Ferdinando Galiani - Joseph Pellerin - 1770-10-27

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Ferdinando Galiani, Naples

Ferdinando Galiani - Joseph Pellerin - 1770-10-27
FINA IDUnique ID of the page  5496
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Ms. N. acq. fr. 1074, Correspondance de Joseph Pellerin, f° 20-21
AuthorAuthor of the document. Ferdinando Galiani
RecipientRecipient of the correspondence. Joseph Pellerin
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . October 27, 1770
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Naples 40° 50' 9.35" N, 14° 14' 55.61" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Jean-Jacques Barthélemy, Abraham Michelet d'Ennery, Mattia Zarillo, Francesco Alfani
LiteratureReference to literature. Sarmant 2003, p. 292, note 104Sarmant 2003
KeywordNumismatic Keywords  Market , Health , Theft , Price , Local Finds , Forgeries , Gift , Roman , Greek , Roman Provincial , Philip The Arab, Drusus , Tiberius , Price , Poseidonia
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53084153v/f48.image
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 27 octobre 1770 (de Naples) : « Monsieur, votre lettre du 14 septembre m’avait causé un plaisir infini la voyant écrite d’une écriture très bien formée, et la trouvant remplie de ce feu, et de cette vivacité qui me retracent la douce idée et le souvenir de nos longues conservations. Mais vous me détaillez les peines que vous cause l’affaiblissement de votre vue, et vous me donnez la nouvelle d’une chute faite au palais royal, et cela trouble ma joie, et me fache infiniment. Cependant j’espère sur l’admirable consitution de votre corps, et sur la vie très réglée que vous menez, que votre vue en restera là où elle est, et que moyennant le baton, il n’y aura plus de chutes. J’ai beaucoup parlé de vous avec Mr Hurron ( ?) tout le temps qu’il a été ici. Nous avons causé des disputes littéraires que vous avez eu avec Mr l’abbé Barthélemy, et dans lesquelles quoi qu’il combattit avec un vieillard, il n’a pas eu assurément l’avantage. Ce que vous me mandez des acquisitions de Mr d’Ennery ne m’étonne point. La plupart des cabinets d’Italie sont à présent dans les mains de seigneurs qui ne les aiment ni ne connaissent point les médailles. De crainte qu’elles ne soient volées, ils ne les laissent point voir, et cette méthode est excellente pour les laisser voler, car on ne découvre pas le vol qu’au bout de plusieurs années. Si donc Mr d’Ennery a rencontré quelques gardes de cabinet qui aient trouvé bon de lui donner ce qu’il y avait de mieux dans le cabinet de son prince, il n’aura pu avoir des morceaux uniques et à bon marché. Si je vous comptais ce qui m’arriva à moi à Rome en voulant voir les médaillons du Museum Carpineum, vous verrez combien de vraisemblance il y a dans mon système. Au surplus il est sûr que ce que Mr d’Ennery a rapporté d’Italie n’était point inventé, et c’est de la marchandise sortie pour ainsi dire de sous terre. On a vu un change qui passait, on a risqué une contrebande, qu’on n’aurait pas osé faire avec un citoyen. Si vous venez en Italie, vous ferez mieux que Mons. d’Ennery, vous emporterez des médailles plus qu’il n’en a emportées, et vous emporterez l’estime, l’admiration, et le cœur de toutes, quil n’a pas emportés. Venez donc, je vous attends, et imitez l’abbé Alfani dans le courage de voyages. Passons aux médailles. D’abord je n’ai pas des expressions convenables pour vous remercier des généreux présents que vous m’avez fait des 41 médailles que j’ai reçues dans cette semaine, et qui étaient depuis longtemps à Rome à mon insu, parce que ni Mr de la Meinière, ni Mr Digne ne m’avaient rien mandé. Je m’attendais à des médailles du bas empire, et j’ai reçu à la place des médailles grecques qui me font bien du plaisir. J’en enrichirai ma suite de grand et de moyen bronze autant que je pourrais, et je ne laisserai au petit bronze que ce qui ne saurait pas lui être refusé. Il y a dans l’envoi plusieurs médailles que j’avais, mais il y en a une douzaine que je n’avais pas, et qui me font bien du plaisir. Je brûle du désir de vous enrichir de mon côté, et j’en cherche de tous côtés, mais rien ne se présente. J’ai envoyé dans cette semaine à Mr de la Meinière pour vous remettre deux médailles. L’une est d’argent, et c’est cette médaille de l’île de Lleidas selon Mr Zarillo, et de Calcide selon vous. Au vrai les deux premières lettres qu’on y vit sont un (lettre) et un et non pas un A. Ainsi Mr Zarillo pourrait avoir raison, et la médaille pourrait être curieuse. Si elle l’est je vous prie de me la marquer. L’autre médaille est un Philippe fils de la colonie Sergia Neapolis. Vous garderez l’une et l’autre comme une petite et faible marque de ma reconnaissance. J’ai vu et examiné la médaille de Drusus Hippone Libera ; elle est incontestablement antique ; elle est bien conservée du côté de la tête de Drusus, mais du côté de la tête de Tibère la légende est effacée excepté le mot Augustus et le mot Ti qu’on voit bien. Je n’aurais pas laissé de vous l’acheter, mais Mr Zarillo en demande un prix si fou, qu’il est inutile d’y songer. Il en demande 120 livres. Audistis blasphemiam ! Je l’ai laissé là, et je ne crains point qu’elle m’échappe car personne assurément n’en voudra à ce prix. Ainsi il faut se donner la patience d’attendre un beau jour qu’il ait besoin d’argent, et qui ne tardera pas à arriver. La médaille de Paestum n’est pas achetée, et le propriétaire n’entends pas la donner à 36 livres. Portez-vous bien, ne laissez pas de m’écrire quelquefois. J’oubliais de vous dire que s’il vous vient des médailles grecques moyen ou grand bronze à acheter, et que vous n’en avez pas besoin, je les achèterais volontiers à des prix raisonnables. Ce papier finit avec les assurances de mon respect. Votre etc. Galiani » (Paris, BnF, Ms. N. acq. fr. 1074, Correspondance de Joseph Pellerin, f° 20-21 ; Sarmant 2003, p. 292, note 104).