la même attitude que dans les autres. La légende n’a que les lettres MAΣΣΑΛΙΗΤ. Vous voyez, Monsieur, combien votre ouvrage m’a été utile, et combien je vous suis obligé de me l’avoir communiqué. J’y recourrai souvent pour me faciliter la connaissance de toutes ces médailles. Vous avez orné la page 8e du dessin d’un caillou rapporté par Mr de Caylus sur lequel on lit ΜΑΣΣΙ, etc. Vous remarquez très bien qu’il devait y avoir Ιερα, mais permettez-moi de vous demander, si vous croyez que la gravure de ce caillou est aussi antique que Mr de Caylus le prétendait ? On lui a imposé plus d’une fois avec ces sortes de cailloux, où les lettres sont en relief, et qu’il est très aisé de faire en couvrant avec de la cire le caillou : on découvre ensuite le champ, et en trempant la pierre dans de l’eau forte, elle ne mord point au-dessous de la cire, le champ s’abaisse et les lettres restent en relief après qu’on en a enlevé la cire. C’est ainsi que dans la planche 106 de son quatrième volume n°8 il a publié une gravure semblable qu’il voit dit-il sur un caillou en relief contenant une loi des empereurs Valentinien et Valens, rapportée dans le Code Théodosien livre 8e de Poenis. J’ajoute encore que dans votre planche 4 n° 9 vous avez donné d’après Mr Pellerin la médaille où l’on voit au revers un cheval puissant, semblable à celui qui est sur les médailles de Larisse de Thessalie. Quoique ce savant antiquaire mérite toute croyance, je voudrais pouvoir confronter cette médaille avec celle de Marseille, afin d’en examiner la taille et le fond. Il y avait en Crète le fleuve Massalia. Un cheval puissant désigne des pâturages, peut-on le rapporter à Marseille ? Vous voyez que je vous propose tous mes doutes. [fol. 98] M. de Peiresc avait peut-être pris d’une médaille de Marseille la tête de Diane que vous avez fait imprimer d’après ses manuscrits. A propos de ces manuscrits me diriez-vous si l’on en a conservé quelques-uns à Aix ? J’en avais vu autrefois chez Mr le président de Mazaugues, qui probablement seront passés à Carpentras avec sa bibliothèque. J’ai vu un grand nombre de lettres de ce savant que ce président voulait faire imprimer. Elles méritent assurément de voir le jour. On m’a assuré qu’on en a encore d’autres chez différents particuliers ; si cela est vous me feriez plaisir de me les indiquer, et de me dire si vous croyez qu’il est aisé d’en avoir communication. La Bibliothèque du Roi possède aussi beaucoup de manuscrit de ce grand homme, dont les correspondances étaient si variées et si étendues. Vous ferez très bien de suivre le projet que vous avez formé de donner une explication des monnaies des comtes de Provence que vous fîtes graver l’année dernière, elle en facilitera la connaissance, et on souhaite qu’elle vienne de votre main. » (Paris, BnF, Nouv. Acq. Fran. 1893, f° 97-98).

References

  1. ^  Fauris de Saint-Vincens, Jules-François-Paul (1771), Mémoire sur les médailles de Marseille, s.l., s.n.