-Lettre de février 1710 ( ?) : « Je vous remercie pour les empreintes d’une médaille arabe, qui est assez singulière, et ce que vous dites à cette occasion du croissant des Turcs est fort juste, et me plaît beaucoup. J’ai envoyé une de ces copies, comme aussi celles des autres médailles arabes, à Mr. Heyman, il y a quelques semaines, et je crains fort, qu’il ne se porte pas bien, à cause qu’il ne m’a pas encore répondu. Il y a longtemps que je le connais, et il m’a écrit pendant ses voyages des lettres assez singulières ; et j’espère qu’il développera les mystères qui s’y rencontrent. Il est fort remarquable que les califes n’aient jamais mis des têtes sur leurs monnaies et que ce soient des princes turcs de l’Asie, qui en aient usé ainsi. J’ai quelques médailles arabes qui sont assez singulières, et l’une est remarquable par diverses figures d’hommes, dont je joindrai la description à cette lettre » ; « Ledit Mr. Bignon me mande ce qui s’ensuit : ‘Les Pères de Ste-Geneviève répondent mal à notre attente : ils n’ont point de médailles arméniennes, non plus que Messieurs de Lamoignon, spes nostra decolavit ; mais il se pourrait faire que ces messieurs les prennent pour des médailles arabes, et si vous me pouviez fournir quelques particularités, pour les connaître, je ne manquerai pas d’en donner avis à cet illustre personnage » ; « Il me semble que quelques savants m’ont envoyé des explications de la médaille que j’ai insérée dans mes notes sur Lactance ; je les chercherai et ne manqueria pas de vous faire tenir tout ce que j’en ai » ; « Voici, enfin, Monsieur, la description des cinq médailles arabes de bronze aussi nette, qu’il m’a été possible de la faire : la première est d’un côté remplie d’une inscription arabe dans un cercle, et il y en a à l’entour une autre, comprise en une ligne ; il y a de l’autre côté quatre personnes, une assise à bras croisés et baissant la tête, trois debout, deux par derrière de celui qui est assis et l’autre au devant, qui hausse une main, et met l’autre sur la tête nue de celui qui est assis. La 2. Est pareillement remplie d’une inscription, et de l’autre côté il y a deux poissons, ungrand et l’autre plus petit ; ce pourraient être des dauphins. La 3e. représente un prince à cheval, qui court à toute bride, il a des étriers et un bâton ou sceptre dans la main droite, un bonnet sur la tête, dont sort une pointe ; il y a, outre cela, trois étoiles, l’une devant sa tête, l’autre derrière son dos, et la troisième au-dessous du cheval. L’inscription arabe est de l’autre côté. La 4. A une fleur à trois tiges ; et sur l’autre côté une isncription aussi arabe. La 5. Une tête couronnée d’un diadème ; jurares vultum esse alicujus est Constantini ; il y a de l’arabe à l’entour, dont est rempli aussi le revers. La 1., la 2. et la 4. Sont assez épaisses ; mais les deux autres sont bien minces » (Cuper 1743, XIX, p. 61-2, 64-66).