-Lettre du 30 mars 1633 (de Paris) : « … Cependant je m’embarque sans biscuit, peu assisté des qualités requises pour bien espérer de la fin de mon dessein, et encore moins des médailles. Toutefois le dé en est jeté, en suppléant ce qui me manque par les jets que je pratique de deça, et par les livres imprimés, lesquels se trouvent un grand nombre de med[ailles] rares non expliquées, voire même qui sont tellement demeurées vierges qu’elles n’ont été ni tâtées, ni reçu le moindre attouchement. Mon dessein est de donner 5 ou 6 lignes de vies abrégées aux emp[ereurs], impératrices et tyrans de l’empire, jusques à Théodose, ou environ, sur lesquelles j’ajouterai ensuite quelques considérations assez amples et curieuses concernant leurs actions moins connues, et plus, je dois expliquer lesdites méd[ailles] tant latines que grecques (ou tâcher de le faire) qui pourront le plus servir à l’illustration de l’histoire et de l’antiquité, intitulant le tout en titre principal Commentaires historiques. Vous admirerez mon effronterie si j’ose vous importuner des jets en plomb ou autres des méd[ailles] grecques principalement que vous savez mériter que le public voit, particulièrement des empereurs, dont il s’en voit moins. Mais vous me trouverez encore plus téméraire d’oser vous ennuyer, et le public, de mes imaginations. Mais quoi ? Je vous honore tellement que je veux pouvoir m’acquiter de tant d’obligation que je vous ai ; que ces malotrus commentaires servent de feuille à votre diamant, au moins à ces beaux vases que vous rendrez si divins par les reliefs excellents que vos Muses avec les Graces leur feront, qu’il n’appartiendra qu’à l’Aeternité suivie d’une Hébé toujours florissante et jeune d’en servir les dieux. … Post-scriptum : Monsieur, Occo, p. 81, in Auguste, rapporte l’insc[ription] du revers d’une méd[aille] grecque d’Auguste en ce mot ΤΙΦΟΥΔΕΩΝ. Obligez moy, si vous en avez une d’aventure, de voir si il n’y faut point lire ΤΡΙΦΟΥΔΕΩΝ. Occo la doit, comme je crois, à Goltzius in Augusto, mais Goltzius peut ne l’avoir pas vue assez nette pour la bien lire. Le même Occo rapporte in Nerone, p. 118, 2° méd[aille], ceste inscr[iption] : NERO-CLAVD CAES. AVG. IMP. VRINO VOLVMNIO. J’ai quelque opinion qu’il y faille un VRANO. S’il se rencontre que vous ayez cette méd[aille] ou bien que vous l’ayez vue, obligez moi pareillement de m’en mander la vérité. Ce 30e mars 1633 » (Paris, Bnf, Ms. Fonds français 9536, f° 133; voir Tamizey de Larroque 1885 vol. 11, lettre IV, p. 24-30; Tamizey de Larroque 1972 vol. 1, lettre IV, p. 734-740).