Jean-Jacques Barthélemy - Alexandre de Fauris de Saint-Vincens - 1779-3-7
Lettre du 7 mars 1779 (): « Je ne connaissais point, Monsieur le président, de médaille d’or frappée à Marseille. Mon neveu m’écrivit, au mois de septembre dernier, qu’il avait trouvé chez un curieux, à Amsterdam, ou quelques affaires l’avaient conduit, trois médailles extrêmement précieuses qui manquaient au cabinet du roi ; l’une de l’empereur Carausius, l’autre d’un Nicomède, roi de Bithynie, et la troisième de Marseille. Il m’assura qu'elles étaient indubitables ; et quoique je m’en rapportasse volontiers à ses lumières, j’exigeai, avant que d’en faire l’acquisition par voie d’échange, qu’elles me fussent envoyées. Je les reçus, et elles ne me parurent susceptibles d’aucun soupçon. Je donnai pour celle de Marseille une médaille fort rare en or, de Ptolémée Ier, roi d’Egypte, représentant au revers un quadrige traîné par des éléphants; pour les deux autres, des médailles impériales en or. Celle de Marseille est très bien conservée, et pèse un gros vingt-huit grains et demi. C’est peut-être la même que Goltzius avait publiée, et qui, suivant toutes les apparences, était de son temps dans quelque cabinet de Hollande ou de Flandre. Votre erreur, si c’en est une, nous était commune, et ne fait aucun tort à votre excellent morceau sur les médailles de Marseille. On ne peut pas répondre quand on écrit, des médailles que la terre nous restitue peu à peu, ou qui restent ensevelies dans l’obscurité » (Œuvres de J.-J. Barthélemy, IV, 1821, p. 578-579).