-30 août 1706 (de Bruxelles) : « après dîner je me suis allé chez la veuve de M Simoni, à qui le mari a laissé un très beau cabinet des médailles, et des tableaux d’un grand prix. J’y vis les derniers et j’étais surpris qu’un particulier avaait pu faire tant de dépenses et assembler des tableaux qui remplissaient trois ou quatre grandes chambres et qui étaient des meilleurs maîtres; je n’en sais pas faire le détail, mais je conseille à tous les curieux d’y aller et voir une collection qui est une des meilleures qu’un particulier puisse avoir. Le malheur voulait que le fils était allé hors de la ville et qu’il avait sur soi les clefs du cabinet, et je me vis ainsi frustré de pouvoir satisfaire à ma curiosité; j’y vis pourtant quelques statues anciennes et faites à l’ancienne, et entre les premières il y avait une de bronze, d’un pied haut, très bien fait, qui était habillé d’un manteau à la grecque, si je ne me trompe, à longue et pointue barbe, et couronnée d’une couronne de feuilles de vignes et des grappes des raisins; et il me semblait qu’elle avait eu quelque marque et caractère de sa divinité dans la main droite; l’on en pourrait faire un Bacchus Myoparon et barbu, dont parle Ausonius, et que je tâche d’illustrer dans mon Harpocrate » (Veenendaal 1950, p. 125).