Joseph de Bimard - Jean-François Séguier - 1728-9-1

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Joseph de Bimard, Dijon

Joseph de Bimard - Jean-François Séguier - 1728-9-1
FINA IDUnique ID of the page  1499
InstitutionName of Institution. Nîmes, Bibliothèque Carré d'Art
InventoryInventory number. Ms. 139, f° 170-173
AuthorAuthor of the document. Joseph de Bimard
RecipientRecipient of the correspondence. Jean-François Séguier
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . September 1, 1728
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Dijon 47° 19' 17.69" N, 5° 2' 29.29" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Hubert Goltzius, Wolfgang Lazius, Jean Masson
LiteratureReference to literature. Lazius 15581
KeywordNumismatic Keywords  Nemausus , Roman , Forgeries , Errors , Legend
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://www.seguier.org/correspondance/edition.aspx?id=770
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Grand documentOriginal passage from the "Grand document".

Lettre du 1 septembre 1728 (de Dijon) : « La nouvelle solution que vous proposez sur les difficultés que je vous avais faites sur l’explication que vous donnez à la médaille de la colonnie de Nîmes où l’on voit les têtes d’Auguste et d’Agrippa, avec cette légende IMP.DIVI.F.P.P. serait excellente si toute la difficulté ne roulait que sur les médailles de Nîmes, mais comme il en faut une plus générale pour expliquer celles qui ont été frappées en d’autres endroits et pour répondre à l’autorité des inscriptions rapportées par Lazius dans laquelle le titre de PP Pater Patria est donné à Auguste longtemps avant son 13e consulat et la 21e année de sa puissance tribunicienne. Je suis encore persuadé qu’il n’ya que la réponse que j’ai donnée dans ma dernière lettre à M. de Caveirac qui puisse satisfaire à toutes les difficultés à la fois pour que vous en soyez convaincu, je vous prie de faire reflexion 1° que quand même il serait vrai de dire que la colonie de Nîmes aurait conservé dans ses monnaies frappées après l’an de Rome 742 les figures de son ancien coin et n’aurait changé dans la remarque uniquement que le légende, vous ne pourriez pas étendre cette prétention aux autres villes qui ont frappé les médailles antérieures à cette époque et cependant chargées du même nom de Pater Patria 2° cette solution ne serait d’aucun usage à l’égard des marbres sur lesquels Lazius a lû le PP au 7e et 11e consulat d’Auguste. On ne peut sans les avoir vus et vérifiés soutenir affirmativement que ces mots y ont été ajoutés après coup, c’est le coup d’œil qui peut seul décider de ces additions 3° La seule ressource serait de rejetter ces médailles comme /[f° 170 v°] supposées par Goltzius et de regarder les inscriptions comme n’ayant jamais existé que dans les papiers de Lazius. Je vous avoue que le premier à quelquefois travaillé d’imagination, ou peut être que la mémoire en laquelle il pourrait se trop confier a pu lui faire illusion de temps en temps, mais vous ne trouverez pas que cela lui soit arrivé autrement qu’à l’égard de quelques médailles uniques et singulières. Ici il en rapporte quatre ou cinq différentes et quoi que Lazius ait transcrit avec assez de négligence plusieurs des inscriptions qu’il rapporte, on ne saurait en conclure que la même chose lui soit arrivée pour celle-ci parce qu’elles reçoivent un degré d’autorité des médailles de Goltzius, auxquelles elles en donnent mutuellement et que non prosunt singula multa juvant. Enfin cette inscription en faux couperait le nœud mais le délierait pas. Je ne sais pourquoi vous avez de la peine à croire que les habitants de Nîmes aient par flatterie, prévenu le senatus consulte qui décerna solennellement à Auguste le nom de père de la patrie. Ce que je viens de vous dire fait voir qu’ils n’étaient pas les seuls, soit qu’ils eussent donné ou qu’ils eussent suivi l’exemple de quelques autres villes. Je crois même que le peuple romain avait donné le même nom à ce prince avant l’an 745. Horace semble y faire allusion dans le vers 50 de l’ode 2e. liv. 1 qui a été composée en 727 selon le P. Sanadon et plus vraissemblablement suivant M. Masson Vit. Horat. l’an 732. Il dit à Auguste Hic ames diei pater, atque princeps. Cela doit d’autant moins vous surprendre qu’il est très certain que nous trouvons dans les médailles plusieurs surnoms donnés aux empereurs ou par les seules acclamations des peuples ou seulement par leurs armées, de même que nous en trouvons d’autres dont ils étaient ornés par décret du sénat. On reconnait ces derniers en ce qu’on lit dans le champ des médailles où on les trouve EX.S.C. au lieu que dans les autres on ne voit que la légende ordinaire S.C. ce qui nous désigne autre chose qu’un décret du sénat qui a permis de battre monnaie à la ville où ces médailles ont été fabriquées. C’est la judicieuse observation que Messieurs de l’Académie royale des inscriptions et belles lettres ont faite dans le 1er tome de leurs mémoires. Il nous reste à examiner une chose à laquelle il me semble que nous n’avons pas fait assez d’attention jusqu’ici ; c’est de savoir pourquoi cette tête d’Aggripa se trouve jointe à celle d’Auguste dans les médailles de la colonnie de Nîmes, cependant la connaissance de ce fait peut nous conduire à celle du temps auquel cette colonie fut établie. Vous avez supposé dans /[f° 171 r°] votre première lettre qu’Auguste à son retour d’Egypte avait détaché Agrippa pour être le conducteur de la colonie et dans ma réponse, comme il n’était pas question alors d’examiner ce point là, je vous ai parlé de façon à vous faire croire que j’étais aussi de ce sentiement, cependant je vous avoue qu’il me parait pas certain à beaucoup près. Auguste après la bataille d’Actium donnée en septembre 723 poursuivit les débris de l’armée d’Antoine et de Cléopatre qui s’étaient enfuis en Egypte où ils se firent mourir eux mêmes. Il acheva de soumettre ce pays et n’en partit qu’après l’avoir réduit à l’instar des autres provinces de l’empire romain. Il y avait établi Cornelius Gallus pour gouverner, il appaisa aussi la discorde qui s’était mise parmi les Parthes : cela l’occupa le reste de l’année 1723 et 1724. Dion, de qui je tire ce récit, 1. 51, ne nous parle d’aucun envoi d’Agrippa en Gaule ni d’aucune colonie, quoiqu’il soit assez exact à marquer les années pendant lesquelles Auguste en a envoyé en différents endroits. Dans les deux années suivantes, pareil silence, quoi que Dion eut assez besoin de marquer tous ces petits événements pour remplir le vuide que la paix laissait dans son histoire pendant ce temps-là. D’ailleurs était ce un emploi digne d’Agrippa de venir en Gaule, précisemment pour conduire une colonie ? Et si quelque autre sujet l’y avait attiré, les historiens auraient-ils négligé si universellement d’en faire mention. Pour moi, je suis persuadé que la colonie de Nismes doit sa fondation au séjour qu’Auguste fit dans les Gaules dans l’année 727. Il était parti de Rome pour aller avec son armée faire ma guerre aux Anglais qui s’étaient révoltés, mais ceux-ci lui ayant envoyé des députés qui le trouvèrent arrivé dans les gaules, il leurs accorda la paix et s’arrêta quelque temps pour faire le dénombrement ou cens des Gaulois, rétablir l’ordre et donner une forme certaine au gouvernement des Gaules (Dion 1. 53.). C’est de ce temps-là que je trouve très vraissemblable de rapporter l’établissement de la colonie de Nîmes. Agrippa était consul cette même année avec Auguste et c’est pour cela à ce que je pense que la colonie de Nîmes mit dans ses monnaies l’effigie des deux consuls sous lesquels elle avait été fondée, sans craindre que cette espèce de parité fit de la peine à Auguste puisque outre l’affection qu’il avait pour Agrippa dont il fit ensuite son gendre et les services qu’il lui avait rendus depuis peu d’années à la bataille d’Actium et à la conquête /[f° 172 r°] de l’Egypte. La légende qui se rapportait à Auguste seul marquait assez la différence qu’il y avait entre eux » (Nîmes, Bibliothèque municipale, Ms. 139, f° 170-173).

References

  1. ^  Laz, W. (1558), Commentariorum vetustorum numismatum … specimen exile, Vienna, Michael Zimmerman.