Joseph Pellerin - Joseph Khell von Khellburg - 1764-10-3

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Joseph Pellerin, Paris

Joseph Pellerin - Joseph Khell von Khellburg - 1764-10-3
FINA IDUnique ID of the page  11216
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. NAF Ms. 1074, f° 33-34
AuthorAuthor of the document. Joseph Pellerin
RecipientRecipient of the correspondence. Joseph Khell von Khellburg
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . October 3, 1764
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Paris 48° 51' 24.12" N, 2° 21' 5.26" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Jean-Jacques Barthélemy, Erasmus Frölich, Joseph Khell von Khellburg
LiteratureReference to literature. Pellerin 17621, Pellerin 1763a2, Haym 17653, Sarmant 2003, p. 166, note 56, p. 215, note 107 et 2015, p. 4084, Callataÿ 2022, p. 488, note 435
KeywordNumismatic Keywords  Book Complimentary Copy, Book Production , Book Review , Biography , Numismatics As Hobby, Macedonia , Roman Provincial , Thurium , Shape Of Letters, Thyrea , Kydonia , Crete , Tegea , Fabric , Metal Composition , Greek
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53084153v/f74.item.r=1074%20Pellerin
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 3 octobre 1764 (de Paris) : « Vous m’avez fait plaisir, M., de me communiquer le Recueil de médailles de villes imprimé à Vienne en 1762 qui vous a été envoyé par le R. P. Khellius avec une lettre qui ne peut que vous regarder, puisqu’elle est adressée aux éditeurs des Recueils de mes médailles. On ne doit point en reconnaître d’autres que vous et c’est par conséquent à vous de répondre à ce savant antiquaire, dont l’ouvrage qu’il a donné sous le nom d’un de ses élèves m’avait été inconnu jusqu’à présent. M. l’abbé Barthélemy à qui il dit qu’il en avait adressé deux exemplaires l’année passée et qui depuis est venu chez moi plusieurs fois, ne m’en a point parlé. J’ai lu avec plaisir cet ouvrage qui est rempli de recherches curieuses et de réflexions judicieuses et qui en même temps qu’il montre les grandes connaissances et les talents brillants de l’écolier, accroît la réputation du maître, digne successeur du P. Froelich dont les travaux littéraires font justement l’admiration de tous les amateurs de l’antiquité. Dans la réponse que vous ferez au P. Khellius, je vous prie de lui marquer que je suis entièrement flatté de l’approbation qu’il veut bien donner en général à mes Recueils et de le remercier de ma part de vous avoir enseigné les fautes ou méprises qu’il y a remarquées. Je ne serai point étonné qu’on y en trouve encore beaucoup d’autres : c’est à quoi je me suis bien attendu, comme j’en ai prévenu les lecteurs dans les avant-propos. Aussi les remarques qui accompagnent les médailles gravées n’avaient-elles point été faites pour être imprimées. Ce n’était originairement que de simples notes que j’avais mises pour mon usage à côté de la description de chaque médaille à mesure que j’en faisais l’emplette et que je les plaçais dans mes suites. Je n’ai fait, pour ainsi dire, que les copier pour vous les donner à la réquisition de l’illustre ami que vous connaissez, et qui les ayant vus par hasard a voulu et exigé de moi, d’une façon à ne pouvoir le refuser, de les arranger de manière qu’elles pussent être publiées, de sorte que, pour le satisfaire et ne les rendre par trop sèches, j’ai été obligé d’en étendre plusieurs afin de leur donner un peu plus de clarté. Malgré cette précaution il m’est revenu que l’on me reproche qu’elles sont trop courtes et trop succinctes pour la plupart. Peut-être trouvera-t-on que d’autres contenues dans les deux volumes que vous avez sous presse, sont trop longues : tant il est vrai qu’on ne peut contenter tout le monde. Mais mon objet n’a jamais été assurément de me faire auteur, titre auquel je renonce absolument, et c’est bien malgré moi que j’ai été décidé et que mon nom a paru dans les journaux qui ont fait mention des Recueils en question. Vous savez que vous ne me / (f° 33v) connaissez pas et que vous ne m’avez jamais vu jusqu’après l’impression de celui des Médailles des Rois. Je me rends justice et ne me connais point les talents nécessaires pour donner rien d’approfondi sur de pareilles matières. Employé pendant quarante années de suite à des affaires tout-à-fait étrangères aux Belles-Lettres, il ne m’est resté dans tout ce temps-là aucun loisir pour m’y appliquer, de façon que j’avais presque entièrement oublié les connaissances que j’avais acquises de la littérature et des langues anciennes dans le cours de mes études. Ce n’est donc que depuis ma retraite censée par un grand âge et par des infirmités, que me rappelant en partie ce que j’avais appris dans ma jeunesse, je me suis amusé à ramasser des médailles et à les expliquer tant bien que mal. Après cela peut-on penser que j’ai songé ni cherché à m’acquérir quelque honneur en donnant ces Recueils, qui n’ont été que l’occupation d’un pur amusement d’une part, et d’autre part une déférence à la volonté d’un ami qui a droit de tout exiger de ma reconnaissance. Au reste comme je ne m’offenserai point qu’on y relève des fautes ni qu’on en fasse peut-être des critiques, supposé qu’on m’attaque en y mêlant mon nom, je suis bien résolu de n’y pas répondre et d’en laisser la connaissance à l’impartialité des savants à qui le jugement en appartient. Je vous prie cependant de mander au P. Khellius que je reconnais que c’est avec grande raison qu’il a observé que je me suis mépris, en citant une médaille qui faisait mention de la troisième Province de Macédoine, tandis que c’est la quatrième qui y est nommée. Ces méprises arrivent souvent quand on se contente de citer seulement de mémoire qui n’est que trop fautive aux hommes de mon âge. J’ai examiné la médaille que j’avais attribuée à la ville de Buthrotum : elle appartient effectivement à la ville de Thurium. La première lettre qui doit être un Θ y est formée comme un Β et quelque mal appris qui avait cette médaille a tracé les lettres ΘΡΟ au dessous des trois autres qui semblaient être ΒΟΥ ce qui avait causé mon erreur. J’ai reconnu la falsification. Le P. Khellius peut bien être également fondé à référer à la ville de Thyrea la médaille d’Haym et la mienne qui contiennent un Théta carré, et dont la tête me paraissait être semblable à celle que l’on voit sur des médailles de Thespia. Les recherches et les observations qu’il a faites à l’occasion de cette médaille, ne laissent rien àdésirer. C’est peut-être à cette même ville de Thyrea qu’appartient la médaille que j’ai référée à la ville de Thyriaen Messénie. III. pag 73. Je ne l’ai attribuée à la Tegea de Crète que parce qu’elle est absolument semblable à des médailles d’argent et de bronze de Cydonia, tant par la tête de Minerve qui est d’un côté, que par le type qui est de l’autre côté. J’ai plusieurs de ces médailles de Cydonia et trois toutes pareilles de Tegea. Je remarque sur les unes et sur les autres / (f° 34r) que l’animal, qui allaite un enfant, ressemble à une louve, et non pas à une biche. Deux autres que j’ai avec les deux seules lettres TE sont non seulement de même forme et fabrique, mais encore de même métal, savoir de cuivre rouge. La chouette qu’on voit sur celles-ci, fait assez connaître que la tête que l’autre côté représente, est celle de Minerve. Il se peut bien que des Tégéates aient bâti une ville de leur nom en Crète, soit qu’ils y aient passé après le siège de Troie, comme quelques auteurs le rapportent, soit qu’ils s’y soient établis en d’autres temps. Du moins est-il certain que des Arcadiens avaient aussi bâti dans cette île une ville portant pareillement leur nom, dont on a des médailles. J’en ai rapporté une dans le Recueil des médailles de villes. Il ne me reste qu’à souhaiter que le supplément au Tesoro Britannico dont le P. Khellius vous parle dans sa lettre paraisse bientôt. Je me presserai d’en faire l’emplette aussitôt qu’il aura été rendu public, afin d’acquérir les nouvelles connaissances qu’il donnera dans la numismatique. Je suis & » (Paris, BnF, Ms Fr. N. acq. 1074, f° 33-34 ; Sarmant 2003, p. 166, note 56, p. 215, note 107 et 2015, p. 408; Callataÿ 2022, p. 488, note 43).

References

  1. ^  Pellerin, Joseph (1762), Recueil de médailles de rois, qui n’ont point encore été publiées ou qui sont peu connues, Paris.
  2. ^  Pellerin, Joseph (1763), Recueil de médailles de peuples et de villes qui n'ont point encore été publiées, ou qui sont peu connues. Tome premier, contenant les médailles d'Europe. chez H. L. Guérin et L. F. Delatour, Paris.
  3. ^  Haym, Nicola Francesco (1765), Thesaurus Britannicus, seu museum numarium : quo continentur numi graeci & latini, omnis metalli & formae, necdum editi, ab autore ipso caelati, 2 vol., Vienna.
  4. ^  Sarmant, Thierry. La République Des Médailles. Numismates et Collections Numismatiques à Paris Du Grand Siècle Au Siècle Des Lumières. Vol. 72. Les Dix-Huitièmes Siècles. Paris, 2003.
  5. ^  Callataÿ, François de (2022), "'The Father of the Father’: The Decisive Role of Erasmus Frölich (1700–1758) in Viennese Numismatics and Beyond", in B. Woytek and D. Williams (eds.), Ars critica numaria Joseph Eckhel (1737–1798) and the Transformation of Ancient Numismatics, Wien, p. 481-503.