Andreas Morell - Charles-Joseph-Procope de Ligne - 1702-4-4

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Andreas Morell, Arnstadt

Andreas Morell - Charles-Joseph-Procope de Ligne - 1702-4-4
FINA IDUnique ID of the page  8478
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 31-36
AuthorAuthor of the document. Andreas Morell
RecipientRecipient of the correspondence. Charles-Joseph-Procope de Ligne
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . April 4, 1702
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Arnstadt 50° 50' 5.68" N, 10° 56' 46.14" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Andrew Fountaine, Lorenz Beger, Charles Patin, Jean Tristan de Saint-Amant, Pierre Cherchemont, Pierre Séguin, Pierre de Carcavi, Ranuccio II Farnese, Jean Foy-Vaillant, Louis XIV of France, Anton Günther von Schwarzburg-Arnstadt
LiteratureReference to literature. Tristan de Saint-Amant 16351, Patin 16632, Morell 17013, Callataÿ 2015a, p. 312, II.54
KeywordNumismatic Keywords  Connoisseurship , Roman Republican , Aemilia , Camels , Horatia , Forger , Forgeries , Coin Price , Aufidia , Countermarks , Mitreia , Caligula , Bithynia , Apamea , Roman Provincial , Vibius Pansa , Nicomedia , Sempronia , Antestia
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502592j/f39.image
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 4 avril 1702 (d’Arnstadt) : « Monseigneur, Je ne sais comment je pourrai reconnaître toutes les obligations dont Monsieur le Chevalier Fontaine m’a chargé par tous les effets d’une généreuse amitié, dont une âme est capable, et que je n’ai point mérité envers lui ; car les petits services que j’ai tâché de lui rendre ne sont que la moindre partie de mon devoir. La connaissance de votre Altesse, qu’il m’a procurée, me réjouit infiniment, mais je ne sais si j’y pourrai répondre d’une manière satisfaisante. Cependant votre Altesse m’offre sa bienveillance d’une manière si généreuse que j’ai lieu d’espérer le pardon nécessaire, si contre ma volonté j’oubliais en quelque façon à rendre mes très humbles services, et que je ne témoigne pas assez de soumissions. Pour venir à la lettre de votre altesse, elle commence par un grand tort, qu’elle me fait en m’appelant l’homme du monde le plus savant car je ne le suis pas, ni prétend de l’être, et il n’y a en moi qu’une sincère volonté d’apprendre, et de chercher la vérité sans remplir ma tête d’imaginations inutiles. Je suis ravi que V. A. trouve bon ce que j’ai dit de la première médaille de la famille AEMILIA. Et je crois que tous les rois seraient de même, si on leur mettait sur la tête la couronne que le fameux Begerus croit être sur le dos du chameau. Pour la quatrième médaille de la même famille, feu Mr Patin l’a prise de Tristan. Mais il se peut bien faire qu’il en ait fait d’autres lui-même, suivant sa coutume. Quant à celle de la famille HORATIA, je dirai encore une autre particularité à V. A. Il y avait autrefois à Rome un certain Cherchemont qui étoit correspondant de Patin, & après avoir fait un coin moderne de la famille Horatia, Patin montra à Paris une lettre écrite par ledit Cherchemont dans laquelle il lui mande avoir trouvé miraculeusement cette rare médaille, avec offre de la vendre pour une somme considérable. Là dessus Mr. le Président de Lamoignon, Mons. Seguin, et Mr. Carcavi, s’accordèrent ensemble d’en donner trente louis d’or, et quand elle serait venue à Paris, qu’ils en jouissent ensemble pour la possession. A la fin après plusieurs difficultés la médaille arriva, mais la fourberie fut découverte aussitôt, le nez de Mr. Patin s’allongea d’un pied. Lequel étant venu à Rome s’empara du coin et y fit ajouter une petite tête pour montrer de la distinction, et ensuite S.A. de Parme eut le malheur d’en donner cinquante pistoles. Je sais encore plusieurs semblables histoires. Mais je souhaite au pauvre Patin, ab resquiat in pace. Je serais bien aise de savoir où se trouve que M. Aalvina ( ?) se soit servi pour la devise de son cachet de ce que nous montre la médaille de la XIe table. J’envoie ci-joint les types, que V. A. puisse voir si je les ai bien fait graver, et la petite aigle derrière M. Antoine marque que la médaille appartenait autrefois au Duc de Mantoue. Que dit V. A. de l’origine de la famille AVFIDIA, que j’ai rapporté in mea epistola consulari ? Je ne saurais rien trouver de la famille MITREIA. Mais comme ce n’était qu’un maître d’école, je ne crois pas que le bonhomme ait fait d’autre bruit dans le monde que de faire entrer la sapience aux écoliers par le derrière. Pour la famille BESSIA, la médaille est assurément de Caligula, et Vaillant en est convenu lui-même après avoir été si ridicule de l’attribuer à Auguste et Caligula, et corriger à cette occasion Patin. J’ai vu un petit traité fait en Italie, où l’auteur prouve qu’Auguste n’est point né sous le capricorne, et je n’ai pu jamais l’acheter. L’époque de Bithynie est bien trouvée et V. A. m’obligerait beaucoup si elle me voulait envoyer le type en colle de poisson de la médaille cum libitis : ΑΠΑΜΕΩΝ ΜΥΡΑΙΩΝ ab alia parte αγρα: ΕΠΙ ΓΑΙΟΥ ΟΥΙΒΙΟΥ ΠΑΝΣΑ ΕΛΕ anno 236. Sur celle où il y a ΝΙΚΟΜΗΔΩΝ. Je ne crois pas, que ce soit la tête de Jupiter, mais d’un Bacchus barbu. L’autre avec la tête de Jules César est distinctement dans le cabinet du roi de France à Versailles. Voici comme j’ai fait gravé la 3e médaille de la famille SEMPRONIA, et il en faudra attendre de plus nettes nouvelles. Le petit chien sur les médailles de la famille ANTESTIA n’a pas encore assez abboyé pour se faire connaître. Mais comme il ne se trouve que sur les médailles, qui ont au lieu des prénoms un E. et que Canis a été un cognomen dans d’autres familles, il se pourrait bien faire, que cela ait été praenomen alicuius Antestii, et qu’au lieu de CAIVS ANTESTIUS, il s’appellait CANIS ANTESTIVS. Mais ce n’est que ma pauvre conjecture, que je soumets à la décision de V. A. et autres très habiles connaisseurs avec prière de ne me déclarer pas hérétique pour cela. Pour l’inscription de LVCIVS OVIDIVS, j’en ai touché un mot à Mr le Dr J. qui la possède. Et comme il aura soin d’envoyer la présente à Venise, peut-être se donnera-t-il l’honneur d’en ( ?), et j’assure qu’il est x. Voilà à peu près tous les articles répondus, ce que j’ai fait avec un grand plaisir, voyant qu’un si grand prince ait fait un si grand honneur aux médailles à s’étudier et à les connaître parfaitement. En sorte qu’il se trouve peu de savants dans l’Europe, qui en puissent dire autant, et je possède le même plaisir auprès de Monseigneur le Comte de Schwartzbourg, que j’ai l’honneur de servir, ce qui me fait une grande joie en mon travail et pauvre état de ma santé. J’aurais encore beaucoup de choses à dire, mais je n’ose pas le faire de peur d’être importun à V. A. Cependant si elle me veut faire la grâce d’une réponse, et m’accorder plus de liberté, je m’en servirai avec toute la soumission et respect dûs à un Prince, qui est sorti d’une famille si véritable pépinière des grands hommes et héros, auquel je souhaite d’être toute ma vie, de votre Altesse, Monseigneur, le très humble et très obéissant serviteur. A. Morell » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 31-36 [en ligne sur Gallica] ; Callataÿ 2015, p. 312, II.5).

References

  1. ^  Tristan de Saint-Amant, Jean (1635), Commentaires historiques, contenants en abrégé les vies, éloges et censures des empereurs, impératrices, cæsars et tyrans de l'Empire Romain [...], chez Pierre Billaine, Paris.
  2. ^  Patin, Charles (1663), Familiae Romanae in antiquis numismatibus, ab urbe condita ad tempora Divi Augusti ex bibliotheca Fulvii Ursini cum adjunctis Antonii Augustini, episc. Llerdensis, Jean du Bray, Pierre Variquet e Rober de Ninville, Paris.
  3. ^  Morell, Andreas (1701), De nummis consularibus. Epistola ad virum clarissimum Jacobum Perizonium, in-4°, s. l.
  4. ^  Callataÿ, Fr. de (2015), “Sir Andrew Fountaine (1676-1753) and his early numismatic correspondence with Andreas Morell (1646-1703)”, in R. Bland and D. Calomino (eds.), Studies in Ancient Coinage in Honour of Andrew Burnett, London, p. 293-316.