| |Grand document=-Lettre du 18 juin 1636 (de Paris) : « Quelques mois d’absence de Paris m’avaient un peu fait oublier l’entretien de ma curiosité, et fait remettre à mon retour la résolution que les amateurs de l’histoire m’obligeaient prendre de continuer mes commentaires historiques. C’est ce qui a été cause que vous n’avez point été importuné de ma part depuis ma dernière ; … Mais enfin mon retour m’ayant par l’empressement de mes amis de deça amateurs de l’histoire et de ces gentillesses, comme forcé de penser à commencer de faire graver les planches des médailles qu’il me sera glorieux pouvoir faire voir expliquées au public jusqu’à Valentinien, si j’y puis parvenir avec entière satisfaction d’un chacun, j’ai cru que ce serait offenser votre générosité que de n’y avoir point recours, puisque j’ai rencontré en vous une si charitable inclination de me favoriser pour le public des jets de ce que vous aviez de plus rare entre vos médailles, qui puisse mériter, que la France fasse voir au reste de l’Europe être sorti de votre incomparable trésor. Etant en vous seul de me pouvoir rendre mille fois plus heureux en cette suite, que je n’ai pu être au premier essai dans lequel je n’ai guère su représenter autre chose que ce que la pauvreté du reste du débris de mon ancien amas, m’avait laissé, plusieurs ne se voulant persuader que j’en dusse jamais faire imprimer quelque chose, vu qu’il y avait plusieurs années que j’en avais quitté la recherche et l’entretien. Ce qui me manque le plus sont des revers non communs de Pertinax, Julian, Albin, Niger et autres, tant empereurs qu’impératrices non communs. Voire sur tous j’ai à désir donner le plus de Tyrans que je pourrai, et outre cela le plus de revers extraordinaires des empereurs plus communs. De tous lesquels, Monsieur, je ne vous demande que les jets, et ce encore à condition d’en payer le port, n’étant pas juste que votre courtoisie vous soit à charge pour mon regard. Que si ma liberté ne vous désagrée, accordez lui encore, s’il vous plaît, Monsieur, que ce que vous me desirerez envoyer me soit rendu au plus tôt que faire se pourra. D’autant que je desire travailler dès à present avec ordre, sur tout ce que je verrai avoir qui soit digne d’être communiqué au public, vous donnant assurance, Monsieur, de vous renvoyer ponctuellement et fidèlement tous les mois, celles que j’aurai fait dépêcher des votres par mon graveur, afin que vous soyez moins longtemps privé de la jouissance de ce qui vous appartient…» (Paris, Bnf, Ms. Fonds français 9536, f° 134, voir Tamizey de Larroque 1885, III, p. 33 ; Tamizey de Larroque 1972, lettre VI, p. 743-745). | | |Grand document=-Lettre du 18 juin 1636 (de Paris) : « Quelques mois d’absence de Paris m’avaient un peu fait oublier l’entretien de ma curiosité, et fait remettre à mon retour la résolution que les amateurs de l’histoire m’obligeaient prendre de continuer mes commentaires historiques. C’est ce qui a été cause que vous n’avez point été importuné de ma part depuis ma dernière ; … Mais enfin mon retour m’ayant par l’empressement de mes amis de deça amateurs de l’histoire et de ces gentillesses, comme forcé de penser à commencer de faire graver les planches des médailles qu’il me sera glorieux pouvoir faire voir expliquées au public jusqu’à Valentinien, si j’y puis parvenir avec entière satisfaction d’un chacun, j’ai cru que ce serait offenser votre générosité que de n’y avoir point recours, puisque j’ai rencontré en vous une si charitable inclination de me favoriser pour le public des jets de ce que vous aviez de plus rare entre vos médailles, qui puisse mériter, que la France fasse voir au reste de l’Europe être sorti de votre incomparable trésor. Etant en vous seul de me pouvoir rendre mille fois plus heureux en cette suite, que je n’ai pu être au premier essai dans lequel je n’ai guère su représenter autre chose que ce que la pauvreté du reste du débris de mon ancien amas, m’avait laissé, plusieurs ne se voulant persuader que j’en dusse jamais faire imprimer quelque chose, vu qu’il y avait plusieurs années que j’en avais quitté la recherche et l’entretien. Ce qui me manque le plus sont des revers non communs de Pertinax, Julian, Albin, Niger et autres, tant empereurs qu’impératrices non communs. Voire sur tous j’ai à désir donner le plus de Tyrans que je pourrai, et outre cela le plus de revers extraordinaires des empereurs plus communs. De tous lesquels, Monsieur, je ne vous demande que les jets, et ce encore à condition d’en payer le port, n’étant pas juste que votre courtoisie vous soit à charge pour mon regard. Que si ma liberté ne vous désagrée, accordez lui encore, s’il vous plaît, Monsieur, que ce que vous me desirerez envoyer me soit rendu au plus tôt que faire se pourra. D’autant que je desire travailler dès à present avec ordre, sur tout ce que je verrai avoir qui soit digne d’être communiqué au public, vous donnant assurance, Monsieur, de vous renvoyer ponctuellement et fidèlement tous les mois, celles que j’aurai fait dépêcher des votres par mon graveur, afin que vous soyez moins longtemps privé de la jouissance de ce qui vous appartient…» (Paris, Bnf, Ms. Fonds français 9536, f° 134, voir Tamizey de Larroque 1885d, lettre III, p. 33; Tamizey de Larroque 1972, lettre VI, p. 743-745). |