-Lettre du 25 fév. 1635 (d’Aix) : « Ce qui me fait souvenir de vous dire qu'entr'autres bizarres curiosités ou maladies d’esprit que j'ai, comme d'autres, je recueillerais volontiers de ces médailles consulaires ou deniers d'argent qui ont des nombres parmi lesquels sont mêlés des caractères extraordinaires. Comme en un de la famille Crepusia que le Gorlaeus a inséré en ses suppléments de l'Ursinus en la Table 15 nummi. où il se voit une lettre grecque du Thêta, jointe au nombre de treize écrit en lettres latines en cette sorte XIII. M'imaginant que si vous y prenez garde vous en rencontrerez de pareilles, ou autres, dans les nombres desquelles entreront de semblables caractères du Theta grec, ou autres quasi plus étranges, comme j'en ai plusieurs avec un T renversé en cette sorte 1 et avec un P grec ou fer de dard ou de flêche en cette manière dont le même Gorlaeus en accompagne d'autres lettres latines numérales. Et pense que si vous cherchez bien, vous en trouverez quelqu'un avec la lettre P des Grecs, aussi bien que avec le Φ ou le Θ ou le Ψ. Et vous supplie d'en faire exacte recherche pour l'amour de moi, et de m'en retenir quantité, à la rencontre, mais surtout de celles qui seront accompagnées d'autres lettres latines ensuite soit devant ou derrière, qui puissent composer l'assemblage d'un nombre, car pour des lettres uniques, quoiqu'elles puissent avoir servi à même dessein, elles ne peuvent pas suffire pour prouver les conjectures que j'en ai conçues. [...] Ces petites médailles avec des noms de familles, données ou non, m’ont été bien agréables, et puisque vous en maniez tant, je voudrais bien qu’en pussiez rencontrer une de cuivre donnée par l’Ursinus (Orsini) en la famille Rubria toute la dernière de la planche qui a d’un côté une tête de Janus composée des visages de Mercure et d’Hercule assemblées avec le revers d’un temple, ou autre quelconque qui y puisse échoir, car l’assemblage de ces deux visages si différemment coiffés me fournit bien de la matière à discourir. Et de ces choses si extravagantes, je prends plaisir de pouvoir montrer les pièces mêmes originelles, ou du moins les empreintes. C’est pourquoi, si vous en rencontrez chez ces curieux, je vous prie de me les faire mouler quand vous le pourrez, ou du moins de les faire dessiner. Cela me fait encore souvenir que vous avez oublié de m’envoyer une petite médaillette d’or plus entière et plus conservée que celles que m’avez déjà envoyées avec une aigle et le nom de ROMA d’un côté, et de l’autre une tête de Mars avec deux lettres ΨX de cette nature-là, pour laquelle disiez avoir baillé je ne sais quelle bague ou autre médaille » ; p. 763 : « Cette pelure d’argent en la médaille de Clodius est tant plus bizarre, que j’en ai déjà une autre qui a une pareille pelure de l’autre côté de la tête. C’est pourquoi vous m’avez fait plaisir de me réunir celle-là et la médaillette aussi du dauphin, quoiqu’elle ne soit pas de Byzance, ainsi de Kysicus (Cyzique) » ; p. 764 : « Comme je vous supllie très humblement de ne pas laisser vieillir l’espérance que me donnez des empreintes et modèles, tant des poids de la bibliothèque des PP. Jésuites, puisque le monde y est de si bonne volonté, et ceux du sieur cavalier Gualdo qui s’y est si courtoisement offert de sa grâce, que ceux des sieurs Godifredi (Gottifredi), sans vous amuser à attendre des occasions de troc avec eux pour les médailles, afin que je puisse jouir du plaisir des empreintes, ce qui n’empêchera pas qu’après les avoir vues, nous ne puissions en choisir quelque pièces des principales, et y chercher de quoi entrer en échange avec eux. » (Montpellier, Bibliothèque de l’Ecole de Médecine, Ms. H 271, fol. 167; Tamizey de Larroque 1894 vol. 5, lettre XCV, p. 761-764).