Difference between revisions of "Jean-Jacques Barthélemy - Jean-François Séguier - 1761-5-15"
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− | |Grand document=Lettre du 15 mai 1761 (de Paris):« (fol. 13 r°) Je n’avais pas imaginé, Monsieur, que M. de la Condamine vous rendrait compte d’une conversation que nous eûmes ensemble il y a quelque temps. C’étaient moins de ma part des reproches que des regrets de n’avoir pas mérité votre confiance et je me félicite de les avoir laissé échapper puisqu’ils m’ont attiré la lettre obligeante que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Il est vrai que je négligeai à Rome d’envoyer chercher votre lettre à la Poste parce que j’ignorais longtemps cet usage, à l’égard de celle que je vous adressai à Nîmes, il y a environ deux ans, j’aime mieux qu’elle se soit égarée que d’imaginer que vous n’approuviez pas mon empressement à vous marquer l’estime particulière que je dois à vos connaissances et à vos travaux. C’est par une suite de cette estime que j’avais conçu de vous envoyer une copie du dictionnaire de M. Gallant. L’original est à M. le [président] de Cotte. Je comptais, quand elle serait faite, lui demander la permission de vous l’offrir. Il me l’aurait accordée sans doute pour vous, et je suis très persuadé qu’il /[fol. 13 v°] me l’accordera aussi pour votre ami. Il est depuis quelque temps à la campagne. Je lui en parlerai à son retour. En attendant le copiste va son train, mais je ne dois pas vous dissimuler que l’ouvrage demande encore bien du temps, parce qu’il est très long et je ne prévois pas qu’il puisse être fini avant la fin de l’année. C’est un écrivain que j’ai à moi et que je suis forcé quelquefois d’employer à d’autres objets. Je le distrairai le moins qu’il me sera possible. Il avancera d’autant plus vite la besogne que je partirai vers les premiers jours de juin pour Cotrets, où je compte passer jusqu’à la fin de septembre. Je ne lui laisserai point d’autre occupation en partant et j’espère qu’à mon retour je pourrai vous en donner des nouvelles plus satisfaisantes. | + | |Grand document=Lettre du 15 mai 1761 (de Paris):« (fol. 13 r°) Je n’avais pas imaginé, Monsieur, que M. de la Condamine vous rendrait compte d’une conversation que nous eûmes ensemble il y a quelque temps. C’étaient moins de ma part des reproches que des regrets de n’avoir pas mérité votre confiance et je me félicite de les avoir laissé échapper puisqu’ils m’ont attiré la lettre obligeante que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Il est vrai que je négligeai à Rome d’envoyer chercher votre lettre à la Poste parce que j’ignorais longtemps cet usage, à l’égard de celle que je vous adressai à Nîmes, il y a environ deux ans, j’aime mieux qu’elle se soit égarée que d’imaginer que vous n’approuviez pas mon empressement à vous marquer l’estime particulière que je dois à vos connaissances et à vos travaux. C’est par une suite de cette estime que j’avais conçu de vous envoyer une copie du dictionnaire de M. Gallant. L’original est à M. le [président] de Cotte. Je comptais, quand elle serait faite, lui demander la permission de vous l’offrir. Il me l’aurait accordée sans doute pour vous, et je suis très persuadé qu’il /[fol. 13 v°] me l’accordera aussi pour votre ami. Il est depuis quelque temps à la campagne. Je lui en parlerai à son retour. En attendant le copiste va son train, mais je ne dois pas vous dissimuler que l’ouvrage demande encore bien du temps, parce qu’il est très long et je ne prévois pas qu’il puisse être fini avant la fin de l’année. C’est un écrivain que j’ai à moi et que je suis forcé quelquefois d’employer à d’autres objets. Je le distrairai le moins qu’il me sera possible. Il avancera d’autant plus vite la besogne que je partirai vers les premiers jours de juin pour Cotrets, où je compte passer jusqu’à la fin de septembre. Je ne lui laisserai point d’autre occupation en partant et j’espère qu’à mon retour je pourrai vous en donner des nouvelles plus satisfaisantes. Le projet d’une bibliothèque numismatique demande bien des connaissances et de la critique. La plupart des antiquaires, ou plutôt des collecteurs, ont fait d’étranges bévues, où se sont appliqués servilement à la copie les uns les autres. L’ouvrage que l’on projette serait fort utile si dans le compte que l’on rendra de toutes les productions en ce genre, on avait soin de remarquer les découvertes ou les vues particulières à chaque auteur et si l’on séparait le savoir /[fol. 14 r°] qui tend au but d’un vain étalage d’érudition qui est si facile de montrer. Je pense que votre ami est très en état de suivre un bon plan, et qu’il est à portée de vous consulter. Je viens de recevoir une bibliothèque numismatique imprimée à Nuremberg en 1760 et recueillie par M. Hirsch. C’est peut-être celle dont vous me faites l’honneur de me parler dans votre lettre. Disposez de moi, Monsieur, comme de vous-même et recevez les assurances du respectueux attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être… » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 139, f° 13-14r). |
− | Le projet d’une bibliothèque numismatique demande bien des connaissances et de la critique. La plupart des antiquaires, ou plutôt des collecteurs, ont fait d’étranges bévues, où se sont appliqués servilement à la copie les uns les autres. L’ouvrage que l’on projette serait fort utile si dans le compte que l’on rendra de toutes les productions en ce genre, on avait soin de remarquer les découvertes ou les vues particulières à chaque auteur et si l’on séparait le savoir /[fol. 14 r°] qui tend au but d’un vain étalage d’érudition qui est si facile de montrer. Je pense que votre ami est très en état de suivre un bon plan, et qu’il est à portée de vous consulter. Je viens de recevoir une bibliothèque numismatique imprimée à Nuremberg en 1760 et recueillie par M. Hirsch. C’est peut-être celle dont vous me faites l’honneur de me parler dans votre lettre. Disposez de moi, Monsieur, comme de vous-même et recevez les assurances du respectueux attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être… » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 139, f° 13-14r). | ||
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Latest revision as of 16:51, 25 September 2019
FINA IDUnique ID of the page ᵖ | 1399 |
InstitutionName of Institution. | Nîmes, Bibliothèque Carré d'Art |
InventoryInventory number. | Ms. 139, f° 13-14r |
AuthorAuthor of the document. | Jean-Jacques Barthélemy |
RecipientRecipient of the correspondence. | Jean-François Séguier |
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . | May 15, 1761 |
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. | Paris 48° 51' 23.80" N, 2° 21' 5.40" E |
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. | Antoine Galland, Johann Christoph Hirsch, Jules-François de Cotte |
LiteratureReference to literature. | Hirsch 17601 |
KeywordNumismatic Keywords ᵖ | dictionary, copist, library, errors |
LanguageLanguage of the correspondence | French |
LinkLink to external information, e.g. Wikpedia | https://www.seguier.org/correspondance/edition.aspx?id=520 |
Lettre du 15 mai 1761 (de Paris):« (fol. 13 r°) Je n’avais pas imaginé, Monsieur, que M. de la Condamine vous rendrait compte d’une conversation que nous eûmes ensemble il y a quelque temps. C’étaient moins de ma part des reproches que des regrets de n’avoir pas mérité votre confiance et je me félicite de les avoir laissé échapper puisqu’ils m’ont attiré la lettre obligeante que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Il est vrai que je négligeai à Rome d’envoyer chercher votre lettre à la Poste parce que j’ignorais longtemps cet usage, à l’égard de celle que je vous adressai à Nîmes, il y a environ deux ans, j’aime mieux qu’elle se soit égarée que d’imaginer que vous n’approuviez pas mon empressement à vous marquer l’estime particulière que je dois à vos connaissances et à vos travaux. C’est par une suite de cette estime que j’avais conçu de vous envoyer une copie du dictionnaire de M. Gallant. L’original est à M. le [président] de Cotte. Je comptais, quand elle serait faite, lui demander la permission de vous l’offrir. Il me l’aurait accordée sans doute pour vous, et je suis très persuadé qu’il /[fol. 13 v°] me l’accordera aussi pour votre ami. Il est depuis quelque temps à la campagne. Je lui en parlerai à son retour. En attendant le copiste va son train, mais je ne dois pas vous dissimuler que l’ouvrage demande encore bien du temps, parce qu’il est très long et je ne prévois pas qu’il puisse être fini avant la fin de l’année. C’est un écrivain que j’ai à moi et que je suis forcé quelquefois d’employer à d’autres objets. Je le distrairai le moins qu’il me sera possible. Il avancera d’autant plus vite la besogne que je partirai vers les premiers jours de juin pour Cotrets, où je compte passer jusqu’à la fin de septembre. Je ne lui laisserai point d’autre occupation en partant et j’espère qu’à mon retour je pourrai vous en donner des nouvelles plus satisfaisantes. Le projet d’une bibliothèque numismatique demande bien des connaissances et de la critique. La plupart des antiquaires, ou plutôt des collecteurs, ont fait d’étranges bévues, où se sont appliqués servilement à la copie les uns les autres. L’ouvrage que l’on projette serait fort utile si dans le compte que l’on rendra de toutes les productions en ce genre, on avait soin de remarquer les découvertes ou les vues particulières à chaque auteur et si l’on séparait le savoir /[fol. 14 r°] qui tend au but d’un vain étalage d’érudition qui est si facile de montrer. Je pense que votre ami est très en état de suivre un bon plan, et qu’il est à portée de vous consulter. Je viens de recevoir une bibliothèque numismatique imprimée à Nuremberg en 1760 et recueillie par M. Hirsch. C’est peut-être celle dont vous me faites l’honneur de me parler dans votre lettre. Disposez de moi, Monsieur, comme de vous-même et recevez les assurances du respectueux attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être… » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 139, f° 13-14r).
References
- ^ Hirsch, Christoph (1760), Bibliotheca numismatica: exhibens catalogum auctorum qui de re monetaria et numis tam antiquis quam recentioribus scripsere, collecta et indice rerum instructa, Nurnberg.