Memoir (about June 29th, 1623): “Si la grande suite des médailles de cuivre du feu duc d’Arscot se met en vente soit en France, ou en Pays-Bas, et qu’il soit loisible d’en distraire une médaille de Septimius Severus, qui a un Sérapis au revers tout debout portant d’une main le mont Argée, ce me serait une infinie obligation et à Mr Rubens et à Mr Rockox ou autre qui y pourrait être intéressé s’il leur plaisait de m’en accommoder au prix qu’ils jugeront raisonnable soit que ce soit jusqu’à six écus, ou jusqu’à dix écus si besoin est. Je l’ai vue au Sr Coberger qui m’avait une fois promis de m’en accommoder mais puis cela fut rompu. Elle me sert à un petit discours d’anticailles fait de longue main sur cette montagne, avec plusieurs médailles et gravures que j’ai mises ensemble servants à la même matière. M. Rubens pourra faire un peu de recherche chez ses amis pour recouvrer un grand Auguste et un grand Tibère en médailles de cuivre bien conservées, ensemble s’il pouvait avoir quelqu’une de ces femmes Augustes rares comme la Domitilla, Julia Titi, Domitia, Plotina, Matidia et Marciana, pour les employer au Sistre, Miroir, etc. qu’il sait. Mais il faut se hâter pour ce regard pour voir de faire quelque chose tandis que je suis à Paris. Quand Mr Rubens fera graver en taille douce quelqu’une de ses belles pierreries il obligera son serviteur de lui en envoyer quelqu’épreuve, sur l’assurance qu’on lui donne qu’elles ne seront point divulguées, ne pas seulement vues et les empreintes seront encore plus cher de beaucoup quand elles se peuvent recouvrer. On voudrait savoir si Mr Broumans est encore en vie, s’il est encore curieux ou non, et spécialement des poids antiques qu’il avait recueillis. Il faudra saluer Mr Rockox, Mr Gevartius de la part de leur très humble serviteur, et les avertir que j’écrivis à Mr Rockox incontinent après votre arrivée et lui renvoyai une médaille qu’il avait mise dans sa lettre et réécrivit à M. Gevartius quinze jours après tant seulement. J’aurais besoin de l’Auctarium de Golzius pour la Grecia qu’on a imprimé depuis quelques années, sans me charger des autres volumes déjà ci-devant imprimés. Je pense que les marchands qui l’ont fait imprimer ne feront pas difficulté d’en séparer quelque exemplaire car du commencement ils en avaient vendus plusieurs séparés, avant que j’en fusse averti, car je m’en serais pourvu, je rendrai l’argent qu’il coûtera, et en adressant le livre ici chez Mr le Président de Lauson près des enfants rouges on me le rendra sûrement au cas que je ne fusse ici quand il viendra. On voudrait bien savoir au vrai en quoi consistent les livres de Golzius faits à la main que le Sr de Bie avait achetés, quels volumes il y a, s’il y a rien de complet, et quelle espérance il y a qu’on les puisse jamais voir au jour, M. Coberger était saisi d’un volume de toutes les impériales généralement tant grecques que latines on pourrait savoir de lui à Bruxelles s’il l’a encore. Il faudrait savoir aussi dudit Sr Coberger s’il a encore le livre qu’il avait dessiné de sa main de médailles de tout son cabinet ou non” (Carpentras, Bibliothèque et Musée Inguimbert, Manuscrits de Peiresc, LIII, f° 450; Rooses et Ruelens III 1900, no. 336, p. 185-186; Scheller 1978, p. 65, note 107).