Joseph Pellerin - Jean-François Séguier - 1760-2-16

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Joseph Pellerin, Paris

Joseph Pellerin - Jean-François Séguier - 1760-2-16
FINA IDUnique ID of the page  11231
InstitutionName of Institution. Nîmes, Bibliothèque Carré d'Art
InventoryInventory number. Ms. 150, f° 172-173
AuthorAuthor of the document. Joseph Pellerin
RecipientRecipient of the correspondence. Jean-François Séguier
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . February 16, 1760
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Paris 48° 51' 24.12" N, 2° 21' 5.26" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Gian Francesco Baldini, Jean Foy-Vaillant, Francesco Maria Carafa, Georges de Superville, Alessio Simmaco Mazzocchi
LiteratureReference to literature. Mazzocchi 1741Mazzocchi 1741, Foy-Vaillant 1743 vol. 1Foy-Vaillant 1743 vol. 1, Pellerin 1762Pellerin 1762
KeywordNumismatic Keywords  Greek , Maroneia , Cleaning , First Macedonia , Macedonia , Local Finds , Thessalonique , Forgeries , Ascalon , Eras , Fabric , Anazarbos , Roman Provincial , Antioch , Seleucids , Syria , Issuing Power , Edessa , South Italy , Unpublished Book , Engraved Plates , Coins For Trade, Exchange , Diadumenianus , Etruscan , Teanum , Massalia , Catalogue , Thessaly , Scotussa , Larissa
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia 
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

-Lettre du 16 février 1760 (de Paris) : « J’ai vu avec plaisir, Monsieur, par la lettre dont vous m’avez honoré en date du 8 de ce mois, que vous aviez reçu les médailles que je vous ai envoyées, et que vous aviez lieu en général d’en être content. J’espère qu’avec le temps je pourrai vous en procurer d’autres qui ne vous satisferont pas moins. J’y apporterai touts mes soins. Je vais répondre par ordre aux différents points de votre lettre et je commence par vous dire que le médaillon d’argent de Maronée n’a d’autre défaut que celui d’avoir été trop frotté en le nettoyant pour en enlever l’espèce d’enduit tenace qu’il avait contracté dans la terre. Mais si vous étiez curieux d’en avoir une autre, je pourrais en détacher un de ma suite, où j’en ai plusieurs qui ne diffèrent les uns des autres que par les monogrammes. A l’égard du médaillon ΜΑΚΕΔΟΝΩΝ ΠΡΩΤΗΣ, je vous réponds qu’il est indubitablement antique. Il m’est venu de Salonique, et il m’en a passé d’autres de même fabrique par les mains. J’en connais de faux à la vérité, mais la différence des uns aux autres saute aux yeux et l’on ne peut s’y méprendre. Ces sortes de médaillons ne sont point du nombre des rares, comme ceux dont la légende est ΜΑΚΕΔΟΝΩΝ ΔΕΥΤΕΡΑΣ et ΤΡΙΤΗΣ. Je n’ai aucun de ceux-ci en argent, mais seulement une médaille de bronze qui a pour légende MAK. B avec un homme à cheval qui élève la main droite et au revers une tête couverte de peau de lion. Cette médaille est regardée comme unique jusqu’à présent. / [fol. 172v°] Pour vous faire voir que la médaille TR / AS est de la ville d’Ascalon, je vais vous en décrire trois pareilles des miennes. Tête de femme voilée et tourelée, au revers ZOR / AS au dessus d’une trirème. Tête de femme voilée et tourelée devant laquelle sont les lettres AS, au revers ΤΗΠΡ au dessus d’une trirème. Tête de femme voilée et tourelée avec la légende ΑΣΚΑ, au revers une trirème avec l’époque IS au dessus. Ces médailles se ressemblent toutes par la forme et la fabrique. J’en ai aussi plusieurs autres pareilles et même une d’argent qui n’ont pour légende que les lettres AS sans époque. Et parmi mes Impériales, une entre autres d’Auguste ayant au revers ΑΣΖΝ/BP. Les médailles qui contiennent ainsi des doubles époques sont extrêmement rares. Jusqu’ici il n’en a été publié qu’une de cette sorte par le S. Baldini dans le Vaillant réimprimé à Rome. C’est un médaillon d’argent frappé à Antioche ; j’en ai un pareil. Sur ce que vous me dites que les deux médailles d’Antioche que je vous ai envoyées, entreront dans votre suite de rois de Syrie, je juge qu’étant bien aise d’augmenter cette suite, il ne vous déplaira pas que je vous en procure quelques autres de ces rois. J’en chercherai, et je compte pouvoir en joindre quelques-unes au premier envoi que je vous ferai. Vous avez vu sans doute tout ce que les antiquaires ont dit des médailles ANTIOXEΩN TΩN ΠPOΣ ΔΑΦΝΕΙ, ANTIOXEΩN TΩN EN. ΠTOΛEMAIΔI, et ANTIOXEΩN TΩN ΕΠΙ ΚΑΛΛΙΡΟΕΙ. J’ai bien examiné ces différentes médailles, je les trouve toutes de même fabrique, et je ne pense point qu’elles soient d’aucune ville du nom d’Antioche, mais qu’elles ont été frappées par des compagnies ou corps de marchands antiochéens établis à Daphné, à Ptolémaïs, et à Callirhoé. Voici mes principales raisons. La ville d’Antioche sur l’Oronte, capitale de toute la Syrie, était trop puissante pour avoir eu besoin de / [fol. 174] se faire distinguer sur ses monnaies en se disant située près de Daphné, lieu célèbre à la vérité, mais qui n’était qu’un bourg éloigné de la ville de plus d’une lieue. Il est tout naturel que des marchands antiochéens se soient établis dans ce bourg et qu’ils aient obtenu des rois de Syrie la permission de faire battre des monnaies pour les affaires de leur commerce. On ne trouve point qu’il y eut aucune ville du nom d’Antioche dans la Ptolémaïde, et il est pareillement vraisemblable que ce sont des marchands antiochéens qui y ont fait frapper les médailles en question. A l’égard de celles frappées ΕΠΙ ΚΑΛΛΙΡΟΕΙ que presque tous les antiquaires prétendent être de la ville Edesse en Mésopotamie, parce que cette ville était auparavant appellée Antioche, et qu’elle était située dans un lieu où il y avait une fontaine appellée Callirhoé, j’observe que l’on a beaucoup de médailles de cette ville sous le nom d’Edesse, mais aucune sous le nom d’Antioche, et que celles dont il s’agit ne ressemblent en rien aux médailles d’Edesse, et qu’au contraire elles sont toutes semblables tant par la fabrique que par la forme de la légende à celles ΠΡΟΣ ΔΑΦΝΕΙ et EN. ΠTOΛEMAIΔI, ce qui me fait croire qu’elles sont du même pays, et qu’elles ont été frappées par des antiochéens establis au-delà du Jourdain dans un lieu où il y avait une autre fontaine du nom de Callirhoé dont les eaux chaudes étaient également salutaires et agréables à boire. Le concours des malades qui s’y rendaient donne lieu selon les apparences à des marchands d’Antioche d’y former un établissement. Il y fut même bâti une ville appellée Callirrhoé, du nom de cette fontaine, dont Ptolémée fait mention et l’historien Joseph rapporte qu’Hérode dans sa dernière maladie fut prendre les eaux dans cette ville. Je ne sais comment je suis tombé dans cette digression par trop longue. Vous me le pardonnerez, s’il vous plaît. Mr le duc de Noia a entrepris de donner au public toutes les médailles connues des villes de la grande Grèce avec des explications. Il m’a fait voir plusieurs planches qu’il en a déjà fait graver, et c’est pour l’aider à exécuter cette entreprise que je lui ai laissé prendre dans une suite plus de 80 pièces qu’il ne connaissait pas. Mais à vous dire vrai, je me suis aperçu à la fois qu’il ne remplira pas bien son objet faute de connoissances suffisantes, et / [fol. 174v°] qu’il attribuera à des villes de la Grande Grèce beaucoup de médailles qui appartiennent à des villes d’Asie, de Thrace, de Macédoine &c. Je n’ai point donné d’inscriptions à Mr de Superville, mais bien des médailles doubles de villes et de rois en troc d’autres médailles dont l’échange n’a pas été à mon avantage. Il m’a donné entre autres le Diaduménien d’or qu’il avait acquis à Nîmes et que vous avez vu sans doute. C’est une pièce fausse que je me suis bien gardé d’insérer dans ma suite. Nous sommes ici extrêmement attentifs à l’autenticité des médailles et nos experts n’admettent rien de suspect, ni de douteux. Puisque vous souhaitez avoir la description des médailles étrusques dont vous me parlez, je la joindrai à cette lettre dans une feuille séparée avec quelques observations. Vous y en trouverez deux de la ville de Teano qui diffèrent un peu de celle que Mr Mazocchi a publiée. J’y joindrai aussi la note que vous me demandez des lettres qui se trouvent sur mes médailles de Marseille. Mais vous me permettrez, s’il vous plaît, de vous demander du temps pour vous envoyer la liste que vous me demandez aussi de mes médailles de rois avec des observations, cet ouvrage ne pouvant qu’être très long. Je vous remercie des médailles que vous m’avez envoyées. Il y en a quatre que je vous renverrai quand je pourrai en trouver d’autres à y joindre. J’aurais souhaité que celles que vous m’avez aussi renvoyées eussent pu vous convenir. Je n’ai point trouvé parmi les votres la petite d’argent sans légende ayant d’un côté un cygne en relief, et de l’autre côté le même cygne en creux. Je pourrai peut-être en la voyant juger à quelle ville elle appartient. J’attribue à Scotuffa de Thessalie celle qui a les trois lettres ΣΚΟ autour d’une feuille de raisin. Elle ressemble par sa fabrique et par le type du demi-cheval à d’autres médailles de villes de Thessalie, et particulièrement à des médailles de Larissa. Vous m’avez marqué que vous aviez plusieurs médaillons d’argent de cette dernière ville. S’ils avaient des types autres que celui du cheval, vous me ferez plaisir de me le marquer » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 150, f° 172-173).