Jean-François Séguier - Joseph Pellerin - 1765-4-17

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Jean-François Séguier, Nîmes

Jean-François Séguier - Joseph Pellerin - 1765-4-17
FINA IDUnique ID of the page  10965
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. NAF Ms. 1074, f° 169-170
AuthorAuthor of the document. Jean-François Séguier
RecipientRecipient of the correspondence. Joseph Pellerin
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . April 17, 1765
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Nîmes 43° 50' 14.71" N, 4° 21' 36.25" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Jean Foy-Vaillant
LiteratureReference to literature. Pellerin 1762, 1763a1
KeywordNumismatic Keywords  Book , Book Review , Philology , Rariora , Caesarea , Pontus , Mithridates , Alexander The Great, Eras , Phoenician , Parthian , Artavasdes , Egypt , Roman , Greek , Roman Provincial , Neokoroi , Constantinople
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53084153v/f347.item.r=1074%20nouvelles%20acquisitions
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 17 avril 1765 (de Nîmes) : « Monsieur, A mon retour de la campagne, j’ai lu de nouveau les deux volumes de votre ouvrage ; j’ai conféré même différents passages des auteurs avec ce que vous remarquez, et j’ai fait plusieurs réflexions sur les conséquences que vous en tirez et les applications que vous en faites : tout cela m’a conduit à l’estimer davantage et à accroître la bonne idée que je m’en étais formée. Vous avez supposé beaucoup de connaissance dans vos lecteurs, en ne donnant point de traduction des passages grecs, ni l’explication de certaines légendes singulières. Vous avez fait revivre un usage sur lequel le goût moderne a prévalu. Votre façon de penser vous a fait croire qu’ils étaient aussi savants que vous l’êtes, en ne facilitant pas à ceux qui ne le sont point la peine qu’ils auront de s’instruire. Vous avez parfaitement rempli le but que vous vous êtes proposé, de donner des médailles singulières, intéressantes pour l’histoire. La chronologie et la géographie, d’en ajouter un grand nombre à celles que Vaillant et quelques autres antiquaires n’avaient pas connu, et de faire des observations sur ce qui conduit à l’intelligence des types et des légendes. Vous n’avez à regretter que de n’avoir pas assez détaillé vos remarques et communiqué plus de lumières. Ce que vous nous avez appris d’Indicca, de Césarée, de Philippe, des Dieux Cabires, de la manière de connaître les médailles en les comparant avec celles du même pays (connaissance qui ne peut s’acquérir que dans un cabinet aussi riche que le vôtre), de Mithridate fondateur de la monarchie du Pont, des beaux médaillons d’Alexandre, / que vous possédez, des abbréviations des noms de villes qui sont sur plusieurs médailles, des époques qu’on trouve sur quelques-unes, du moyen de reconnaître les villes et les peuples qui les ont frappées par les différents symboles qu’elles représentent, et mille autres choses que j’abrège, nous montrent la grande connaissance que vous en avez, et les richesses de vos suites en tous genres et en tout métal. La suite de villes en or qui est si rare, ne l’est point chez vous ; votre cabinet en a un grand nombre : les trois de la planche IV avec des caractères phéniciens sont des plus rares. Vous faites très bien sentir, en parlant du beau médaillon de Pacorus, les difficultés de rapporter les époques des médailles des rois parthes à celle du commencement de cette monarchie ; en ne les prenant que du commencement de l’ère des Grecs, on lève bien des difficultés. Lorsqu’il est question de médailles d’or, votre cabinet brille parmi tous les autres ; il offre toujours quelque singularité. La belle médaille d’Artavasde est de ce nombre. Il ne brille pas moins pour la grande quantité de médaillons d’argent : à mesure que vous en faites la description, vous savez instruire agréablement et vous faites beaucoup de remarques très intéressantes. Les impériales en bronze qui suivent sont toutes choisies, toutes rares, et quelques-unes uniques. Permettez que je le répète : je ne connais point de cabinet qui puisse fournir aux antiquaires un si grand nombre de médailles à observer et à s’instruire. Les beaux revers des égyptiennes sont fort difficiles à acquérir ; on ne s’aperçoit pas qu’ils le soient chez vous. Après tous ceux qu’on a publiés, vous en donnez beaucoup d’autres et vous savez enrichir les descriptions par des réflexions utiles et de bonne critique. Quelle quantité de médailles de colonies n’ajoutez-vous pas à celles de Vaillant ? D’où pouvait-on en attendre un si grand nombre que de / votre cabinet ? Qu’il se passera de temps avant que le hasard en offre quelqu’une qui ne vous soit pas connue ! Toutes celles de ce genre sont précieuses, et vous dites fort bien, que ce sont des monuments qui déposent en faveur des historiens. Vouloir vous parler de tout ce que j’ai remarqué, ce serait comme si je voulais faire des remarques sur tous les articles d’un dictionnaire : c’est un trésor que votre ouvrage où l’on recourt au besoin. Après tant de médailles grecques impériales que Vaillant a publiées, pouvait-on s’attendre qu’il y en eut encore un si grand nombre qu’il n’eût pas connu ? On n’a qu’à parcourir votre ouvrage pour s’en convaincre. Qu’il serait à souhaiter qu’on nous donnât une nouvelle édition des ouvrages de cet antiquaire, enrichie de vos additions et de vos remarques. Vous seul, Monsieur, pouvez l’entreprendre et l’accomplir. C’aurait été alors plus votre ouvrage que le sien. Ceux à qui vous avez promis d’observer les différentes suites que vous possédez, ceux qui ont eu le bonheur de s’entretenir avec vous de toutes vos connaissances acquises et naturelles, savent en détail que votre modestie nous a envié bien des choses utiles pour l’intelligence des médailles. Je sais en mon particulier combien il a fallu insister pour la vaincre, et combien il a fallu vous presser pour donner au public le beau présent que vous lui avez fait, et dont on ne cessera de vous remercier. Il n’était pas nécessaire de l’approbation du censeur pour vous faire connaître, dès le moment que votre livre parut, on sent que c’était votre ouvrage, et on y applaudit. Pourquoi me refusez-vous de me donner votre nom de baptême ? Je l’ai demandé à plus d’une personne. Les marbres et les inscriptions anciennes offrent une très grande quantité de mots abrégés, de sigles, comme parlent les antiquaires ; les médailles n’en ont pas moins, surtout celles de villes et de colonies. J’aurai souvent occasion de recourir à celles que vous avez données, où il y en / a de si insolites et si singulières. Le peu d’espace que l’on avait pour mettre de longues légendes obligeait de le ménager, mais le marbre ne demandait pas cette précaution. Il y a cependant plusieurs inscriptions de ce genre qui ne sont composées que de lettres singulières, dont l’interprétation est arbitraire, et quelquefois inconnue. Chaque partie de l’Antiquité a ses difficxultés et ses épines. J’ai déjà eu l’honneur de vous marquer combien j’avais été satisfait de vos observations sur les différentes explications rangées par chapitre à la fin des médailles imp. grecques de Vaillant. Votre explication sur les néocorats est extrêmement ingénieuse, et lève bien des difficultés. Que de lumières ne répandez-vous pas sur les différentes ères des médailles de villes, sur les différents magistrats éponymes ? Et quels matériaux ne fournissez-vous pas pour l’histoire de chacune en particulier ? Les nouvelles observations que vous méditez pour vous disculper auprès du public de quelques légères fautes d’attention qui peuvent vous avoir échappées, ne diminueront rien à votre gloire : en vous reprenant vous-même vous éviterez la critique la plus sévère. Je prévois déjà que ce supplément est le fruit de votre modestie, et de l’amour de la vérité. J’attends dans peu le P. Béraud ( ?) avec qui je m’entretiendrai au long de vous et de vos ouvrages. Il en fait un cas infini : l’amour des médailles ne lui a point passé, et il en parle toujours avec plaisir. J’ai vu ici depuis peu Mr le Duc de Pequiny qui s’en va voyager en Egypte. Il est grand amateur de l’histoire naturelle et surtout de la minéralogie. Le pays où il va n’offre qu’une grande plaine et point de métaux, si ce n’est en s’approchant des montagnes d’Ethiopie. J’aurais voulu qu’il étendit ses recherches jusqu’aux médailles ; je tâcherai de le lui inspirer. Un Hollandais qui venait de Constantinople me montra l’autre jour un médaillon d’argent d’Alexandre qui était différent des communes que par une tête de sanglier dans le champ qui servait de symbole. Je vous remercie de l’information sur l’ouvrage du P. le Long ; faites-moi le plaisir de faire rendre à M. Herissant le billet ci-joint. J’ai l’honneur d’être avec l’attachement le plus sincère et pour toujours, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Séguier » (Paris, BnF, Manuscrits, Fonds français, n. acq. 1074, f° 169-170).

References

  1. ^  Pellerin, Joseph (1762), Recueil de médailles de rois, qui n’ont point encore été publiées ou qui sont peu connues, Paris.