Charles-Joseph-Procope de Ligne - Andreas Morell - 1702-5-4: Difference between revisions

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|Numismatic keyword=connoisseurship; roman provincial; collector preferences; greek; seleucids; roman; pontus; cappadocia; attalids; bithynia; magna grecia
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|Grand document=-Lettre du 4 mai 1702 (de Venise) : « J’avais cru jusqu’à présent, Monsieur, sans avoir encore rien la chère satisfaction de votre correspondance que vous étiez effectivement le plus habile et savant antiquaire de notre siècle. Votre Spécimen m’en avait donné une idée infaillible, mais la réponse obligeante du 4e du mois passé me fait aisément comprendre que vous êtes l’homme du monde le plus charmant. Grand Dieu ! quelle joie d’être instruit aussi agréablement : vous êtes né avec mille beaux talents, je les admire et je les envie, verum sine (livore ?). Il ne faut point s’étonner si votre Grand ( ?) vous estime. Il a témoigné son bon goût dans le choix de votre personne. J’aime votre mérite à la folie. Auriez-vous jamais cru dans vos vieux jours de recevoir à bon escient une déclaration d’amour ? Ne jugez pas si avantageusement des misérables conjectures, dont je remplis le papier. Scio me nihil fine. Mais puisque vous possédez quelque connaissance de la pépinière antique, dont je suis sorti, je dois vous dire en passant, que le ciel a châtié ma gloire dans un illustre emploi, que j’ai obtenu en Allemagne avec assez de malheur. Mes ennemis et envieux à la Cour de Vienne l’ayant offusquée par l’insigne présupposé d’un crime, dont mes mœurs et mon caractère étaient tout-à-fait éloignés. Le tumulte et un peuple favorisé par la vox, vox populi vox dei, me fit abandonner l’ambassade de Portugal où je suis établi avec assez d’avantage. Cependant le Roi mon maître ayant commis au plus sévère tribunal l’examen de mon crime prétendu sur la mort du feu Conte d’Aleneil, me absente, l’on m’a déclaré innocent par sentence définitive, et il y a plus de 3 ans que je puis retourner la tête levée chez moi ; cependant comme cela ne suffit pas à la délicatesse de mon opinion, et que le bruit commun à mon désavantage s’est répandu dans les climats les plus éloignés, je prétends que mon retour soit précédé de quelque emploi honorable, et je tiens ferme là-dessus. En attendant le succès d’un rêve avantageux, j’ai entrepris depuis que je suis à Venise une pauvre suite de colonies ; une des rois de Syrie, une des illustres dynasties de rois d’Asie, et une de Magna Graecia, qui comprend les médailles des villes. Quant aux suites latines d’or, d’argent et de cuivre des empereurs, je les ai abandonnées par l’impossibilité d’embrasser le fond. Il faut se fixer en matière de médailles ; c’est une dépense à laquelle la seule richesse de votre grande nation peut fournir et je n’aime aujourd’hui que la médaille dont je puis attraper quelque lumière pour l’histoire et pour l’érudition. J’en possède beaucoup sub ( ?) des empereurs et impératices je m’en passerais volontiers » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 50-57 [en ligne sur Gallica]).
|Grand document=-Lettre du 4 mai 1702 (de Venise) : « J’avais cru jusqu’à présent, Monsieur, sans avoir encore rien la chère satisfaction de votre correspondance que vous étiez effectivement le plus habile et savant antiquaire de notre siècle. Votre Spécimen m’en avait donné une idée infaillible, mais la réponse obligeante du 4e du mois passé me fait aisément comprendre que vous êtes l’homme du monde le plus charmant. Grand Dieu ! quelle joie d’être instruit aussi agréablement : vous êtes né avec mille beaux talents, je les admire et je les envie, verum sine (livore ?). Il ne faut point s’étonner si votre Grand ( ?) vous estime. Il a témoigné son bon goût dans le choix de votre personne. J’aime votre mérite à la folie. Auriez-vous jamais cru dans vos vieux jours de recevoir à bon escient une déclaration d’amour ? Ne jugez pas si avantageusement des misérables conjectures, dont je remplis le papier. Scio me nihil fine. Mais puisque vous possédez quelque connaissance de la pépinière antique, dont je suis sorti, je dois vous dire en passant, que le ciel a châtié ma gloire dans un illustre emploi, que j’ai obtenu en Allemagne avec assez de malheur. Mes ennemis et envieux à la Cour de Vienne l’ayant offusquée par l’insigne présupposé d’un crime, dont mes mœurs et mon caractère étaient tout-à-fait éloignés. Le tumulte et un peuple favorisé par la vox, vox populi vox dei, me fit abandonner l’ambassade de Portugal où je suis établi avec assez d’avantage. Cependant le Roi mon maître ayant commis au plus sévère tribunal l’examen de mon crime prétendu sur la mort du feu Conte d’Aleneil, me absente, l’on m’a déclaré innocent par sentence définitive, et il y a plus de 3 ans que je puis retourner la tête levée chez moi ; cependant comme cela ne suffit pas à la délicatesse de mon opinion, et que le bruit commun à mon désavantage s’est répandu dans les climats les plus éloignés, je prétends que mon retour soit précédé de quelque emploi honorable, et je tiens ferme là-dessus. En attendant le succès d’un rêve avantageux, j’ai entrepris depuis que je suis à Venise une pauvre suite de colonies ; une des rois de Syrie, une des illustres dynasties de rois d’Asie, et une de Magna Graecia, qui comprend les médailles des villes. Quant aux suites latines d’or, d’argent et de cuivre des empereurs, je les ai abandonnées par l’impossibilité d’embrasser le fond. Il faut se fixer en matière de médailles ; c’est une dépense à laquelle la seule richesse de votre grande nation peut fournir et je n’aime aujourd’hui que la médaille dont je puis attraper quelque lumière pour l’histoire et pour l’érudition. J’en possède beaucoup sub ( ?) des empereurs et impératices je m’en passerais volontiers » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 50-57 [en ligne sur Gallica]).
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Charles-Joseph-Procope de Ligne, Venice

Charles-Joseph-Procope de Ligne - Andreas Morell - 1702-5-4
FINA IDUnique ID of the page  7887
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 50-57 [en ligne sur Gallica]
AuthorAuthor of the document. Charles-Joseph-Procope de Ligne
RecipientRecipient of the correspondence. Andreas Morell
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . May 4, 1702
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Venice 45° 26' 13.88" N, 12° 20' 4.52" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Anton Günther von Schwarzburg-Arnstadt
LiteratureReference to literature. Morell 1683Morell 1683, Morell 1695Morell 1695
KeywordNumismatic Keywords  Connoisseurship , Roman Provincial , Collector Preferences , Greek , Seleucids , Roman , Pontus , Cappadocia , Attalids , Bithynia , Magna Grecia
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502592j/f58.image
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 4 mai 1702 (de Venise) : « J’avais cru jusqu’à présent, Monsieur, sans avoir encore rien la chère satisfaction de votre correspondance que vous étiez effectivement le plus habile et savant antiquaire de notre siècle. Votre Spécimen m’en avait donné une idée infaillible, mais la réponse obligeante du 4e du mois passé me fait aisément comprendre que vous êtes l’homme du monde le plus charmant. Grand Dieu ! quelle joie d’être instruit aussi agréablement : vous êtes né avec mille beaux talents, je les admire et je les envie, verum sine (livore ?). Il ne faut point s’étonner si votre Grand ( ?) vous estime. Il a témoigné son bon goût dans le choix de votre personne. J’aime votre mérite à la folie. Auriez-vous jamais cru dans vos vieux jours de recevoir à bon escient une déclaration d’amour ? Ne jugez pas si avantageusement des misérables conjectures, dont je remplis le papier. Scio me nihil fine. Mais puisque vous possédez quelque connaissance de la pépinière antique, dont je suis sorti, je dois vous dire en passant, que le ciel a châtié ma gloire dans un illustre emploi, que j’ai obtenu en Allemagne avec assez de malheur. Mes ennemis et envieux à la Cour de Vienne l’ayant offusquée par l’insigne présupposé d’un crime, dont mes mœurs et mon caractère étaient tout-à-fait éloignés. Le tumulte et un peuple favorisé par la vox, vox populi vox dei, me fit abandonner l’ambassade de Portugal où je suis établi avec assez d’avantage. Cependant le Roi mon maître ayant commis au plus sévère tribunal l’examen de mon crime prétendu sur la mort du feu Conte d’Aleneil, me absente, l’on m’a déclaré innocent par sentence définitive, et il y a plus de 3 ans que je puis retourner la tête levée chez moi ; cependant comme cela ne suffit pas à la délicatesse de mon opinion, et que le bruit commun à mon désavantage s’est répandu dans les climats les plus éloignés, je prétends que mon retour soit précédé de quelque emploi honorable, et je tiens ferme là-dessus. En attendant le succès d’un rêve avantageux, j’ai entrepris depuis que je suis à Venise une pauvre suite de colonies ; une des rois de Syrie, une des illustres dynasties de rois d’Asie, et une de Magna Graecia, qui comprend les médailles des villes. Quant aux suites latines d’or, d’argent et de cuivre des empereurs, je les ai abandonnées par l’impossibilité d’embrasser le fond. Il faut se fixer en matière de médailles ; c’est une dépense à laquelle la seule richesse de votre grande nation peut fournir et je n’aime aujourd’hui que la médaille dont je puis attraper quelque lumière pour l’histoire et pour l’érudition. J’en possède beaucoup sub ( ?) des empereurs et impératices je m’en passerais volontiers » (Paris, BnF, Manuscrits, Nouvelles acquisitions latines 389 : Correspondance numismatique d’André Morell d’Arnstatt, pendant les années 1702-1703, p. 50-57 [en ligne sur Gallica]).