Andreas Morell - Gottfried Wilhelm Leibniz - 1701-11-13: Difference between revisions

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|Grand document=-Lettre du 13 novembre 1701 (d’Arnstadt) : « (p. 583 non accessible en open access) … une lettre contre moi Monsieur Doulodorus (nb : Lorenz Beger) y trouverait mal son compte, et se rendrait ridicule, plus que je ne dis par amitié, et si Monsieur, vous avez quelque bonté pour lui, vous le détournerez d’un semblable dessein, qui ne me saurait faire aucun mal. Monsieur le Docteur Kroug est un très honnête et très habile homme, et je suis sensiblement fâché de ne le pouvoir satisfaire suivant mon devoir, mais bien plus suivant ma propre inclination, car dans l’état malade où je me trouve, je ne suis pas le maître des affaires, et suis obligé de garder des mesures, en sorte que je ne puis écrire tout ce que qu’il serait nécessaire, dont j’ai un très sensible chagrin, car je voudrais faire plus qu’il n’espère, pour son service, en fidèle ami et très humble serviteur. Je vous remercie très humblement de la bonté que vous avez eu de dire quelque chose à mon avantage à sa Majesté de Prusse, et vous en suis tant obligé comme si cela avait produit des grâces considérables sur lesquelles et autres samblables choses je n’ai presque plus d’attention, parce qu’il faut être jeune, et un chasseur bien disposé pour les attrapper ; d’un autre côté le bon Dieu m’a mis hors la nécessité de les souhaiter, et demander, et j’aime extraordinairement une liberté avec le pain cuit, outre que je suis sur la fin de mes jours. Pour votre nouvelle société, je vous souhaite un parfait bonheur, et toute sorte de contentement ; je ne doute point du bon succès, pourvu que Dieu vous conserve la vie. Un fonds nécessaire, et une imprimerie sont deux des plus considérables colonnes d’un semblable édifice. Pour moi, je ne manquerai pas aux offres que j’ai fait, mais je voudrai voir clair dans le fait, sans faire beaucoup de fonds sur des simples promesses, quoi qu’elles viennent d’en haut, car j’ai trop passé par les piques. Je m’étonne de ce que Monsieur de Spanheim ne m’écrit point, mais je crois que la difficulté consiste en ce que j’ai dit de Magni Patroni casu, car il ne serait pas bienséant de dire ses sentiments là-dessus puisqu’il sait la vérité de tout ce qui m’est arrivé, et on ne saurait guérir de semblables maux, puisqu’il ne reste au malade que des justes plaintes de douleur. Je suis bien aise d’apprendre que sa Majesté ait acheté la bibliothèque de Monsieur de Spanheim, car c’est un prodigieux recueil des meilleurs livres, que l’on puisse trouver et les connaisseurs à Paris l’estimaient valoir vingt mille écus : comme il n’en verra que douze mille écus, je voudrais bien prolonger la vie d’un si grand homme d’une année par chaque millier d’écus de défaut. Je n’ai pas l’honneur d’être connu de Monseigneur le comte de Wartenberg, mais il mourra plutôt que je souhaite son abaissement ou éloignement de la suprême dignité, et lui souhaite plus de bonheur, qu’il ne saurait faire lui-même : toutes les affaires de ce monde ne sont qu’une comédie, où les petits acteurs ne sont pas si embarrassés que les grands. Je vous remercie très humblement du soin que vous avez eu touchant les exemplaires Epistolae de nummis consularibus, et Mr Eckart a eu une favorable occasion de les envoyer à Paris, savoir par Monsieur de Tschirnhausen, lequel a passé chez vous à Hannovre pour aller en France. J’ai aussi envoyé quelques paquets par Monsieur le Marquis d’Usson, qui les a fort bien reçus, et j’en ai remis 24 exemplaires à Monsieur le Chevalier Fountaine pour les distribuer dans son voyage d’Italie… Arnstat 13 9bre 1701. P.S. : Après avoir achevé la précédente lettre, je reçois un paquet de lettres de Paris, en réponse de celles que j’ai envoyées par Monsieur le Marquis d’Usson ; je n’ai encore lu que celles de Monsieur l’intendant Foucault, et de Mr Galland, qui m’assurent que mon Epistola de nummis consularibus a été mieux reçue à Paris parmi les curieux que je ne l’aurais pu espérer, et que l’ouvrage de Mr Vaillant ne me fera point de tort, mais qu’il est fort mortifié de mon travail. Ils m’envoient aussi le type d’une médaille nouvelle, savoir du tyran Amandus dont je n’avais encrore rien vu » (Babin - Van den Heuvel - Widmaier 2006, lettre 334, p. 583-585).
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Andreas Morell, Arnstadt

Andreas Morell - Gottfried Wilhelm Leibniz - 1701-11-13
FINA IDUnique ID of the page  8520
InstitutionName of Institution.
InventoryInventory number.
AuthorAuthor of the document. Andreas Morell
RecipientRecipient of the correspondence. Gottfried Wilhelm Leibniz
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . November 13, 1701
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Arnstadt 50° 50' 5.68" N, 10° 56' 46.14" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Lorenz Beger, Ezechiel Spanheim, Louis XIV of France, Andrew Fountaine, Nicolas-Joseph Foucault, Antoine Galland, Jean Foy-Vaillant
LiteratureReference to literature. Foy-Vaillant 17031, Babin - Van den Heuvel - Widmaier 2006, lettre 334, p. 583-5852
KeywordNumismatic Keywords  Morell 1701 , Quarrel , Health , Library , Library Price , Prison , Book Print Run, Roman , 30 Tyrans , Amandus
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://books.google.be/books?id=QQboBQAAQBAJ&pg=PA498&lpg=PA498&dq=sarbouse+sainte-genevi%C3%A8ve&source=bl&ots=9a5UpnACqA&sig=ACfU3U3JQFzgWZxLLSDDEZUMay7iaPbwEQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj2zY7a0LHpAhVJ-aQKHUsYA9oQ6AEwBXoECAkQAQ#v=onepage&q=sarbouse%20sainte-genevi%C3%A8ve&f=false
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 13 novembre 1701 (d’Arnstadt) : « (p. 583 non accessible en open access) … une lettre contre moi Monsieur Doulodorus (nb : Lorenz Beger) y trouverait mal son compte, et se rendrait ridicule, plus que je ne dis par amitié, et si Monsieur, vous avez quelque bonté pour lui, vous le détournerez d’un semblable dessein, qui ne me saurait faire aucun mal. Monsieur le Docteur Kroug est un très honnête et très habile homme, et je suis sensiblement fâché de ne le pouvoir satisfaire suivant mon devoir, mais bien plus suivant ma propre inclination, car dans l’état malade où je me trouve, je ne suis pas le maître des affaires, et suis obligé de garder des mesures, en sorte que je ne puis écrire tout ce que qu’il serait nécessaire, dont j’ai un très sensible chagrin, car je voudrais faire plus qu’il n’espère, pour son service, en fidèle ami et très humble serviteur. Je vous remercie très humblement de la bonté que vous avez eu de dire quelque chose à mon avantage à sa Majesté de Prusse, et vous en suis tant obligé comme si cela avait produit des grâces considérables sur lesquelles et autres samblables choses je n’ai presque plus d’attention, parce qu’il faut être jeune, et un chasseur bien disposé pour les attrapper ; d’un autre côté le bon Dieu m’a mis hors la nécessité de les souhaiter, et demander, et j’aime extraordinairement une liberté avec le pain cuit, outre que je suis sur la fin de mes jours. Pour votre nouvelle société, je vous souhaite un parfait bonheur, et toute sorte de contentement ; je ne doute point du bon succès, pourvu que Dieu vous conserve la vie. Un fonds nécessaire, et une imprimerie sont deux des plus considérables colonnes d’un semblable édifice. Pour moi, je ne manquerai pas aux offres que j’ai fait, mais je voudrai voir clair dans le fait, sans faire beaucoup de fonds sur des simples promesses, quoi qu’elles viennent d’en haut, car j’ai trop passé par les piques. Je m’étonne de ce que Monsieur de Spanheim ne m’écrit point, mais je crois que la difficulté consiste en ce que j’ai dit de Magni Patroni casu, car il ne serait pas bienséant de dire ses sentiments là-dessus puisqu’il sait la vérité de tout ce qui m’est arrivé, et on ne saurait guérir de semblables maux, puisqu’il ne reste au malade que des justes plaintes de douleur. Je suis bien aise d’apprendre que sa Majesté ait acheté la bibliothèque de Monsieur de Spanheim, car c’est un prodigieux recueil des meilleurs livres, que l’on puisse trouver et les connaisseurs à Paris l’estimaient valoir vingt mille écus : comme il n’en verra que douze mille écus, je voudrais bien prolonger la vie d’un si grand homme d’une année par chaque millier d’écus de défaut. Je n’ai pas l’honneur d’être connu de Monseigneur le comte de Wartenberg, mais il mourra plutôt que je souhaite son abaissement ou éloignement de la suprême dignité, et lui souhaite plus de bonheur, qu’il ne saurait faire lui-même : toutes les affaires de ce monde ne sont qu’une comédie, où les petits acteurs ne sont pas si embarrassés que les grands. Je vous remercie très humblement du soin que vous avez eu touchant les exemplaires Epistolae de nummis consularibus, et Mr Eckart a eu une favorable occasion de les envoyer à Paris, savoir par Monsieur de Tschirnhausen, lequel a passé chez vous à Hannovre pour aller en France. J’ai aussi envoyé quelques paquets par Monsieur le Marquis d’Usson, qui les a fort bien reçus, et j’en ai remis 24 exemplaires à Monsieur le Chevalier Fountaine pour les distribuer dans son voyage d’Italie… Arnstat 13 9bre 1701. P.S. : Après avoir achevé la précédente lettre, je reçois un paquet de lettres de Paris, en réponse de celles que j’ai envoyées par Monsieur le Marquis d’Usson ; je n’ai encore lu que celles de Monsieur l’intendant Foucault, et de Mr Galland, qui m’assurent que mon Epistola de nummis consularibus a été mieux reçue à Paris parmi les curieux que je ne l’aurais pu espérer, et que l’ouvrage de Mr Vaillant ne me fera point de tort, mais qu’il est fort mortifié de mon travail. Ils m’envoient aussi le type d’une médaille nouvelle, savoir du tyran Amandus dont je n’avais encrore rien vu » (Babin - Van den Heuvel - Widmaier 2006, lettre 334, p. 583-585).

References

  1. ^  Foy-Vaillant, Jean (1703), Nummi antiqui familiarum romanarum perpetuis interpretationibus illustrati, Apud G. Gallet Praefectum Typographiae Hughetanorum. Amsterdam.
  2. ^  Babin, Malte-Ludolf, Van den Heuvel, Gerd and Widmaier, Rita (2006), Gottfried Wilhelm Leibniz. Allgemeiner politischer und historischer Briefwechsel. 20. Juni 1701-März 1702, Berlin.