8 May 1795 (from Werden): “Monsieur l’Abbé! D’aprez la permission que vous m’avez donnée par votre lettre gracieuse en date du 15 avril dernier, je prends la liberté de vous envoyer ci-joints mes deux actes de procuration, duement attestés par deux membres connus de notre gouvernement, et dressés dans les mêmes termes que ceux, sur lesquels la Chancelerie aulique des Pays-Bas a déjà payé les trimestres échus; (secun)dò les deux actes de procuration dans la même forme etc, signés par mon collégue Jacques de Bue, l’ancien des Bollandistes, attestés comme les miens, et (tert)iò l’attestation de M(onsieu)r J(ean) B(aptiste) du Rondeau, duement signée et vérifiée par deux membres du gouvernement, par laquelle il conste, que M(onsieu)r Jacques de Bue a reçu, depuis son émigration, deux trimestres de sa pension d’ex jésuite, en vertu des listes authentiques, envoyées par la Chancelerie aulique des Pays-Bas au dit M(onsieu)r du Rondeau, ci-devant chargé du payement des dites pensions et de celles des membres et employés du gouvernement qui se trouvent dans ces cantons; ce qui prouve évidemment son droit sur le payement des trimestres, échus le 31 janvier, et le 30 avril de la présente année. Vous verrez, Monsieur, qu’en vertu de ces actes de procuration, vous pouvez donner légalement pour, et en notre nom, une quittance en forme, ou bien la faire donner par celui que vous aurez substitué en votre place; ainsi que celà s’est pratiqué déjà en vertu de pareilles procurations, envoyées à Vienne par divers membres ou employés du gouvernement. Quant au banquier, qui pourroit nous payer en ces pays-ci, le montant de nos quatre actes de procuration, dont le total monte à quatre-cens, douze florins et dix sols argent courant de Brabant, et ce, avec la moindre perte possible pour nous; nous nous abandonnons à vos bons soins et à vos bontés. Cependant nous croyons pouvoir vous observer, que sans doute il y a à Vienne des banquiers qui ont des comptes ouvertes ou des rélations financieres avec Monsieur Fréderic Hoffmanns, banquier à Dusseldorff sur le Rhin, lequel banquier de Vienne, en recevant de votre part, le susdit de 412 fl(lorins) et 10 sols argent courant de Brabant, pourroit donner une lettre de change payable à vue par le dit M(onsieu)r Fréderic Hoffmans à Dusseldorff sur le Rhin, aux ordres de M(onsieu)r Joseph Ghesquiere ex jésuite, ou bien, aux ordres de M(onsieu)r Jacques de Bue ex jésuite. Si malheureusement pour nous, il ne se trouvoit pas à Vienne un banquier qui eût des affaires avec M(onsieu)r Fréderic Hoffmans à Dusseldorff, ou pourroit remettre le susdit montant, et sur le pied susdit, a M(essieurs) les Freres Bethman à Francfort sur le Mein, autorisés par les etats de l’archiduché d’Autriche sous l’Ens, pour l’emprunt de six millions; sur lesquelles on nous donneroit pareille lettre de change payable à vue. Nous vous prions, Monsieur, de vouloir retenir sur la dite somme, le montant des ports des lettres, et de tous autres frais; de mettre sur l’adresse de votre lettre, ces mots-ci: en cas d’absence, à M(onsieu)r Louis Meyer, Bénedictin, et Vicaire de la paroisse; enfin d’être persuadé de notre reconnoissance et du profond respect, avec lequel j’ai l’honneur d’etre, Monsieur l’Abbe! Votre très-humble et très-obeissant serviteur [Joseph Ghesquiere]” (Wien, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett, Archiv V, 79; to be published by Daniela Williams and Bernhard Woytek).