Jean-Jacques Barthélemy - Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson - 1756

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Jean-Jacques Barthélemy, Rome

Jean-Jacques Barthélemy - Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson - 1756
FINA IDUnique ID of the page  1271
InstitutionName of Institution.
InventoryInventory number.
AuthorAuthor of the document. Jean-Jacques Barthélemy
RecipientRecipient of the correspondence. Count of Argenson
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . 1756
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Rome 41° 53' 41.28" N, 12° 29' 7.22" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Louis XV of France, Christina of Sweden, Livio Odescalchi, Francesco Barberini
LiteratureReference to literature. Barthélemy 1821 vol. 4, p. 559-5611
KeywordNumismatic Keywords  Price , Dealer , Exchange , Honorius , Roman , Gallienus , Forgeries , Constantinus , Constantius , Antioch , Medallions
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k93966z/f567.item
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

Lettre datée de 1756 (de Rome): "Je n’ai différé, monsieur, à vous rendre compte que pour avoir le temps de terminer quelques négociations assez importantes dont le succès me paraissait encore douteux. Les Italiens ont une si haute idée du cabinet du roi, qu’ils ne rougissent pas d’attribuer une valeur exorbitante à toutes les médailles que je désire. Cette prévention produit de leur part des défiances et des lenteurs auxquelles je suis obligé d’opposer une indifférence simulée et le secours d’une voie étrangère pour traiter avec eux. Ces moyens m’ont assez bien réussi et j’ose me flatter que mes recherches jusqu’à ce jour justifieront le choix que vous avez fait de moi pour ce voyage. J’ai acquis environ deux cents médailles dont quelques unes sont uniques, et la plupart extrêmement rares. J’en aurais acquis davantage si je m’étais plus attaché au nombre qu’à la rareté ; mais j’ai cru devoir négliger celles que des hasards fréquens procureront en France, et pour lesquelles il aurait fallu sacrifier des médailles destinées à des échanges plus avantageux. Sans entrer dans l’examen de toutes ces acquisitions en particulier, je me bornerai à celles qui exigeront moins de réflexions et de détails. Vous savez, monsieur, qu’avec le médaillon de l’empereur Honorius, que vous me fîtes l’honneur de me remettre l’année dernière, le nombre des médaillons d’or conservés au cabinet du roi est monté à vingt-six. L’Italie entière n’en fournirait pas une si grande quantité. J’en ai vu quatre dans le cabinet de Florence, quatre autres dans celui du Vatican, trois dans celui de la reine Christine, qui a passé dans la maison Odescalchi, et quelques autres en différens endroits. J’en ai acquis trois, aussi précieux par leur rareté que par leur conservation. Le premier est de l'empereur Gallien, qui monta sur le trône l'an 253 de l’ère vulgaire. On y voit d’un côté le buste et le nom de ce prince, et au revers un soldat de la troisième cohorte de la garde prétorienne entre quatre enseignes militaires avec cette légende : COHORS TERTIA PRAETORIA. C’est un monument destiné à consacrer la fidélité de cette cohorte. Nous avions au cabinet du roi un médaillon d’or de Gallien, différent de celui-ci. J’en ai vu un troisième au Vatican, qui n’a rien de particulier au revers, et un quatrième au palais Barberin qu’on estime beaucoup, mais dont je ne voudrais pas garantir l’authenticité. Les deux autres médaillons que j’ai acquis et dont j’ai l'honneur de vous envoyer le dessin, représentent les empereurs Constantin le jeune et Constantius, son frère, tous deux fils du grand Constantin. Dans le partage de l’Empire que ce prince fit entre ses enfans, Constantin eut les Gaules, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Il n’y régna que trois ans, ayant été tué dans une embuscade auprès d’Aquilée par un des généraux de Constance, son frère ; c’est plusieurs années avant cette époque que le médaillon a été frappé. La légende qu’on y voit autour de la tête, CONSTANTINVS IVNior NOBilis CAESAR, signifie que ce prince n’avait encore que le titre de César, qu’on donnait au fils des empereurs ; de même que le titre de prince de la jeunesse qu’on voit au revers, et qui désignait auparavant le prince ou le chef de l’ordre des chevaliers. Le médaillon représente Constantin debout en habit militaire, tenant dans sa main droite l’enseigne de la cavalerie appelé labarum, et de la gauche une espèce de lance : le mot abrégé CONS. qui est à l'exergue, marque que ce médaillon a été frappé à Constantinople. Je n’ai pas besoin pour relever le mérite de ce monument d’observer qu’il a été fait pour un prince qui a régné dans les Gaules, mais j’observerai plus particulièrement qu’on n’avait publié jusqu’à présent aucun médaillon d’or de ce prince, et qu’on n’en trouvait pas même dans le cabinet du roi, quoiqu’on y en conservât de semblables de toute la famille du grand Constantin. Le troisième médaillon a été frappé pour Constantius, troisième fils de Constantin, la légende FLavius IVLius CONSTANTIVS PERPetuus AVGustus, montre que Constantius régnait alors en qualité d’Auguste. Après la mort de son père, il eut l’Orient en partage, et il y joignit, après celle de ses frères, l’Occident. C'est, suivant les apparences, ce que l’on a voulu exprimer par les deux figures de femmes qui sont au revers, et qui représentent les villes de Rome et de Constantinople ; la première sous les traits qui la caractérisent communément, c’est-à-dire avec un casque et une lance ; la seconde avec des tours sur la tête pour marque de ses fortifications et de sa situation sur la mer. Les avantages remportés par Constantius contre les Perses et les Germains, sont désignés par les victoires que tiennent les deux figures, et l’éclat qui en rejaillissait sur tout l'Empire romain, par cette inscription : GLORIA ROMANORVM. Les lettres de l'exergue signifient que ce médaillon a été frappé dans la ville d'Antioche en Syrie. Signata Moneta ANTiochiae. Les bornes que je dois me prescrire m’empêchent de vous parler, monsieur, de quelques autres médailles aussi précieuses que celle-ci. J’en réserve la description pour une autre lettre, et j’aurai l’honneur de vous remettre la notice de toutes mes acquisitions à mon retour à Paris. Je suis, etc." (Barthélemy 1821 vol. 4, p. 559-561).

References

  1. ^  Barthélemy, Jean-Jacques (1821), Oeuvres complètes de J. J. Barthelemy, tome quatrième, de l'imprimerie de A. Belin, Paris; chez Martin Bossange et C°, London.