Jean-François Séguier - Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent - 1772-1-15

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Jean-François Séguier, Nîmes

Jean-François Séguier - Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent - 1772-1-15
FINA IDUnique ID of the page  13945
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Nouv. Acq. Fran. 1893, f° 99-100
AuthorAuthor of the document. Jean-François Séguier
RecipientRecipient of the correspondence. Jules-François-Paul de Fauris de Saint-Vincent
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . January 15, 1772
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Nîmes 43° 50' 14.71" N, 4° 21' 36.25" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues, Scipione Maffei, Léon Ménard, Joseph Pellerin, Abbé Leblond
LiteratureReference to literature. Fauris de Saint-Vincent 17711
KeywordNumismatic Keywords  Coin Reading , Massalia , Greek , Syracuse
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia 
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

Lettre du 15 janvier 1772 (de Nîmes) : « J’ai examiné tout de nouveau la médaille dont je vous ai parlé. Je ne me suis point mépris en vous disant que la tête de la mienne ressemblait parfaitement à celle du n° 13 de votre planche troisième. Le type qui est au revers est semblable à celle de la vôtre, mais on n’y lit point [fol. 99v°] le mot MAΣΣΑ. Quoique ce mot ne si lut pas, la ressemblance avec celle que vous avez publié m’avait fait penser qu’elle devait être de Marseille, mais en comparant celle que je vous destine avec une autre où l’on voit quelques lettres du côté de la tête, je me suis aperçu qu’il y avait ΣΥΡΑΚΟΣΙΩΝ et que par conséquent il fallait la rapporter à Syracuse, et je vous prie de vouloir examiner sur la vôtre si ces lettres s’y lisent, peut-être n’avez-vous pas pu les y découvrir parce qu’elles sont en très petits caractères et qu’elles n’ont marqué point de relief. J’en ai deux autres du même type mais plus petites où ce mot ne peut s’y découvrir, serait-ce à cause que le coin a porté à faux, comme dans celle que je vous recevrez [sic] bientôt, c’est ce qu’il n’est pas aisé de décider. Si véritablement le mot MAΣΣA se retrouve sur la vôtre et tel que vous l’avez imprimé, il ne paraît pas aisé de deviner comment le type de Syracuse se retrouve sur celle des Marseillais. Je viens de remettre à Mr Fornier, riche négociant de notre ville, une des deux médailles que j’ai, afin qu’ils l’envoient à Mrs Jean-Jacques Fornier négociants à Marseille leurs cousins, avec ordre de la remettre à la personne à qui vous ordonnerez de la retirer. Ils profiteront de la première occasion pour la leur envoyer. Celle que j’ai gardé est un peu mieux conservée ; il y a un grènetis autour de la tête et les lettres …. ΑΚΟΣΙΩΝ placée à côté de la face qui sont le reste du mot ΣΥΡΑΚΟΣΙΩΝ. Je vous rends bien des grâces de tout ce que vous m’avez marqué sur le sort des manuscrits de l’immortel Peiresc, je regrette infiniment tous ces papiers littéraires que la main barbare de sa nièce jeta aux flammes et mille autres schedae litterariae de ce grand homme qui se sont égarées. Je ne suis pas encore instruit de ceux qui sont passées à Carpentras, il doit y en avoir beaucoup, car je me souviens que feu Mr de Mazaugues me dit, lorsqu’en 1732 je parcourais sa bibliothèque [fol.100] qu’il en avait un grand nombre. A l’égard du recueil des lettres de ce savant qu’il avait ramassé, je vous dirai qu’il est chez moi depuis deux ans, on me l’a confié pour le parcourir, et je puis vous assurer qu’il y a une infinité de choses curieuses et très intéressantes. Je souhaite qu’on se détermine à faire imprimer toutes ces lettres qui peuvent former trois ou quatre volumes in 4°. Celles des savants avec lesquels il entretenait un grand commerce littéraire sont en plus grand nombre que les siennes. Il faudrait pour cette édition une personne qui eut surtout assez de connaissance de la langue italienne pour corriger quantité des fautes d’orthographe ou d’autres qui se sont glissées dans les copies qu’on en a faite. Je vous suis bien redevable de la part que vous prenez à mes petites recherches, je prévois que tout ce que j’ai préparé n’aura que quelque mauvais sort après ma mort. Sans suite et avec des héritiers qui ne s’occupent point de la littérature et qui ont laissé dépérir plusieurs livres utiles dont ils avaient hérité, on ne doit s’attendre qu’au dépérissement total de tout ce que je chéris. Je regrette plusieurs ouvrages manuscrits du marquis Maffei de Vérone dont il me fit son héritier à sa mort, quantité de mémoires et de recherches relatives à notre histoire de Nîmes, dont feu Mr Menard notre historien a déjà fait quelque usage. Quelques manuscrits que j’ai acquis, une suite de plusieurs médailles et petits médaillons grecs, et celles des rois ou autres que je possède, plusieurs livres curieux et rares que j’aurais volontiers placé dans quelque bibliothèque publique s’il y en avait ici et que je vis quelque chose de stable, etc. etc... Un bon nombre d’inscriptions antiques et d’autres antiquités qui composent mon cabinet, sans parler d’un autre cabinet d’histoire naturelle fort nombreux, où il y a un herbier de plus de dix mille plantes, etc. J’en ai assez dit pour vous donner mes idées de ce que je regrette. Mais un homme chrétien doit se détacher de tout, et ne penser qu’au passage à l’éternité. [fol. 100v°] On m’écrit que Mr Pellerin, qui possède le plus riche cabinet de médailles qu’un particulier puisse acquérir, ne peut plus s’occuper ni écrire à cause de la faiblesse de sa vue qui a extrêmement baissé. Je regretterai le sort de ce fameux cabinet, son fils ne cherchera qu’à le vendre, et le fruit de tant de recherches sera presque perdu pour les savants, je parle des médailles mêmes, car cet habituel antiquaire a pris le parti de publier une grande partie de toutes celles qui étaient les plus rares et les moins connues. Je crois avoir beaucoup contribué à la résolution qu’il prit de donner au public ses remarques : il me l’a fait connaître dans plusieurs de ses lettres que je conserve. L’abbé Leblond, sous-bibliothécaire de la bibliothèque Mazarine, aidé des lumières de Mr Pellerin vient de donner un petit ouvrage sur quelques médailles qui peut servir de suite à ceux de Mr Pellerin. » (Paris, BnF, Nouv. Acq. Fran. 1893, f° 99-100).

References

  1. ^  Fauris de Saint-Vincens, Jules-François-Paul (1771), Mémoire sur les médailles de Marseille, s.l., s.n.