Jean-Jacques Barthélemy - Anne-Caude de Caylus - 1756-8-4
Lettre du 4 août 1756 (de Frascati) : « Un antiquaire Vérone, nommé Muselli, lui a remis un exemplaire de son cabinet, pour le remettre à l’Académie. Le président m’a marqué que ce M. Muselli aurait grande envie de tenir à l’Académie, et que l’exemple de M. Maffei pique son ambition. Vous sentez, mon cher comte, qu’il ne doit pas être question d’une place d’associé, mais tout au plus de corres/pondant. S’il en faisait la demande, et que la compagnie fut disposée à la lui accorder, je vous prierais de faire en sorte qu’on me renvoyât l’affaire. Ce M. Muselli a une médaille d’un certain petit roi, que j’aurais grande envie d’acquérir. Je passera à Vérone ; s’il me cède la médaille, je lui donnerai quelques espérances ; s’il me la refuse, je lui ferai part de mon opposition à ses désirs ; le tout fort poliment. C’est un malheur pour moi qu’il connaisse le prix de ce monument : on ne peut rien arracher aux Italiens, lorsqu’ils savent la valeur de ce qu’ils possèdent. Mon voyage aurait été bien infructueux, si le cabinet du roi ne m’avait donné des notions qui manquent à ces gens-ci. Les médailles les plus rares que j’ai acquises, sont précisément celles qu’ils connaissent le moins. Le hasard ne m’a pas mal servi. J’ai plusieurs pièces uniques, et beaucoup d’extrêmement rares, principalement en médailles grecques. Venise me fournira peut-être encore quelque chose : suivant les apparences, je ne tarderai pas à m’y rendre » (Sérieys 1801, lettre n° XXVII, p. 152-153).