-Lettre du 5 septembre 1617 (de) : « Le père Sirmond m'a montré votre notice sur la médaille de Constantin, décrite par Scaliger, que je crois pouvoir être vraiment antique, mais cependant n'être pas du siècle d'Héraclius, non plus que l'autre pareille, dudit Heraclius, décrite par Lipse. Il est certain qu'il y a une infinité de médaille , en or et en métal, d'Héraclius et de Constantin, son fils, qui sont sans doute de leur siècle ; mais la manière en est tout autre que dans celle-ci et les caractères tout-à-fait dissemblables et conformes à ceux de quelques centaines d'années après ; il en est de même des habits et des ornemens impériaux, du simple diadème orné de pierreries, du casque impérial. En outre, la ressemblance de la face d'Héraclius n'offre aucun rapport de l'une à l'autre, puisqu'il est représenté sur toutes les médailles sans un poil de barbe, et qu'il est barbu dans celle-ci seulement. Je pense donc que tout comme Titus, Trajan et Antonin rétablirent plusieurs médailles d'Auguste, d'Àgrippa, de Tibère, de Claude, et quelques autres consulaires; que sous Philippe, au temps des Jeux séculaires, il fut fait plusieurs médailles à l'honneur de la plus grande partie des empereurs précédens, et surtout de ceux qui avaient été déifiés ; qu'on en trouve une infinité du siècle de Constantin, ou à peu près, qui sont communément nommées contorniates, frappées en l'honneur et en mémoire d'Auguste, de Néron, de Titus, de Trajan, d'Adrien, d'Antonin, de Commode, d'Alexandre et autres, ainsi que de plusieurs personnes privées, célébrées dans les jeux du Cirque ; je pense que de même, dans les derniers siècles de l'empire, lorsqu'on a commencé à mettre, sur les monnaies de Constantinople, l'image de J. C.., de la bienheureuse Vierge et autres Saints, on aura aussi fait quelques médailles en mémoire d'Héraclius, en mémoire de la délivrance de la croix, et peut-être encore de Constantin-le-Grand, ou autre de ce nom. Il y a une église ancienne dans la ville de Reiis Apollinaribus (nb : Riez), en Provence, dans laquelle on voyait une mosaïque dont la manière indiquait mille ans environ d'ancienneté, où était dépeint un empereur à cheval, avec l'inscription autour Constantinnus IMP. AVGVS. Il n'y a pas de doute, à présent, qu'on n'eût voulu désigner Constantin-le-Grand, et cependant l'habit et la manière n'étaient point convenables, paraissant faits longtemps après. Je pense qu'il est arrivé de même, quand on a fait les médailles en question, d'Héraclius et de Constantin, et que le graveur ayant voulu représenter ces princes anciens, leur aura donné des habits et des ornemens extraordinaires, sans avoir égard au siècle de chacun. Mais je ne pense pas que le caractère puisse être plus ancien que de huit ou neuf cents ans tout au plus, de quoi les médailles font foi, ainsi que les livres manuscrits de ces temps-là ; et je serais plutôt porté à croire qu'ils sont plus modernes, que de les présumer plus anciens » (Fauris de Saint-Vincent 1819, p. 31-38).