| |Grand document=-Lettre du 27 avril 1629 (d’Aix) : « Mais pour les mss. et médailles de la bibliothèque de Jacobus Susius, si on en voyait quelque inventaire ce serait ce qui pourrait châtouiller la curiosité et faire naître l'envie d'y entendre si on trouvait que le recueil eut compris des choses de notre goût qui sont principalement pour les médailles celles qui sont grecques, ou autres que les simples monnaies de Rome tant sous la république comme l'Empire, c'est-à-dire qui sont coignées hors de l'Italie […] Quand j'avais rapporté l'inscription ΛΥKIANΩN à la Candie, c'était sur ce que j'avais autrefois vu ce me semble dans le Clément Alexandrin de ces peuples qui sacrifiaient des hommes à Jupiter, mais je me pourrais être équivoqué et n'ai pas maintenant le loisir de m'en éclaircir, et j'ai tant éprouvé que la ressemblance des monnaies et de leur manière induit souvent le voisinage des villes qui les ont battues, même quand c'est sous des symboles pareils, que tôt ou tard ce voisinage s'est vérifié et tiens pour certain que cela se trouvera de ces peuples ici qui sont de la Magna Graecia ou de la Sicile, où les moeurs et réglements étaient fort convenables et proportionnés les uns aux autres en ce temps là […] Pour le nom d'ORRA ne doutez point qu'il ne se doive rapporter à quelque lieu, comme quand on lit en pareilles médailles ROMA, et trouverez enfin que c'est dans l'Italie, et que ce n'est pas loin de Rome, et possible bien près de ce PAISTUM d'où j'ai des médailes assez pareilles à celles-là. Mais vous m'avez grandement obligé de l’avis de ce lieu de la Lydie qui portait le nom de ΘHMENOΥ ΘΥPAI qui m'était échappé dans Pausanias, et suis bien marri que la presse du temps m’empêche de l'aller voir présentement comme j'eusse voulu, avant que vous respondre sur ce sujet. Il faudra le remettre à une autre fois, seulement vous dirai je que j'ai force médailles de la même contrée de l'Asie mineure et de la Lydie eu particulier, qui sont de la même manière que celles d'où sont tirées les inscriptions que je vous avais envoyées, en deux desquelles est représentée la déesse Rome et en la troisième d'un côté Castor et Pollux et de l'autre une tête du fondateur de ladite ville que l'on pourrait prendre pour Hercule, si nous n'avions une infinité d'images de ces premiers héros qui ressemblent entièrement à Hercule; entr' autres j'ai une médaille de ΠPIHNEΩN NEΩK d'un côté de laquelle est représentée l'image d'Ion (qui a donné le nom à l'Ionie), si semblable à Hercule comme si elle avait été faite pour lui-même, avec l'inscription IΩN KTICTAC, ce qui me fait juger que celle de la médaille de Temenothyre, où est la seule qualité de KTICTAC sans le nom propre à l'entour d'un visage fort semblable à Hercule, soit de ce Temenus qui se disait issu de lui » (Rome, Biblioteca Barberini, vol. 79, n° 17 ; Tamizey de Larroque 1894, lettre XIX, p. 315-317). | | |Grand document=Lettre du 27 avril 1629 (d’Aix-en-Provence, à Rome), p. 314: "Mais pour les mss. et médailles de la bibliothèque de Jacobus Susius, si on en voyait quelque inventaire ce serait ce qui pourrait châtouiller la curiosité et faire naître l'envie d'y entendre si on trouvait que le recueil eut compris des choses de notre goût qui sont principalement pour les médailles celles qui sont grecques, ou autres que les simples monnaies de Rome tant sous la république comme l'Empire, c'est-à-dire qui sont coignées hors de l'Italie. […]"; p. 316: "Quand j'avais rapporté l'inscription ΛΥKIANΩN à la Candie, c'était sur ce que j'avais autrefois vu ce me semble dans le Clément Alexandrin de ces peuples qui sacrifiaient des hommes à Jupiter, mais je me pourrais être équivoqué et n'ai pas maintenant le loisir de m'en éclaircir, et j'ai tant éprouvé que la ressemblance des monnaies et de leur manière induit souvent le voisinage des villes qui les ont battues, même quand c'est sous des symboles pareils, que tôt ou tard ce voisinage s'est vérifié et tiens pour certain que cela se trouvera de ces peuples ici qui sont de la Magna Graecia ou de la Sicile, où les moeurs et réglements étaient fort convenables et proportionnés les uns aux autres en ce temps là. […]"; p. 317: "Pour le nom d'ORRA ne doutez point qu'il ne se doive rapporter à quelque lieu, comme quand on lit en pareilles médailles ROMA, et trouverez enfin que c'est dans l'Italie, et que ce n'est pas loin de Rome, et possible bien près de ce PAISTUM d'où j'ai des médailes assez pareilles à celles-là. Mais vous m'avez grandement obligé de l’avis de ce lieu de la Lydie qui portait le nom de ΘHMENOΥ ΘΥPAI qui m'était échappé dans Pausanias, et suis bien marri que la presse du temps m’empêche de l'aller voir présentement comme j'eusse voulu, avant que vous respondre sur ce sujet. Il faudra le remettre à une autre fois, seulement vous dirai je que j'ai force médailles de la même contrée de l'Asie mineure et de la Lydie eu particulier, qui sont de la même manière que celles d'où sont tirées les inscriptions que je vous avais envoyées, en deux desquelles est représentée la déesse Rome et en la troisième d'un côté Castor et Pollux et de l'autre une tête du fondateur de ladite ville que l'on pourrait prendre pour Hercule, si nous n'avions une infinité d'images de ces premiers héros qui ressemblent entièrement à Hercule; entr' autres j'ai une médaille de ΠPIHNEΩN NEΩK d'un côté de laquelle est représentée l'image d'Ion (qui a donné le nom à l'Ionie), si semblable à Hercule comme si elle avait été faite pour lui-même, avec l'inscription IΩN KTICTAC, ce qui me fait juger que celle de la médaille de Temenothyre, où est la seule qualité de KTICTAC sans le nom propre à l'entour d'un visage fort semblable à Hercule, soit de ce Temenus qui se disait issu de lui" [Rome, Biblioteca Barberini (presso Biblioteca Apostolica Vaticana), vol. 79, n° 17; Tamizey de Larroque 1894 vol. 5, lettre XIX, p. 309-321]. |