-Lettre du 6 août 1776 (de Toulouse) : « Si vous aviez quelques médailles doubles /[fol. 64 v°] en or et en argent dont vous voudriez vous défaire, je les prendrai au prix de Beauvais ou en échange. Mon médailler est peu de chose, mais je pourrais proposer, jusqu’ici, un Claude et quelques Nérons en or dons les revers ne sont pas rares, avec deux Anastases du grand module et cinq à six du petit aussi en or, et un Severus quinaire. Vous me feriez le plaisir de me faire savoir ce que vous avez de reste, et en argent tout ce que vous ne voudriez pas, surtout des consulaires, dont j’ai déjà quelques-unes. Ne pouvant pas avoir des rares, je ramasse les communes. Je les sauve par là du creuset. Si ce que j’ai l’honneur de vous proposer n’a pas lieu, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir fait connaissance avec un homme qui mérite nos hommages. Comme j’allais fermer ma lettre, je me suis ressouvenu d’une inscription latine sur laquelle je serais bien aisé de savoir votre avis. Il y a environ six mois qu’en faisant fouiller dans un champ qui est à l’extrémité du faubourg Saint-Michel de cette ville, au pied de la colline de Vieille-Toulouse, on découvrit parmi les débris d’urnes cinéraires, qu’on trouve depuis longtemps /[fol. 65 r°] en grande quantité, et de la même forme que celles dont a parlé l’abbé Audibert dans sa dissertation sur les origines de Toulouse, un petit marbre de quelques pouces d’épaisseur, et large d’un pied en carré, avec l’inscription dont vous trouverez ici la copie figurative. M. de Montégut et moi ne sommes pas d’accord sur la leçon du premier mot CVPIIVS, et sur la signification du mot domesticÆ & c. Nous prions donc, Monsieur, de vouloir nous dire votre avis là-dessus, ainsi que sur tout le reste de l’inscription, et dans quel temps, à peu près, la placer? On a trouvé aussi des larminatoires de même deplusieurs grandeurs, un petit vase de bronze d’environ un pouce ½ de diamètre, avec deux anses et une petite chaîne, et d’une forme assez semblable à nos lampes d’église, un petit coq aussi de bronze, une petite cornaline sur laquelle est gravée en creux une abeille. On a trouvé de tout temps dans cet endroit des médailles de bronze du Bas-Empire, depuis Claude 2, des patères, ou couvercles d’une terre légère avec un vernis rougeâtre, assez ressemblantes à celles des vases étrusques qu’on voit à Sainte-Geneviève. On a trouvé encore d’autres choses, dont je ne parle pas, parce que je ne les crois pas aussi antiques qu’on le dit ici. Le champ où l’on fait aujourd’hui les fouilles est près de la chapelle de ND du Feretra, dont parle Catel dans ces mémoires, p. 128. » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 145, f° 64).