Jean-Jacques Barthélemy - Anne-Caude de Caylus - 1756-5-5
Lettre du 5 mai 1756 (de Rome) : « Je n’ai pas eu le temps encore de voir tous les cabinets, et j’ai formé, depuis mon arrivée, un projet concernant quelques médailles, que je n’ai pu exécuter jusqu’ici. Je n’aurais plus d’espérance si je partais, et mon voyage sera justifié, si je réussis. Cet article me tient au cœur ; d’ailleurs, c’est à présent que je dois retirer quelque fruit de mon séjour. Dans les commencements, je ne voyais Rome qu’à travers un brouillard pétrifié ; aujourd’hui, c’est un nuage qui laisse échapper quelques traits de lumières. Que de recherches à faire, si j’avais des connaissances et la santé ! Le courage me reste encore, et je dois l’employer. Je n’aurais pas de reproches à me faire sur le parti que je prends. Daignez faire attention que le meilleur service à rendre au cabinet, c’est d’acquérir des lumières que je puisse transmettre à mes successeurs ; j’espère aussi que mes faibles travaux ne seront pas indifférents à l’académie […] « Je vous prie de dire bien des choses pour moi à M. Pellerin ; je lui aurais écrit bien volontiers sur la perte qu’il a faite, si je n’avais craint de renouveler sa douleur. Vous serez peut-être curieux de savoir ce que je fais, le matin, à la bibliothèque du Vatican, où j’examine les médaillons du cardinal Albano, expliquées par l’abbé Venuti, et ceux du cardinal Carpegna, expliquées par Buonarotti. Je les compare avec les gravures et les commentaires, et j’ai souvent occasion de faire des notes. Quand ce travail sera fini, je passerai aux autres antiquités, et ensuite aux manuscrits d’antiquités du fameux Ligorio, dont on a ici une copie fort exacte, d’après l’original qui est en partie à Turin, et en partie à Naples, où, par parenthèse, il ne m’a pas été possible de / les voir » (Sérieys 1801, lettre n° XXI, p. 132 et 133-134).
References
- ^ Sérieys, A. (1802), Voyage en Italie de M. l'abbé Barthélemy ... imprimé sur ses lettres originales écrites au Comte de Caylus, 2nd ed., Paris