| |Grand document=-Lettre du 6 août 1702 (de Venise) : « Votre colle de poisson, Monsieur, n’a aucune substance ; je me tourmente à bon escient pour y réussir, et je ne puis en venir à bout. C’est pourquoi, après avoir bien refusé à la manière de vous rendre content, j’ai enfin résolu d’envoyer par la voie marchande une boîte remplie des mêmes originaux, que je possède. Je l’ai franchie à Nuremberg, où Mr T. la recevra de la main du St Paul D’Obrich. Ce sera à lui à vous la faire toucher avec sûreté. Pour moi je ne puis m’obliger à vous en garantir le destin, il suffit que Mr T. soit très honnête homme, et que pour rendre service à votre Grand Maître, et en second lieu à vous-même je me prive volontiers d’une petite portion de mon pauvre trésor, à condition qu’après l’avoir examiné, vous ayez le soin de me le renvoyer par la même voie. Jusqu’au point où arrive ma faible connaissance de l’antique ou moderne, fondée depuis 25 ans de pratique, je vous assure, / qu’aucune médaille n’est burinée ni contrefaite ; au reste je soumets volontiers mon opinion à votre science ; vous êtes né pour la médaille ; jamais un génie s’emploie plus heureusement pour arriver aux délicatesses de cette connaissance, et après avoir prononcé hardiment dans les cabinets d’Italie, je ne rougirai point de recommencer mon jeune apprentissage, sous un maître aussi savant, que honnête homme. Par ce petit échantillon vous connaîtrez l’estime que je fais de votre personne, et personne n’est avec plus d’amitié que moi, Monsieur, tout à vous, le Prince Seneschal de Ligne » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 148-149 [en ligne sur Gallica]). | | |Grand document=-Lettre du 6 août 1702 (de Venise) : « Votre colle de poisson, Monsieur, n’a aucune substance ; je me tourmente à bon escient pour y réussir, et je ne puis en venir à bout. C’est pourquoi, après avoir bien refusé à la manière de vous rendre content, j’ai enfin résolu d’envoyer par la voie marchande une boîte remplie des mêmes originaux, que je possède. Je l’ai franchie à Nuremberg, où Mr T. la recevra de la main du St Paul D’Obrich. Ce sera à lui à vous la faire toucher avec sûreté. Pour moi je ne puis m’obliger à vous en garantir le destin, il suffit que Mr T. soit très honnête homme, et que pour rendre service à votre Grand Maître, et en second lieu à vous-même je me prive volontiers d’une petite portion de mon pauvre trésor, à condition qu’après l’avoir examiné, vous ayez le soin de me le renvoyer par la même voie. Jusqu’au point où arrive ma faible connaissance de l’antique ou moderne, fondée depuis 25 ans de pratique, je vous assure, / qu’aucune médaille n’est burinée ni contrefaite ; au reste je soumets volontiers mon opinion à votre science ; vous êtes né pour la médaille ; jamais un génie s’emploie plus heureusement pour arriver aux délicatesses de cette connaissance, et après avoir prononcé hardiment dans les cabinets d’Italie, je ne rougirai point de recommencer mon jeune apprentissage, sous un maître aussi savant, que honnête homme. Par ce petit échantillon vous connaîtrez l’estime que je fais de votre personne, et personne n’est avec plus d’amitié que moi, Monsieur, tout à vous, le Prince Seneschal de Ligne » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 148-149 [en ligne sur Gallica]). |