| |Grand document=-Lettre du 12 févr. 1700 (de Paris) : « M. Vaillant, puisque vous me demandez de ses nouvelles, est dans une santé parfaite, et nous dînames hier ensemble chez un gentilhomme suédois curieux de médailles. Il travaille avec autant d’application que d’assiduité à l’explication des médailles consulaires. Vous savez que Goltzius a donné ces médailles seulement par rapport aux Fastes, et Fulvius Ursinus par rapport aux Familles, et que ni l’un ni l’autre, ils n’ont rien dit des médailles en particulier. C’est à quoi il s’applique présentement. Il m’a chargé de vous faire ses compliments. Pour ce qui me regarde, la vente des livres de M. Boucot m’a donné de l’occupation tout le temps qu’elle a duré de même que la recherche des médailles pour l’augmentation du cabinet de M. Foucault, laquelle continue de m’en donner. Je lui en ai acquis plus de six cents propres à toutes les suites dont son cabinet est composé, et nous sommes en marché de plus de cent autres d’argent, tant impériales que consulaires. S’il fait cette acquisition, sa suite d’argent impériale sera de plus de 2600 médailles » ; « Je n’ai vu M. Baudelot qu’une seule fois en passant de ce dernier voyage. C’a été chez M. l’Abbé Giraud, où il vint dans le temps que j’y étais. Il est toujours entêté de son Flûteur, et persuadé qu’il a fait le plus bel ouvrage du monde. Il a su que M. Spanheim par honnêteté en a dit du bien à Madame. Il a été l’en remercier. Jugez si M. Spanheim n’aura pas ri en lui-même du compliment. J’apprends que M. Spanheim va nous donner une nouvelle édition de son ouvrage De usu numismatum augmentée de nouvelles dissertations, de même qu’une ample dissertation en […] touchant la fête de Bacchus. Je fais une grande estime de toutes les productions de son esprit ; […] il me semble qu’il faut perdre haleine trop souvent en le suivant, pour trouver quelque chose qui arrête. Je ne sais rien de M. Toinard (Thoynard). Je ne l’ai vu qu’une fois à la bibliothèque du roi où nous n’avons pas eu grand entretien ensemble. Je ne crois pas que M. Dubos s’occupe à autre chose qu’à se divertir à l’opéra, et avec ceux qui s’en mêlent. Touchant à l’Histoire des quatre Gordiens, il ne paraît pas qu’il songe plus à répondre à M. Cuper qu’à ma lettre. Je crois que M. de Lompré s’était chargé de la fatigue sur ce qui me regarde, puisqu’il m’a dit qu’il avait une Réponse toute prête de sa composition, qu’il ne faisait pas imprimer pour de certaines considérations. Je lui dis qu’aucune considération ne devait l’empêcher de soutenir la vérité s’il croyait l’avoir de son côté » (Paris, BnF, Man. Fonds Français 9362, correspondance de l’Abbé Nicaise, f° 179-180 ; Abdel Halim p. 280-283, n° CXVI). | | |Grand document=-Lettre du 12 févr. 1700 (de Paris) : « M. Vaillant, puisque vous me demandez de ses nouvelles, est dans une santé parfaite, et nous dînames hier ensemble chez un gentilhomme suédois curieux de médailles. Il travaille avec autant d’application que d’assiduité à l’explication des médailles consulaires. Vous savez que Goltzius a donné ces médailles seulement par rapport aux Fastes, et Fulvius Ursinus par rapport aux Familles, et que ni l’un ni l’autre, ils n’ont rien dit des médailles en particulier. C’est à quoi il s’applique présentement. Il m’a chargé de vous faire ses compliments. Pour ce qui me regarde, la vente des livres de M. Boucot m’a donné de l’occupation tout le temps qu’elle a duré de même que la recherche des médailles pour l’augmentation du cabinet de M. Foucault, laquelle continue de m’en donner. Je lui en ai acquis plus de six cents propres à toutes les suites dont son cabinet est composé, et nous sommes en marché de plus de cent autres d’argent, tant impériales que consulaires. S’il fait cette acquisition, sa suite d’argent impériale sera de plus de 2600 médailles » ; « Je n’ai vu M. Baudelot qu’une seule fois en passant de ce dernier voyage. C’a été chez M. l’Abbé Giraud, où il vint dans le temps que j’y étais. Il est toujours entêté de son Flûteur, et persuadé qu’il a fait le plus bel ouvrage du monde. Il a su que M. Spanheim par honnêteté en a dit du bien à Madame. Il a été l’en remercier. Jugez si M. Spanheim n’aura pas ri en lui-même du compliment. J’apprends que M. Spanheim va nous donner une nouvelle édition de son ouvrage De usu numismatum augmentée de nouvelles dissertations, de même qu’une ample dissertation en […] touchant la fête de Bacchus. Je fais une grande estime de toutes les productions de son esprit ; […] il me semble qu’il faut perdre haleine trop souvent en le suivant, pour trouver quelque chose qui arrête. Je ne sais rien de M. Toinard (Thoynard). Je ne l’ai vu qu’une fois à la bibliothèque du roi où nous n’avons pas eu grand entretien ensemble. Je ne crois pas que M. Dubos s’occupe à autre chose qu’à se divertir à l’opéra, et avec ceux qui s’en mêlent. Touchant à l’Histoire des quatre Gordiens, il ne paraît pas qu’il songe plus à répondre à M. Cuper qu’à ma lettre. Je crois que M. de Lompré s’était chargé de la fatigue sur ce qui me regarde, puisqu’il m’a dit qu’il avait une Réponse toute prête de sa composition, qu’il ne faisait pas imprimer pour de certaines considérations. Je lui dis qu’aucune considération ne devait l’empêcher de soutenir la vérité s’il croyait l’avoir de son côté » (Paris, BnF, Man. Fonds Français 9362, correspondance de l’Abbé Nicaise, f° 179-180 ; Abdel Halim p. 280-283, n° CXVI). |