Pierre-Antoine de Rascas de Bagarris - Nicolas-Claude Fabri de Peiresc - 1605-1-13: Difference between revisions

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|Institution=Paris, Bibliothèque nationale de France
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|Inventory=Man. Fr. 9450, f° 249
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|Author=Pierre-Antoine de Rascas de Bagarris
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|Literature=Tamizey de Larroque, p. 53-60 ; Sarmant 1994, p. 15, note 30
|Literature=Goorle 1605; Tamizey de Laroque 1887, lettre IX, p. 55-58 ; Sarmant 1994, p. 15, note 30
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|Numismatic keyword=cabinet; roman; casts; wax cast; amulets; christianism; dyrrachium; sappho; valerianus; constantinople; greek; hannibal; labienus; scipio africanus; brutus; sempronius; pharnakes; sulphur cast; beauty; die engraver
|CorrespondenceLanguage=French
|CorrespondenceLanguage=French
|Grand document=-Lettre du 13 janvier 1605 (de Fontainebleau) : Bagarris suit le roi à Paris et à Fontainebleau : « Fontainebleau, le roi a assigné son domicile des Muses, son séjour et le nôtre » (Paris, BnF, Man. Fr. 9450, f° 249 ; Tamizey de Laroque, p. 53-60 ; Sarmant 1994, p. 15, note 30).
|Link=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k652646/f55.item
|Grand document=-Lettre du 13 janvier 1605 (de Paris) : « Pour les empreintes que demandez, je vous en envoie même les trois chrétiennes et quelques autres. Je vous en enverrai la suite entière lorsque m’aurez tenu promesse de m’envoyer les vôtres, que ladite vôtre me fait attendre, même les chrétiennes magiques et historiques et celles surtout qui sont hors du commun. J’en ai quelques-unes telles, surtout une de L. Fabricius, avec sa tête au naturel. Je ne sais si ce nom se trouve en l’histoire et au revers un pont. Serait-ce point l’auteur du pont de Rome, nommé Fabricius, car au-dessous y est écrit : Roma ? Elle est sans scrupule antique, romain et originale ; une autre de Saturne, avec sa tête (sand doute au naturel, du moins plus que de manière), avec sa faux et son nom Sat et au revers comparti en forme de + à droite et étoiles à gauche un serpent de son long, au haut une comète, au bas un instrument viril et au mitan un croissant, les cornes en haut. M. de la Scala l’estime talisman ; je la croirais plutôt philosophique, comprenant sous ce mot tout le sujet ou dessein qu’on y a enclos, physique ou naturel, moral ou emblématique et historique ou fabuleux. Je ne puis croire qu’il y ait du magique ou talisman, même ne s’y trouvant aucun caratère, l’instrument pour l’historique, la faux et le serpent pour le moral, le croissant, les étoiles, et la comète pour le physique, comme aussi même instrument et serpent, mais d’un autre biais que pour le moral, c’est mon opinion. J’en saurai la vôtre quand il vous plaira, car je ne sache médaille plus rêveuse que celle-là ni plus rare. Une autre de Polycrate, écrite en grec et au revers un aigle volant, hiéroglyphe de l’extrême félicité. Une autre antiquissime portant d’un côté les armes de Navarre et de l’autre celles du Béarn, que le roi a trouvée digne d’estime, car elle est grecques et des plus antiques, écrite d’un côté ΔΥΡΛΥΚΙΣ et de l’autre ΜΕΝΙΣΚΟ ; Une autre de Sapho, avec le reves du Pégase. Une autre du Bas-Empire, ayant la tête au naturel de l’empereur Valérien écrite à son ordinaire et au revers trois pots d’une certaine herbe, retirant du tout à la valériane écrite à l’entour Col. Jul. Caes. Fel. Hel. Et au-dessous, en trois lignes : Cert. Sacr. Capit. Aec. Isenel. Une autre portant la tête d’un empereur au naturel, écrite en grec fort effacé et plus que hors de lecture et au revers une ville (je crois que c’est Constantinople) portée sur les ailes d’un aigle volant. Voilà donc quelques-unes des rares que j’ai pour médailles, les deux dernières de cuivre et les autres d’argent, lesquelles attirent les vôtres au combat, desquelles, si m’envoyez les copies par moule en sable, je vous enverrai celles des miennes que dessus et avez, car je tais quelques autres que j’en ai, comme Hannibal, Pharnax, Totille, Sempronius, Labienus, Scip. Afric., Brutus, Imper., etc… Si m’envoyez aussi les empreintes de vos pierres gravées, même en souffre rouge dans du coton ou en cire d’Espagne, au moins, je vous en enverrai aussi les miennes. Pour celle de Notre Seigneur, je la vous envoie dans une petite boite appropriée à ce en cire noire molle ; elle est du visage de Notre Seigneur au naturel et endurant la Passion (qu’on nomme Véronique) et sec, tout décharné, n’ayant que les os des joues qui se relèvent extrêmement ; par conséquent elle se conforme au visage que Tertullien et ses contemporains et suivants attribuent à Notre Seigneur, non d’un épousé qu’on lui donne aujourd’hui. De cette pièce, ni le fait qu’elle soit antique et grecque, ni l’intention que ce soit le visage de Notre Seigneur, ne se peut dénier aucunement. Et bien que le premier abord de la gravure ne semble pas être d’un bon maître, même quand elle n’est pas reposée à son jour (qui ne doit être que demi et non plein) et qu’il couvre le troisième quartier (car elle est en trois), c’est ce que ici les meilleurs graveurs et les meilleurs peintres et autres bons maîtres sulpteurs l’estiment excellente. Pour le livre que demandez, il se nomme Gorlaei Dactyliotheca. Je ne suis d’opinion que le requériez M. de la Scala, car je vous en promets un au premier jour. On en les a apportés ici que depuis quatre mois. Ils sont rares, mais j’en ai retenu deux depuis mon retour de Fontainebleau ; je vous en voue un de cette heure : envoyez-moi seulement réponse à tout ce que dessus et n’oubliez la récapitulation de vos dites précédentes, s’il vous plaît, sinon j’aurai droit de les dire prétendues, même de votre jugement sur les particularités de la lettre que M. de la Scala m’envoya » (Paris, BnF, Man. Fr. 9450, f° 220 ; Tamizey de Laroque 1887, lettre IX, p. 55-58 ; Sarmant 1994, p. 15, note 30).
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Revision as of 17:35, 27 October 2020


Pierre-Antoine de Rascas de Bagarris, Paris

Pierre-Antoine de Rascas de Bagarris - Nicolas-Claude Fabri de Peiresc - 1605-1-13
FINA IDUnique ID of the page  1245
InstitutionName of Institution. Paris, Bibliothèque nationale de France
InventoryInventory number. Ms. Fonds Français 9450, f° 220
AuthorAuthor of the document. Pierre-Antoine de Rascas de Bagarris
RecipientRecipient of the correspondence. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc
Correspondence dateDate when the correspondence was written: day - month - year . January 13, 1605
PlacePlace of publication of the book, composition of the document or institution. Paris 48° 51' 24.12" N, 2° 21' 5.26" E
Associated personsNames of Persons who are mentioned in the annotation. Abraham van Goorle
LiteratureReference to literature. Goorle 1605Goorle 1605, Tamizey de Laroque 1887, lettre IX, p. 55-58Tamizey de Laroque 1887, Sarmant 1994, p. 15, note 30Sarmant 1994
KeywordNumismatic Keywords  Cabinet , Roman , Casts , Wax Cast , Amulets , Christianism , Dyrrachium , Sappho , Valerianus , Constantinople , Greek , Hannibal , Labienus , Scipio Africanus , Brutus , Sempronius , Pharnakes , Sulphur Cast , Beauty , Die Engraver
LanguageLanguage of the correspondence French
External LinkLink to external information, e.g. Wikpedia  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k652646/f55.item
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-Lettre du 13 janvier 1605 (de Paris) : « Pour les empreintes que demandez, je vous en envoie même les trois chrétiennes et quelques autres. Je vous en enverrai la suite entière lorsque m’aurez tenu promesse de m’envoyer les vôtres, que ladite vôtre me fait attendre, même les chrétiennes magiques et historiques et celles surtout qui sont hors du commun. J’en ai quelques-unes telles, surtout une de L. Fabricius, avec sa tête au naturel. Je ne sais si ce nom se trouve en l’histoire et au revers un pont. Serait-ce point l’auteur du pont de Rome, nommé Fabricius, car au-dessous y est écrit : Roma ? Elle est sans scrupule antique, romain et originale ; une autre de Saturne, avec sa tête (sand doute au naturel, du moins plus que de manière), avec sa faux et son nom Sat et au revers comparti en forme de + à droite et étoiles à gauche un serpent de son long, au haut une comète, au bas un instrument viril et au mitan un croissant, les cornes en haut. M. de la Scala l’estime talisman ; je la croirais plutôt philosophique, comprenant sous ce mot tout le sujet ou dessein qu’on y a enclos, physique ou naturel, moral ou emblématique et historique ou fabuleux. Je ne puis croire qu’il y ait du magique ou talisman, même ne s’y trouvant aucun caratère, l’instrument pour l’historique, la faux et le serpent pour le moral, le croissant, les étoiles, et la comète pour le physique, comme aussi même instrument et serpent, mais d’un autre biais que pour le moral, c’est mon opinion. J’en saurai la vôtre quand il vous plaira, car je ne sache médaille plus rêveuse que celle-là ni plus rare. Une autre de Polycrate, écrite en grec et au revers un aigle volant, hiéroglyphe de l’extrême félicité. Une autre antiquissime portant d’un côté les armes de Navarre et de l’autre celles du Béarn, que le roi a trouvée digne d’estime, car elle est grecques et des plus antiques, écrite d’un côté ΔΥΡΛΥΚΙΣ et de l’autre ΜΕΝΙΣΚΟ ; Une autre de Sapho, avec le reves du Pégase. Une autre du Bas-Empire, ayant la tête au naturel de l’empereur Valérien écrite à son ordinaire et au revers trois pots d’une certaine herbe, retirant du tout à la valériane écrite à l’entour Col. Jul. Caes. Fel. Hel. Et au-dessous, en trois lignes : Cert. Sacr. Capit. Aec. Isenel. Une autre portant la tête d’un empereur au naturel, écrite en grec fort effacé et plus que hors de lecture et au revers une ville (je crois que c’est Constantinople) portée sur les ailes d’un aigle volant. Voilà donc quelques-unes des rares que j’ai pour médailles, les deux dernières de cuivre et les autres d’argent, lesquelles attirent les vôtres au combat, desquelles, si m’envoyez les copies par moule en sable, je vous enverrai celles des miennes que dessus et avez, car je tais quelques autres que j’en ai, comme Hannibal, Pharnax, Totille, Sempronius, Labienus, Scip. Afric., Brutus, Imper., etc… Si m’envoyez aussi les empreintes de vos pierres gravées, même en souffre rouge dans du coton ou en cire d’Espagne, au moins, je vous en enverrai aussi les miennes. Pour celle de Notre Seigneur, je la vous envoie dans une petite boite appropriée à ce en cire noire molle ; elle est du visage de Notre Seigneur au naturel et endurant la Passion (qu’on nomme Véronique) et sec, tout décharné, n’ayant que les os des joues qui se relèvent extrêmement ; par conséquent elle se conforme au visage que Tertullien et ses contemporains et suivants attribuent à Notre Seigneur, non d’un épousé qu’on lui donne aujourd’hui. De cette pièce, ni le fait qu’elle soit antique et grecque, ni l’intention que ce soit le visage de Notre Seigneur, ne se peut dénier aucunement. Et bien que le premier abord de la gravure ne semble pas être d’un bon maître, même quand elle n’est pas reposée à son jour (qui ne doit être que demi et non plein) et qu’il couvre le troisième quartier (car elle est en trois), c’est ce que ici les meilleurs graveurs et les meilleurs peintres et autres bons maîtres sulpteurs l’estiment excellente. Pour le livre que demandez, il se nomme Gorlaei Dactyliotheca. Je ne suis d’opinion que le requériez M. de la Scala, car je vous en promets un au premier jour. On en les a apportés ici que depuis quatre mois. Ils sont rares, mais j’en ai retenu deux depuis mon retour de Fontainebleau ; je vous en voue un de cette heure : envoyez-moi seulement réponse à tout ce que dessus et n’oubliez la récapitulation de vos dites précédentes, s’il vous plaît, sinon j’aurai droit de les dire prétendues, même de votre jugement sur les particularités de la lettre que M. de la Scala m’envoya » (Paris, BnF, Man. Fr. 9450, f° 220 ; Tamizey de Laroque 1887, lettre IX, p. 55-58 ; Sarmant 1994, p. 15, note 30).