Jean-Baptiste Du Bos - Nicolas Thoynard - 1696-10-19

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Jean-Baptiste Du Bos, Beauvais

Jean-Baptiste Du Bos - Nicolas Thoynard - 1696-10-19
FINA IDUnique ID of the page  10003
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Ms NAF 560, f° 239
AuthorAuthor of the document. Jean-Baptiste Du Bos
RecipientRecipient of the correspondence. Nicolas Thoynard
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . October 19, 1696
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Beauvais 49° 25' 48.36" N, 2° 4' 56.42" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Marc-Antoine Oudinet, Antoine Pagi, Enrico Noris, Andreas Morell, Jean Foy-Vaillant, Louis XIV of France
LiteratureReference to literature. Noris 1678Noris 1678, Morell 1683Morell 1683, Denis 1912, p. 34, Lettre 30Denis 1912, Lombard 1913b, p. 21, Lettre 28, incipitLombard 1913b
KeywordNumismatic Keywords  Roman , Trajan , Errors , Nerva , Plotina
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10090495x/f241.image.r=560%20thoynard
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 19 octobre 1696 (de Beauvais) : « Dès que j'aurai reçu les notes que m'envoie Monsieur Oudinet, je les ferai partir pour là-bas [i.e. en Hollande] où on les attend avec impatience. Je leur ai déjà mandé à qui ils en avoient obligation [à lui-même et à Oudinet]. J'ai remarqué la médaille de Rabathamna comme une preuve des deux voyages de Trajan en Orient malgré le sentiment de son éminence antiquaire in epta consulari [sic ed.], de Mylord evêque de Saint-Asaph et du P. Pagi. Je suis bien aise que vous me confirmiez dans ce sentiment en fixant le commencement de l'époque à l'an 106. Je crois que le voyage de Trajan en Orient dès l'an 106 est déjà suffisamment prouvé par les Actes de Saint-Ignace et par le fameux passage de Malalas [ed. Malela] sur son arrivée à Antioche, comme le retour de ce prince à Rome par les lettres de Pline, la dédicace de son bâtiment Forum Trajani, etc. À propos de Trajan, en relisant les Specimen de Monsieur Morel, j'y ai trouvé une faute, p. 58, qui pourrait bien être empruntée du second volume d'El Bizarro dont il cite la page 124. Il rapporte une médaille d'or de ce prince dont voici l'inscription : IMP. CAES. NERV. TRAIAN. OPT. AVG. P.M. TR P. COS V du côté de la tête ; le revers avec l'inscription suivante porte les têtes en regard de Nerva et de Plotine : DIVI NERVA ET PLOTINA IMP. TRA. Monsieur Morell [sic] appuie avec raison le sentiment du Bizarre : il l'est en toute langue qui veut que cette médaille ait été frappée après la mort de Trajan. Cela suppose, cependant, cos. VI dans la médaille. Elle est en or chez le roi et il sera facile de s'en assurer » (Paris, BnF, Ms NAF 560, f° 239 ; Denis 1912, p. 34, Lettre 30 ; Lombard 1913, p. 21, Lettre 28, incipit).

RemarksRemarks regarding the annotation. (fr)

Remarques de Guy Meyer : Cette lettre est difficile à suivre car elle est toute en allusion et sous-entendu. Elle est expédiée de Beauvais, car à la fin Du Bos explique que son beau-frère Lucien Danse, mari d'Élisabeth Du Bos (sur cette famille voir la monographie de P. Goubert, Familles marchandes sous l'Ancien Régime : les Danse et les Motte de Beauvais, Paris, 1959 ; la fille de ce couple, et donc nièce de Du Bos, épousa un Le Caron de Troussures ce qui explique, en partie, la richesse de la collection du château de Toussures, mais les Le Caron sont apparentés à toute l'aristocratie « bourgeoise » de Beauvais, elle même caractérisée par une forte endogamie ; la collection de Troussures, en ce qui concerne les lettres et les manuscrits des XVIIe-XVIIIe siècles, a été dispersée, à la suite de diverses épisodes, entre l'Institut de France et la collection d'autographes des Rothschild, aujourd'hui à la BnF) qui peut se charger d'une commission pour Thoynard. Le premier paragraphe renvoie à l'édition annotée par l'auteur de Bergier, Histoire des grands chemins..., voir la lettre de Du Bos à Bayle, du 25 juin 1696. La suite est beaucoup plus compliquée. Du Bos poursuit ici sa remise en cause de l'histoire romaine sur des intuitions mal fondées : il semble postuler un voyage de Trajan en Orient dès 106. Il s'oppose sur ce point à plusieurs érudits. Le premier, désigné comme une « éminence antiquaire » doit être le cardinal Henrico Noris. Le titre abrégé, et sans doute mal transcrit, doit renvoyer, à l'Epistola consularis de Noris, publiée à Bologne en 1678. L'évêque de Saint-Asaph n'est autre que William Lloyd (1627-1617, évêque de Saint-Asaph, au Pays de Galles, de 1680 à 1699, puis évêque de Worcester), plus connu pour son protestantisme intransigeant et militant que pour se travaux d'érudition. C'était pourtant l'ami d'Henry Dodwell (1641-1711) polémiste anglican et non moins savant. Lloyd avait collaboré aux Dissertationes in Irenæum (Oxford, 1689) de Dodwell. Dodwell et Lloyd avait entretenu une correspondance avec le père Pagi et le cardinal Noris au sujet de questions de chronologie, sujet qui était au centre des recherches de Thoynard qui échangeait lui-même avec ces deux religieux catholiques, sur Lloyd et Dodwell et leurs relations épistolaires avec Noris et Pagi voir Jean-Louis Quantin, « Anglican scholarship gone mad ? Henry Dodwell (1641-1711) and Christian Antiquity », in Chr. Ligota et J.-L. Quantin edd., History of scholarship : a selection of papers from the Seminar on the history of scholarship held annually at the Warburg Institute, Oxford, 2006, pp. 313, 316, 318, 326-328. Lloyd publia les résultats de ses recherches chronologiques dans les Series chronologica, Oxford, 1700. Les recherches et les lettres de Lloyd sont explicitement mentionnées par le Père Antoine Pagi, dans ses critiques contre Baronius, Critica historico-chronologica in Annales ecclesiasticos, Paris 16891, première partie, pp. 72-73, 81, 84, 86, 89, 94; seconde partie, pp. 4, 8, 9, 12, 19, 22. J'avoue ignorer absolument ce qu'est la médaille de « Rabathamna » [c'est bien l'orthographe du manuscrit]. La suite est encore plus obscure. Le « El Bizarro », selon Dom Paul Denis serait, avec un « ? » toutefois, l'historien Pierre Bizzarri (1530-158?), mais, dans son Specimen, p. 57, Morell renvoie à « Vaillant, p. 124, Tom. II », ce qui correspond exactement à la référence donnée par Du Bos. Pourquoi donc Du Bos désigne-t-il son cousin Vaillant sous cette appellation cryptée ? La monnaie décrite par Du Bos, figure à la planche V du Specimen, avec une fleur de lys qui indique le cabinet du roi (selon un système mis au point par Vaillant et qu'il avait présenté devant le cercle du duc d'Aumont ou celui du président Bignon qui en avait pris la suite : Thoynard, Du Bos, et Morell avaient tous fréquentés les réunions numismatiques du président Bignon, tout comme Galland et Foy-Vaillant). Si l'on se fie à la planche de Morell, la légende du droit est mal retranscrite autant par Morell que par Du Bos : IMP. TRAIANVS AVG. GER. DAC. P.M. TR.P. COS VI P.P. [de plus, Du Bos a omis le titre de Père de la Patrie à la fin de la légende]. La même monnaie, sans la légende du droit, dans Vaillant, Numismata præstantiora, II, p. 124 (édition de 1694). On retrouve une mention « del Bizarro » dans une lettre de Du Bos à Thoynard, datée d'Amsterdam, le 4 septembre 1698 [Denis 1912, p. 70, Lettre 64 ; Lombard 1913, p. 33, Lettre 61, incipit seulement] : On veut réimprimer ici l'œuvre del Bizarro. Les Numismata praestantiora avaient déjà été réimprimé chez Gallet, à Amsterdam, en 1696 (2 vol.). Sur « El Bizarro », voir aussi la lettre de Du Bos à Thoynard datée de Bruxelles, le 25 septembre 1698 qui confirme, s'il en était besoin, l'identification de Foy-Vaillant derrière ce sobriquet, péjoratif semble-t-il, ou à tout le moins, ironique. Ce ridicule surnom apparaît quatre fois sous la plume de Du Bos, toujours dans des lettres adressées à Thoynard, outre la lettre ci-dessus du 19 octobre 1696 et celle qu'on vient de citer du 25 septembre 1698, dans celles du 4 septembre 1698 et du 4 octobre 1699. (fr)