-Lettre du 20 janvier 1753 (de Londres) : « Monsieur, Avec grand plaisir j’ay reçu votre lettre très honnorée du 1er january, dont vous demandez ma reponce sur la gravure de la Cassandre, la quelle pourtant je ne peu pas promettre si tot que je croyois, estant fort pressé avec quelque portrait d’importance; neantmoins je ne manqueray pas de la commencer et avancer peu à peu; touchant le prix je n’en parleray rien, car je n’en suis pas seur, combien du temps il y faudra. Au reste si en cas il la trouveroit trop cher, je garderay pour moi. Cela sera pour l’avenir toujours mon accord. Observant, Monsieur, votre grand zele pour la gravure, je vous avanceray au moins ce que j’ay observé depuis votre derniere lettre. – Dans le second livre du M. Zanetti à Venise il publie une (Mosqua) di Sileno avec ce nom d’ΟΡΟΥ, le quell il fait le nom du graveur. (Et) au dessous une cornaline, sur laquell est gravé une faune en marchant, j’ay lu ΧΡΟΝΟΥ. Si je ne me trompe pas, c’est Plini qui en parle. Je prend cette inscription veritable antique, mais il est fort remarquable qu’elle est par derriere de la pierre, et avec des grandes lettres, non pas reversé come les autres ordinairement sont. Et sur un onix fragment en cames, avec deux tetes d’une femme et d’un jeune home très bien gravées. J’ai observé chez Lord Carlysle un inscription tellement c’est (…) ΑΝΤΙ[…] ΕΠ[…] On lise encore sur la pierre du fameus Antinous de M. Zanetti, publié dans son secondieme tom. tab. XXII le meme nom à coté du fragment. ANT. Celui ci je croy pourtant qu’il touche proprement la tete d’ANTINOUS, mais le premier touche le graveur à cose du ΕΠΟιεν qui est en bas. Mons. Zanetti m’a envoyé une impression en platre de son Antinous; là où j’ay decouvert les dits lettres, ils que lui meme dans son livre n’a point observé, quoi qu’il est si long temps entre ses mains, une marque qu’il ne regarde pas les choses avec soin. Touchant le nom d’ΥΑΡΟΥ, je vous dis, Monsieur, que j’ai bien encore un soulphure de cette Meduse; la tete est justement opposée à celle du ΣΟΣοcle. L’un garde à droit et l’autre à gauche, c’est dont le premier que j’ay gravé moimeme pendant mon sejour à Rome pour un Suisse, Maj. HÜRLER, le quell m’a donné une impression d’un tell original; come j’avois ecrit mon nom ναττερ sur quelque pierre, cela a donné occasion à Mons. Ch. ODAM de me dire que je devrois traduire mon nom en grec, come les autre ont fait en latin, p. exempl. Shmith, en latin FABER, etc. Come cela NATTER en lattin Nattrix. Une certaine espece de serpent (que nous avons ancore dans les armes de famille). Ce dit Chev. ODAM m’a dont traduit mon nom en grec en tell façon come vous le voyez ecrit, pour ma part je ne m’embarassois pas, allors successoit bien ou mal, voila l’istoire d’ΥΔΡΟΥ. Je (gateray) la lettre avec une pate original, que j’ay pris à Rome moi meme, ainsi je espere que cela vous conviendra bien conservé et vous lirez le nom come je vous ay ecrit, pas autrement. Mon livre de la methode à graver en pierre dures j’ay remis un peu, à cose de la visite que mon frère m’a rendu de Venise jusque ici, mais il sera bientôt en etat de publier. Come mon frère passera à son retour par Leyden, ainsi Mons. le professeur Allemand aura la bonté de garder les quatre guinées jusqu’à ce temps la. Cependant, Monsieur, je vous suis fort obligé par votre bien souvenir, en vous assurant que je suis avec une estime particuliere, Monsieur, votre tres hum. et tres obss. L. Natter. Je vous prie de vouloir bien faire mon compl. a Mons. le Prof. Allemand, et Mons. (Pastle).87 Je vous suis fort obligé pour le dessein que vous m’avez envoyé. Si la gravure est aussi bonne, cela sera une belle chose; je souhaite d’en avoir une impression en cire ou sulphur. [Couvert:] Monsieur, Monsieur François Hemsterhuis, pres a Leyden » (Weimar, Goethe-Schiller-Archiv, GSA 33 / 509 ; Sluis 2017, lettre V/2, p. 235-237).