Joseph Ghesquière - Joseph Eckhel - 1795-3-31: Difference between revisions

From Fina Wiki
No edit summary
No edit summary
 
Line 9: Line 9:
|Associated persons=Alexander-Friedrich-Wilhelm von Seckendorff; Charles Alexander of Lorraine; Jacques de Bue
|Associated persons=Alexander-Friedrich-Wilhelm von Seckendorff; Charles Alexander of Lorraine; Jacques de Bue
|Literature=Callataÿ 2017, p. 77, n° 25.
|Literature=Callataÿ 2017, p. 77, n° 25.
|Numismatic keyword=salary
|CorrespondenceLanguage=French
|Link=http://www.numisbel.be/KBGN%20175_Callatay.pdf
|Link=http://www.numisbel.be/KBGN%20175_Callatay.pdf
|Grand document=31 March 1795 (from Werden): “Monsieur, Espérant, que ma lettre vous trouvera jouissant d’une bonne santé et conservant à mon égard les mêmes sentimens d’amitié que vous m’avez témoignés lorsque je travaillois à la rédaction du catalogue des médailles du cabinet de feu S(on) A(ltesse) R(oyale) le Duc Charles de Lorraine, et au triage de celles qui ne se trouvent pas marquéez dans votre catalogue du cabinet Impérial de médailles, j’ose vous demander une grace, laquelle sans vous coûter, à ce
|Grand document=31 March 1795 (from Werden): “Monsieur, Espérant, que ma lettre vous trouvera jouissant d’une bonne santé et conservant à mon égard les mêmes sentimens d’amitié que vous m’avez témoignés lorsque je travaillois à la rédaction du catalogue des médailles du cabinet de feu S(on) A(ltesse) R(oyale) le Duc Charles de Lorraine, et au triage de celles qui ne se trouvent pas marquéez dans votre catalogue du cabinet Impérial de médailles, j’ose vous demander une grace, laquelle sans vous coûter, à ce que j’espere, la moindre peine, nous tirera de l’embaras, dans lequel nous nous trouvons dans ces temps malheureux. Voici, Monsieur, de quoi il s’agit. M(onsieu)r Jacques de Bue, l’ancien des continuateurs modernes des Acta Sanctorum Bollandiana, et moi, votre très-humble serviteur, ayant été forcés par l’approche de le troupes Françoises d’abandonner notre demeure en Brabant le 29 du mois de juin de l’année 1794, nous nous sommes mis à la suite de divers membres du gouvernement des Pays-Bas, et, en attendant le temps si desiré de pouvoir retourner aux Pays- Bas, nous nous sommes placés à Werden sur le Rhoer au Comté de la Marck cercle de Westphalie. C’est dans cette petite ville que nous avons été informés officiellement de la teneur de la disposition gracieuse de sa Majeste I(mpériale) et R(oyale) en date du onze novembre 1794, relative au payement en entier de notre pension alimentaire en qualité de jésuites plus-que sexagenaires, en vertu [1v] de laquelle nous avons touché à Dusseldorff, deux de nos trimestres, échus respectivement, le 31 juillet, et le 31 octobre de l’année passée. Mais comme nous venons d’être officiellement informés depuis quelques jours, que le trimestre de notre pension alimentaire, échu le 31 janvier de la présente année ne sera plus payé à Dusseldorff, mais à Vienne même par le Trésorier de la Chancellerie aulique des Pays-Bas, sur la quittance, que nous lui devons faire parvenir; cette disposition nous met dans un grand embarras, à cause que nous ne connoissons à Vienne aucun banquier à qui nous pourrions addresser nos quittances, et qui voudroit nous en faire toucher le montant à Dusseldorff. L’objet de notre demande est donc primò, si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous accorder la grace de permettre, que M(onsieu)r De Bue et moi, nous vous envoyions dans une seule et même lettre nos deux quittances, relatives au payement à faire à Vienne du trimestre de notre pension alimentaire échu le 31 janvier de la présente année. Et (secun)dò si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous indiquer à Vienne un banquier, qui en recevant le montant, de ces deux quittances, faisant ensemble deux cens et six florins, cinq sols argent courant de Brabant, prendroit sur lui de nous faire toucher la dite somme à Dusseldorff, de façon que sur le change nous ne perdrions qu’un et un quart pour cent, ne cas que cela ne puisse se faire sans quelque perte pour nous. C’est sur quoi, Monsieur, nous vous prions de nous honnorer d’un mot de réponse, ou de nous donner telles instructions, que vous trouverez convenables; et, de notre côté, nous nous empresserons toujours d’exécuter avec zele et promptitude, tous les ordres, dont vous daignerez nous charger, étant de tout notre cœur et avec le plus-profond respect. Monsieur. Votre tres-humble et très-obeissant serviteur Joseph Guesquiere, Bollandiste membre de l’Académie I(mpériale) et R(oyale) des Sciences à Bruxelles, ci-devant jésuite. De Werden sur le Rhoerdans le Comté de la Marckcercle de Westphaliece 31 mars 1795. Ps. J’espere, Monsieur, que les médailles et médaillons antiques, qui de mon cabinet sont passés en 1781 au cabinet de Sa Majesté, se trouvent maintenant expliqués dans votre savant ouvrage des Nummi anecdoti etc. Depuis ce temps j’ai considérablement augmenté mon cabinet de médailles antiques, et le nombre en est accru, non obstant que j’en aie cédé toutes les doubles à Monsieur le Baron de Seckendorff, jusqu’à environ cinq mille. Si S(on) A(ltesse) R(oyale) Monseigneur l’Archiduc Charles notre Gouverneur Général étoit amateur de médailles antiques, comme l’étoit feu le Duc Charles de Lorraine; je ferois gloire de lui céder mon cabinet, lors de son retour tant desiré aux Pays-Bas, pour une somme fort en dessous de la valeur, que les curieux y attachent” (Wien, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett, Archiv V, 77; to be published by Daniela Williams and Bernhard Woytek).
que j’espere, la moindre peine, nous tirera de l’embaras, dans lequel nous nous trouvons dans ces temps malheureux. Voici, Monsieur, de quoi il s’agit. M(onsieu)r Jacques de Bue, l’ancien des continua-
teurs modernes des Acta Sanctorum Bollandiana, et moi, votre très-humble serviteur, ayant été forcés par l’approche de le troupes Françoises d’abandonner notre demeure en Brabant le 29 du mois de juin de l’année 1794, nous nous sommes mis à la suite de divers membres du gouvernement des Pays-Bas, et, en attendant le temps si desiré de pouvoir retourner aux Pays- Bas, nous nous sommes placés à Werden sur le Rhoer au Comté de la Marck cercle de Westphalie. C’est dans cette petite ville que nous avons été informés officiellement de la teneur de la disposition gracieuse de sa Majeste I(mpériale) et R(oyale) en date du onze novembre 1794, relative au payement en entier de notre pension alimentaire en qualité de jésuites plus-que sexagenaires, en vertu [1v] de laquelle nous avons touché à Dusseldorff, deux de nos trimestres, échus respectivement, le 31 juillet, et le 31 octobre de l’année passée. Mais comme nous venons d’être officiellement informés depuis quelques jours, que le trimestre de notre pension alimentaire, échu le 31 janvier de la présente année ne sera plus payé à Dusseldorff, mais à Vienne même par le Trésorier de la Chancellerie aulique des Pays-Bas, sur la quittance, que nous lui devons faire parvenir; cette disposition nous met dans un grand embarras, à cause que nous ne connoissons à Vienne aucun banquier à qui nous pourrions addresser nos quittances, et qui voudroit nous en faire toucher le montant à Dusseldorff. L’objet de notre demande est donc primò, si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous accorder la grace de permettre, que M(onsieu)r De Bue et moi, nous vous envoyions dans une seule et même lettre nos deux quittances, relatives au payement à faire à Vienne du trimestre de notre pension alimentaire échu le 31 janvier de la présente année. Et (secun)dò si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous indiquer à Vienne un banquier, qui en recevant le montant, de ces deux quittances, faisant ensemble deux cens et six florins, cinq sols argent courant de Brabant, prendroit sur lui de nous faire toucher la dite somme à Dusseldorff, de façon que sur le change nous ne perdrions qu’un et un quart pour cent, ne cas que cela ne puisse se faire sans quelque perte pour nous. C’est sur quoi, Monsieur, nous vous prions de nous honnorer d’un mot de réponse, ou de nous donner telles instructions, que vous trouverez convenables; et, de notre côté, nous nous empresserons toujours d’exécuter avec zele et promptitude, tous les ordres, dont vous daignerez nous charger, étant de tout notre cœur et avec le plus-profond respect. Monsieur. Votre tres-humble et très-obeissant serviteur Joseph Guesquiere, Bollandiste membre de l’Académie I(mpériale) et R(oyale) des Sciences à Bruxelles, ci-devant jésuite. De Werden sur le Rhoerdans le Comté de la Marckcercle de Westphaliece 31 mars 1795. Ps. J’espere, Monsieur, que les médailles et médaillons antiques, qui de mon cabinet sont passés en 1781 au cabinet de Sa Majesté, se trouvent maintenant expliqués dans votre savant ouvrage des Nummi anecdoti etc. Depuis ce temps j’ai considérablement augmenté mon cabinet de médailles antiques, et le nombre en est accru, non obstant que j’en aie cédé toutes les doubles à Monsieur le Baron de Seckendorff, jusqu’à environ cinq mille. Si S(on) A(ltesse) R(oyale) Monseigneur l’Archiduc Charles notre Gouverneur Général étoit amateur de médailles antiques, comme l’étoit feu le Duc Charles de Lorraine; je ferois gloire de lui céder mon cabinet, lors de son retour tant desiré aux Pays-Bas, pour une somme fort en dessous de la valeur, que les curieux y attachent” (Wien, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett, Archiv V, 77; to be published by Daniela Williams and Bernhard Woytek).
}}
}}

Latest revision as of 18:36, 9 September 2019


Joseph Ghesquière, Werden

Joseph Ghesquière - Joseph Eckhel - 1795-3-31
FINA IDUnique ID of the page  433
InstitutionName of Institution. Vienna, Kunsthistorisches Museum
InventoryInventory number. Münzkabinett, Archiv V, 77
AuthorAuthor of the document. Joseph Ghesquière
RecipientRecipient of the correspondence. Joseph Eckhel
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . March 31, 1795
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Werden 51° 23' 17.59" N, 7° 0' 10.19" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Alexander-Friedrich-Wilhelm von Seckendorff, Charles Alexander of Lorraine, Jacques de Bue
LiteratureReference to literature. Callataÿ 2017, p. 77, n° 25.1
KeywordNumismatic Keywords  Salary
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  http://www.numisbel.be/KBGN%20175 Callatay.pdf
Map
Loading map...
You can move or zoom the map to explore other correspondence!
Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

31 March 1795 (from Werden): “Monsieur, Espérant, que ma lettre vous trouvera jouissant d’une bonne santé et conservant à mon égard les mêmes sentimens d’amitié que vous m’avez témoignés lorsque je travaillois à la rédaction du catalogue des médailles du cabinet de feu S(on) A(ltesse) R(oyale) le Duc Charles de Lorraine, et au triage de celles qui ne se trouvent pas marquéez dans votre catalogue du cabinet Impérial de médailles, j’ose vous demander une grace, laquelle sans vous coûter, à ce que j’espere, la moindre peine, nous tirera de l’embaras, dans lequel nous nous trouvons dans ces temps malheureux. Voici, Monsieur, de quoi il s’agit. M(onsieu)r Jacques de Bue, l’ancien des continuateurs modernes des Acta Sanctorum Bollandiana, et moi, votre très-humble serviteur, ayant été forcés par l’approche de le troupes Françoises d’abandonner notre demeure en Brabant le 29 du mois de juin de l’année 1794, nous nous sommes mis à la suite de divers membres du gouvernement des Pays-Bas, et, en attendant le temps si desiré de pouvoir retourner aux Pays- Bas, nous nous sommes placés à Werden sur le Rhoer au Comté de la Marck cercle de Westphalie. C’est dans cette petite ville que nous avons été informés officiellement de la teneur de la disposition gracieuse de sa Majeste I(mpériale) et R(oyale) en date du onze novembre 1794, relative au payement en entier de notre pension alimentaire en qualité de jésuites plus-que sexagenaires, en vertu [1v] de laquelle nous avons touché à Dusseldorff, deux de nos trimestres, échus respectivement, le 31 juillet, et le 31 octobre de l’année passée. Mais comme nous venons d’être officiellement informés depuis quelques jours, que le trimestre de notre pension alimentaire, échu le 31 janvier de la présente année ne sera plus payé à Dusseldorff, mais à Vienne même par le Trésorier de la Chancellerie aulique des Pays-Bas, sur la quittance, que nous lui devons faire parvenir; cette disposition nous met dans un grand embarras, à cause que nous ne connoissons à Vienne aucun banquier à qui nous pourrions addresser nos quittances, et qui voudroit nous en faire toucher le montant à Dusseldorff. L’objet de notre demande est donc primò, si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous accorder la grace de permettre, que M(onsieu)r De Bue et moi, nous vous envoyions dans une seule et même lettre nos deux quittances, relatives au payement à faire à Vienne du trimestre de notre pension alimentaire échu le 31 janvier de la présente année. Et (secun)dò si vous ne voudriez pas, Monsieur, nous indiquer à Vienne un banquier, qui en recevant le montant, de ces deux quittances, faisant ensemble deux cens et six florins, cinq sols argent courant de Brabant, prendroit sur lui de nous faire toucher la dite somme à Dusseldorff, de façon que sur le change nous ne perdrions qu’un et un quart pour cent, ne cas que cela ne puisse se faire sans quelque perte pour nous. C’est sur quoi, Monsieur, nous vous prions de nous honnorer d’un mot de réponse, ou de nous donner telles instructions, que vous trouverez convenables; et, de notre côté, nous nous empresserons toujours d’exécuter avec zele et promptitude, tous les ordres, dont vous daignerez nous charger, étant de tout notre cœur et avec le plus-profond respect. Monsieur. Votre tres-humble et très-obeissant serviteur Joseph Guesquiere, Bollandiste membre de l’Académie I(mpériale) et R(oyale) des Sciences à Bruxelles, ci-devant jésuite. De Werden sur le Rhoerdans le Comté de la Marckcercle de Westphaliece 31 mars 1795. Ps. J’espere, Monsieur, que les médailles et médaillons antiques, qui de mon cabinet sont passés en 1781 au cabinet de Sa Majesté, se trouvent maintenant expliqués dans votre savant ouvrage des Nummi anecdoti etc. Depuis ce temps j’ai considérablement augmenté mon cabinet de médailles antiques, et le nombre en est accru, non obstant que j’en aie cédé toutes les doubles à Monsieur le Baron de Seckendorff, jusqu’à environ cinq mille. Si S(on) A(ltesse) R(oyale) Monseigneur l’Archiduc Charles notre Gouverneur Général étoit amateur de médailles antiques, comme l’étoit feu le Duc Charles de Lorraine; je ferois gloire de lui céder mon cabinet, lors de son retour tant desiré aux Pays-Bas, pour une somme fort en dessous de la valeur, que les curieux y attachent” (Wien, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett, Archiv V, 77; to be published by Daniela Williams and Bernhard Woytek).

References

  1. ^  Callataÿ, Fr. de (2017), “Glory and misery of Belgian numismatics from the 16th to the 18th c. as seen through three milestones (Goltz 1563, Serrure 1847 and the Dekesels) and private correspondences”, in J. Moens (ed.), 175 years of Royal Numismatic Society of Belgium. Proceedings of the Colloquium ‘Belgian numismatics in perspective (Brussels, 21 May 2016’), Brussels, pp. 37-129.